
Le cheval de bataille d'Arai, c'est la double homologation européenne et américaine de ses produits. La norme ECE22-05 souffre d'un défaut : les points d'impact du test sont prédéfinis, ce qui invite certains fabricants à renforcer ces points précis pour délaisser le reste du casque et ainsi sortir un produit plus léger. Aux Etats-Unis, la norme Snell indique une zone d'impacts possibles couvrant près des 80% du casque. Toute la calotte doit donc protéger de la même façon sous peine d'échouer au test d'homologation.
Les casques Arai ont tous une coque extérieure en fibre, moulée à la main en une seule pièce. Une fois terminée, elle peut supporter le poids d'un homme se dressant sur le dessus du casque. A ce stade, on est sûr de la solidité de la calotte. Nous n'avons pas connaissance d'une autre marque pouvant se vanter d'une telle particularité.
On reproche souvent à Arai la forme ronde de ses casques ; il faut savoir que cela contribue à la sécurité. Plus la forme est homogène, moins il y a de risques que le casque soit en cause d'un traumatisme crânien. Et les aérations, direz-vous ! Elles ne sont que collées sur la calotte ; en cas de frottement, elles se sépareront du casque sans résistance.
Toujours pour la sécurité, le nouvel Arai est pourvu de la nouvelle version des "Emergency Tab" permettant aux secouristes d'ôter facilement les garnitures pour retirer le casque sans solliciter les cervicales.
Cessons de parler de généralités, décortiquons ce RX-7V ! A moins de savoir où regarder, les différences esthétiques passent inaperçues par rapport à son grand prédécesseur, le RX-7GP. Un premier changement est visible sur l'arrière avec les deux canaux d'air descendant 20mm plus bas, avec le petit spoiler mobile qui les relie.
Une autre différence que l'ont voit quand on pose les deux générations côte à côte, c'est la forme et l'emplacement de la visière.
Exit la visière SAI remontant sur le côté, place à la visière VAS (Variable Axis System) et sa nouvelle fixation qui est 24mm plus basse que sur le RX-7 GP. Pour placer la visière plus bas mais garder un large champ de vision, Arai a créé la cinématique avec un point de rotation mobile. Vous comprendrez mieux en consultant l'illustration ci-dessous.
Cette nouvelle visière VAS V MV Shield (MV pour Max Vision) annonce aussi l'arrivée d'un nouvel insert PinLock. Il couvre presque la totalité du champ de vision et vient se placer dans un renfoncement ajouré. La pose est ainsi facilitée. La visière est épaisse de 2mm ; au niveau de l'insert PinLock, l'épaisseur est portée à 3.3mm.
Démonter la visière la première fois demande d'être délicat. Le fait de voir ce que l'on fait rassure. Sur le RX-7 GP, il fallait avoir le coup de main et le faire à l'aveugle... frissons garantis !
Dernier détail sur cette visière ; elle se verrouille automatiquement en position basse. Arai est allé chercher cette technologie sur les casques des pilotes de F1 : une fois abaissée, un levier monté sur ressort vient bloquer la visière. Pour l'ouvrir, il suffit de l'actionner d'un doigt puis de relever l'écran. Mais n'essayer pas de faire les deux en même temps ! Le mouvement se fait facilement, même avec des gants et d'une main. Les pièces qui composent ce système sont robustes et ont un aspect bien plus solide qu'un simple loquet plastique que l'on voit chez la concurrence.
L'intérieur est en mousse Eco-Pure, déjà vue sur d'autre casque de la marque. Le sommet du RX-7V est ajustable en profondeur. Et comme d'habitude chez Arai, les mousses peuvent être remplacées pour adapter la taille du casque pour atteindre un confort sur mesure. La garniture est devenue plus épaisse et plus souple, le casque n'appuie pas sur les joues comme un X-Lite ou un Shoei et il a un meilleur maintien que son prédécesseur. Après ajustement, le casque enserre confortablement la tête et l'insonorisation est plutôt bonne pour la piste. Pour une grosse journée de route, le RX-7V est satisfaisant mais lassera les plus exigeants.
L'aération du RX-7V a bien évolué. Les trois prises d'air sur le sommet sont plus grandes, plus robustes et plus précises à manipuler avec des gants. Il y a aussi une ouverture frontale qui s'ouvre très grand. Chaque aération a trois positions : fermé, mi-ouvert, ouvert. On peut ainsi s'en servir quand il pleut et limiter l'infiltration d'eau.
Petite nouveauté pour le RX-7V, un cache vient se clipser sous la mentonière pour bloquer les turbulences et améliorer l'extraction d'air par l'arrière avec une pression négative (ndlr : effet Venturi).
Les ventilations les plus efficaces sur ce nouveau casque sont les deux ouvertures sur la visière qui amènent de l'air sur votre visage et sur toute votre tête. A l'arrière, dans les deux canaux d'air, se trouvent deux trous, un de chaque côté, jouant un rôle d'extracteur. Une fois ouverts, la circulation est optimale.
Ce dernier RX-7V pêche sur un point : le poids. Affichant 1'657g sur la balance (taille M, avec PinLock) soit 300g plus lourd qu'un Shoei NXR (1'300g indiqué) ou 200g qu'un Scorpion EXO 2000 Air (1'488g mesuré). Heureusement, le poids est bien réparti et le casque se fait oublier rapidement. L'aérodynamique aide dans ce sens, notamment avec le spoiler réglable en fonction de la position de la tête sur la moto : au plus bas sur une sportive et au plus haut lorsque le casque est à l'horizontale.
Habitué à porter le modèle GP, le 7V m'a rapidement convaincu. L'utilisation plus facile des aérations, la nouvelle visière et les nouvelles garnitures intérieures améliorent un casque que j'appréciais déjà beaucoup. Les détracteurs du design Arai ne seront toujours pas satisfaits ; la marque japonaise continue de nous prouver que c'est pour le bien du pilote, mais surtout pour sa sécurité !
Le prix de CHF 899.- est élevé et en refroidira plus d'un. Sur le segment des casques haut de gamme, il côtoie les AGV Pista et Corsa ou le Shoei X-Spirit II qui sont bien différents. Utiliser un des coucurrents pour une journée de route semble incongru alors que le RX-7V s'accommode bien à un usage routier. C'est la polyvalence de ce casque qui est son meilleur argument !
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