L’ensemble Kodiak est présenté par Klim comme une tenue routière et citadine, avec une coupe européenne, plus courte et ajustée près du corps. Malgré toutes ses qualités, il faut bien avouer que la Badlands avait une coupe en sac de patate si vous me permettez l’expression. Elle était large et la veste descendait jusque sous les fesses. Avec son poids élevé (3.5kg) et ses poches non étanches, c’était un des seuls reproches que je lui faisais à l’époque.
En comparant les deux modèles, on se rend rapidement compte qu’ils sont très similaires. Peu importe le discours marketing, la Kodiak est tout aussi appropriée pour partir au bout du monde que la Badlands. Elle reprend d’ailleurs la quasi-totalité des points forts de cette dernière. A savoir, le même nombre de ventilations, la même membrane Gore-Tex® Pro laminée 3 couches, la même matière anti-abrasion Cordura 840 et les mêmes protections en D3O. Je ne vais pas m’étendre sur les spécifications techniques vu qu’elles sont identiques et vous invite à consulter le test de la Badlands si vous désirez plus d’infos sur le sujet.
Kodiak vs Badlands : le jeu des 7 erreurs
Niveau coupe, effectivement il y a un sérieux progrès au niveau de la veste. Même si les filles ne se retournent toujours pas dans la rue quand je la porte, elle est cintrée, plus courte et plus agréable à porter. Elle conviendra mieux aux corpulences moyennes, tandis que la Badlands est plus apte à habiller un gabarit de lutteur biélorusse. Avec ses 3.2 kg, le gain de poids par rapport à la Badlands n'est que de 300 grammes, c'est quasi négligeable.
Au niveau des matériaux, des poches, des aérations et des protections, les deux modèles sont quasiment identiques. Les déflecteurs sur les aérations des bras sont plus efficaces sur la Badlands grâce à leurs crochets métalliques qui permettent de les maintenir ouverts. La grande poche dorsale disparait également de la Kodiak. Dommage, elle était bien utile pour y mettre ses gants de pluie par exemple. Heureusement, la Kodiak est également équipée de la très pratique ceinture abdominale intégrée à la veste.
Au niveau du pantalon, les différences sont encore plus subtiles que pour la veste. C’est plutôt au niveau du look qu’il faut voir les différences. De couleur noire unie, celui-ci gagne en sobriété. Niveau poids, c'est pareil (du moins d'après la précision de ma balance), c'est à dire 1.9 kg.
Les renforts au niveau des genoux, des épaules et des coudes sont en cuir sur la Kodiak. C’est peut-être avec ce détail que Klim lui donne un style plus routier que la Badlands, dont les renforts sont en Superfabric (Cordura). Les protections en D3O sont strictement identiques à la Badlands, et comme vous pouvez le juger sur la photo, leurs tailles sont rassurantes.
Conditions de test
L’ensemble Klim Kodiak m’a accompagné sur quasi tous mes voyages et évènements moto des saisons 2018 et 2019. A savoir ; un mois au Kirghizstan, un mois en Inde, le Hard Alpi Tour Extrême, le lancement de la Yamaha Niken, la Cathare Moto Trail, le HAT Pavia Sanremo, le Hard Défitour et la Gibraltar Race. Au total plus de 20'000 km.
Je retrouve sans surprise tout ce qui m’avait séduit sur la Badlands. A savoir une tenue fonctionnelle et pratique qui saura me tenir au sec et au chaud peu importe les conditions météo grâce à sa membrane Goretex Pro. J’apprécie immensément le fait de ne pas avoir à m’arrêter pour rajouter une couche à l’intérieur de ma veste et mes pantalons en cas de pluie. Je n’ai qu’à fermer mes ventilations, ce qui ne nécessite parfois même pas de s’arrêter.
En général, je porte uniquement un T-shirt en Merino à longue manches sous la veste. Non seulement, je peux tenir facilement quatre à cinq jours sans le laver et il convient aussi bien pour le froid que le chaud. Pour les températures inférieures à 10-15°C, j’ajoute une couche supplémentaire, genre un hoodie ou une doudoune car les équipements Klim ne sont pas pourvus de doublures thermiques intérieurs.
Au-dessus de 35°C, l’avantage d’avoir une veste étanche devient clairement un désavantage. Pour ces températures extrêmes, on préfèrera un équipement d’été, non étanche et mieux ventilé.
L’étanchéité garantie à vie
J’ai connu le même problème d’étanchéité avec le pantalon Kodiak qu’avec le Badlands. En cas de forte pluie, il prend l’eau au niveau de l’entrejambe. Je l’ai également renvoyé au service après-vente pour réparation. L’opération a duré environ deux semaines et demie. Il faut savoir que la membrane Goretex des vêtements Klim est garantie à vie. En cas de problème d’étanchéité les habits sont réparés (si c’est possible) ou remplacés. C’est tout de même un sérieux argument pour les grands rouleurs !
Bien que l’équipement soit en théorie 100% étanche, on peut tout de même se retrouver mouillé dans certaines situations. Par exemple lorsque l’on roule sous la pluie avec des gants qui ne passe pas par-dessus les manches de la veste. L’eau va pénétrer dans vos manches et par capillarité, va remonter jusqu’à vos coudes, voir vos épaules. Un problème facile à résoudre en emportant deux paires de gants avec soi.
Le deuxième cas dépend un peu de la protection au vent (et du coup à la pluie) de votre bécane. Même en portant un tour de cou étanche, quand il est porté sous la veste, s’il pleut vraiment fort, l’eau va lentement s’infiltrer dans votre veste en ruisselant sur le tour de cou. Le seul moyen d’éviter ça serait d’avoir un col étanche montant jusque sous le casque faisant partie intégrante de la veste, comme on peut le trouver chez Rukka et Dane par exemple. Je n’ai expérimenté ce problème qu’à deux reprises. La première, lors du Hard Défitour, à rouler une dizaine d’heures sous la pluie, et la seconde lors d’un trajet autoroutier d’à peine une heure, mais sous un déluge biblique.
Comme sur la Badlands, les poches extérieures ne sont malheureusement toujours pas étanches...
L’entretien
Durant ces deux ans, j’ai lavé mon ensemble à plusieurs reprises en machine et séché au sèche-linge. Les microscopiques perforations de la membrane Goretex se bouchent avec la poussière et la saleté, ce qui lui fait perdre de son efficacité. Klim recommande de la laver régulièrement. Apparemment, l’utilisation du sèche-linge est bénéfique pour le bon fonctionnent de la membrane Goretex.
Après deux ans d’utilisation intensive et quelques petites chutes en tout-terrain, principalement lors de la Gibraltar Race, mon ensemble Kodiak est encore en bon état et prêt à reprendre du service l’année prochaine. Les fermetures éclairs sont toutes encore parfaitement fonctionnelles. Le cuir, même s’il montre quelques traces d’usure par frottement contre le réservoir est encore en très bon état.
Badlands Pro
En 2018, la Badlands a été remplacé par la Badlands Pro. C’est un modèle totalement nouveau. En y jetant un rapide coup d’œil on se rend compte que celle-ci est passablement différente des Badlands et Kodiak au niveau des ventilations, des protections (entièrement redessinées) et des poches. La comparaison dans mon test a été faite entre la Kodiak et la Badlands (modèle 2016) et non la Badlands Pro.
Conclusion
L’ensemble Kodiak est une Badlands avec une coupe plus cintrée et quelques détails qui diffèrent. Pas de poche arrière, des couleurs plus sobres et des renforts en cuir pour un look plus routier. Pour le reste, elle offre exactement les mêmes caractéristiques que sa devancière, au niveau des matériaux, des protections et des aérations. Choisir l’une ou l’autre finalement dépend principalement de votre corpulence et des vos gouts.
A quelques dizaines de francs près, le prix est identique à celui de la Badlands. Il faut compter CHF 1'130.- pour la veste Kodiak et CHF 785.- pour le pantalon. Certes, c'est cher en comparaison avec ma Yamaha Ténéré 600 qui m’a couté la moitié du prix de l’ensemble Kodiak.
Je me permets toutefois de vous rappeler que depuis une décennie qu’une moto comme la BMW GS 1200 est en tête des ventes dans la plupart des pays européens malgré son prix qui dépasse allègrement les CHF 20'000.- avec les options.
Du coup, dépenser 10 % du prix de sa moto dans un bon équipement qui permettra de voyager au chaud, au sec et bien protégé dans toute les situations est-ce vraiment si déraisonnable?
Mise à jour 24 juillet 2022 : Résistance en cas de chute
Après la publication de ce test, j'ai continué à utiliser l'ensemble Kodiak jusqu'en 2021. Lors de ma dernière petite virée de la saison vers la fin octobre, je glisse sur du verglas dans un cols et glisse sur une trentaine de mètres. Je m'en sors sans blessures, et mon équipement est à peine endommagé. A ce jour, c'est ma plus grande glissage sur la route.
Je trouve intéressant de vous partager les images des dégats. Sur la veste, il n'y a étonnement rien de visible. Sur la jambe droite du pantalon, on peut voir une des fermeture éclaire qui a été limée, celle de la poche qui a fait un trou dans le tissu qui la recouvre, le tissu superficiel de la poche est est abimé, et sinon c'est principalement les renforts en cuirs qui portent des traces de frottement. Aucun trou ni couture déchirée à déplorer. Je dois dire que je suis assez impressionné de la résistance de leur équipement.