La Tiger Sport porte bien son nom, sportive et athlétique telle une tigresse. Visuellement, de sa tête de fourche profilée à son monobras oscillant mettant en évidence le dessin de la jante, en passant par son carénage sommaire, la plus sportive de la famille Tiger assume pleinement sa vocation. Dans cette livrée noire mate avec ces touches (presque trop discrètes) de jaune acide, il faut dire qu’elle attire le regard, mais surtout elle affirme son caractère. On aime ! Cependant, il est vrai que l’on aurait préféré plus d’audace au détriment de cette sobriété typiquement anglaise : du jaune acide sous forme d’un "Union Jack" sur le réservoir ou carrément les jantes dans leur intégralité, à l’instar des MT de Yamaha.
Trois années après son lancement, la Tiger Sport revient sur le devant de la scène avec une foule de nouveautés bienvenues qui lui donne des avantages non négligeables face à la concurrence. Les ingénieurs d’Hinckley n’ont pas fait dans la demi-mesure. Pour preuve, la Tiger Sport 2016 emporte avec elle le nouveau moteur 1050cc découvert sur la Speed Triple et toutes les technologies qui s’y rattachent, à savoir une commande de gaz de type ride-by-wire, trois modes de conduite (rain, road et sport), une nouvelle cartographie-moteur privilégiant un apport en couple important à bas régime, un embrayage anti-dribble, un contrôle de traction déconnectable, un régulateur de vitesse et une gestion ABS de dernière génération.
En outre, la fourche inversée Showa de 43 mm est nouvelle et l’amortisseur a été recalibré. Tous les deux sont entièrement réglables en précharge, détente et compression. Le but de ses nouveautés étaient d’obtenir le meilleur compromis entre confort et sportivité, car il ne faut pas oublier que la Tiger Sport, en plus de sa vocation sportive, promet de voyager loin.
Du côté des améliorations esthétiques, le coup de bistouri a été timide et se limite aux protège-mains, aux cale-pieds, à la bulle réglable et à ses déflecteurs latéraux, aux rétroviseurs et à l’habillage du moteur et de ses composants.
La Tiger Sport se bonifie plus qu’elle révolutionne son concept. Viserait-elle l’excellence dans son domaine ? Nous allons le voir en prenant place sur sa selle.
A peine en selle, on remarque de suite que la Tiger Sport fait dans la prestation premium, mais ne rentre pas dans l’excès et privilégie la simplicité et l’efficacité. Des finitions du réservoir à celles de la selle sculptée au bloc-compteurs à l’aspect de son guidon et de ses commodos, la Tiger Sport est chic et on s’y sent bien à son bord. On s’y sent encore mieux grâce à la position offerte une fois installé sur sa selle. La position est dans le compromis à mi-chemin entre celle offerte par un trail voyageur et un roadster sportif : les jambes sont bien repliées, le buste bien droit et le large guidon à une hauteur modérée.
Après avoir pris connaissance des différents paramètres proposés par le tableau de bord, notamment les modes de conduite (n’ayant une action que sur la réponse de la poignée des gaz) et le contrôle de traction déconnectable en une fraction de seconde, on s’empresse de démarrer le trois-pattes 1050cc. Bien qu’étouffé par un silencieux castrateur, on reconnaît de suite la mélodie typique du trois-cylindres, avec un ralenti pas tout à fait régulier.
Dès les premiers tours de roues, on apprécie la facilité que l’on a à emmener la Tiger Sport. La réponse de la commande de gaz est douce et précise, peu importe le mode de conduite sélectionné. Lors des manoeuvres à basse vitesse, on ne sera alors pas surpris par un à-coup de gaz déstabilisateur.
On continue l’escapade sur un filet de gaz, en usant de la force du moteur dès les plus bas régimes. Auparavant, nous connaissions le trois-cylindres 1050 déjà très coupleux, cette version 2016 l’est encore plus. Au passage, il perd son côté rugueux au profit d’une once de souplesse et de douceur supplémentaire. Bien qu'il soit plus velouté, il a toujours son côté bad-boy bien viril que l'on adore. En mode balade, les valeurs de consommation instantanée d'essence chutent et s'affichent aisément sous les 5 litres pour 100 kilomètres parcourus, ce qui est un bon point pour les gros rouleurs. Avec son généreux réservoir de 20 litres, il sera possible de taquiner les 400 kilomètres d'autonomie... de quoi voir venir la panne sèche !
A ce rythme, soit sur le sixième rapport et aux vitesses légales, on aime le confort offert par la Tiger Sport. A aucun moment de nos longs trajets nous n'avons souffert de douleurs ou autres courbatures. Il ne faudra l'équiper que d'un top-case (55 litres) et de valises latérales (31 litres chacune) pour en faire une vraie voyageuse ; ces accessoires sont disponibles en option. En sus, le top-case est équipé d'une prise USB pour recharger téléphone portable, intercom et autre appareil électronique.