Mon premier souvenir de moto, c’est la Yamaha Ténéré 600 bleu et jaune d’un voisin. Elle était énorme pour moi qui devait avoir 6 à 7 ans à l’époque et me faisait rêver. Dans le garage familial, il y avait toujours quelques Laverda, des motos italiennes que mon paternel bichonnait plus qu’il ne les roulait.
David Zimmermann
Depuis ma Honda MT-50 à 16 ans, j’ai toujours eu des motos, vieilles et un peu pourries, mais c’était avant tout un moyen de transport durant mes études. En 2007, je pars pour un tour du monde d’une année avec ma compagne de l’époque et arrivé au Vietnam, on achète une rustique Minsk 125 2 temps avec laquelle on sillonne le pays du Nord au Sud durant 4 semaines, sans GPS, sans téléphone, avec juste une carte routière de 2 pages A4 photocopiées… C’est non seulement le meilleur souvenir que je garde de cette année, mais c’est également une étape clé qui définira ma façon de voyager jusqu’à ce jour.
En 2011, je quitte mon job et repars seul au guidon d’une BMW R100 GS en direction de la Mongolie pour un périple de 6 mois et 34’000 km. En cours de route, je tombe amoureux de la Russie, de sa langue, de sa culture et l’année suivante, je passe 5 semaines à Odessa en Ukraine à suivre un cours de Russe intensif pour me préparer au mieux à la suite de mes péripéties.
C’est en 2014 que je rejoints l’équipe d’Acidmoto, en publiant tout d’abord des tests d’équipement, de bagagerie et d’accessoires que j’ai utilisé lors de mes voyages. Mon but était d’offrir aux lecteurs des tests pertinents, honnêtes et effectués sur de longues périodes et dans des conditions réelles de voyage.
En parallèle, je commence à couvrir des événements off-road pour trails comme les Hard Alpi Tour et événements Cocoricorando ainsi que des rallyes amateurs comme les Raid Passion Désert, Tuareg Rally, Rally des Pionniers et autres Swank Rally di Sardegna.
De 2014 à 2017, je passe tous mes étés en Russie ou en Asie Centrale avec ma fidèle KTM 640 Adventure qui m’attend sur place à chaque fois chez une bonne âme différente qui me la garde jusqu’à l’été prochain. En 2017, je suis expulsé du territoire Russe et interdit d’entrée pour 3 ans après m’être fait arrêté par le FSB près de la frontière Mongole avec mon drone… Apparemment, mon visa n’étais pas en règle… Depuis, mes voyages continuent dans d’autres contrées, mais leurs durées et fréquences ont sensiblement diminué pour des raisons professionnelles et privées.
Bien que j’ai la chance de pouvoir tester de nombreux nouveaux modèles, et que c’est aux guidons de motos récentes que j’effectue la majorité de mes kilomètres, j’adore aussi posséder, réparer et rouler des motos anciennes, particulièrement des modèles des années 80 à 2000. Mon garage en est plein à craquer et si j’avais plus de place, ça serait encore pire !
De Yamaha à Honda en passant par Benelli et Cagiva mais sans oublier KTM, Gilera et Laverda, Je ne suis pas du tout sectaire et je ratisse assez large. Certaines motos, je ne les gardes pas longtemps, juste suffisamment pour les remettre en état, les rouler un peu et satisfaire ma curiosité. D’autres obtiennent une place dans choix dans mon harem.
J’adore essayer des motorisations exotiques et j’ai un petit faible pour les marques peu courantes, les motos malaimées, les échecs commerciaux, les 2 temps de ma jeunesse, les motos qui vibrent, les double optiques rondes aussi bien que les affreux phares carrés, les autocollants Turbo écrit à l’envers et tout autre détails qui trahissent bien l’époque à laquelle la moto a été construite. Ça fait des années que j’aimerais commencer à écrire des essais rétros, mais faute de temps, je suis obligé de laisser ce projet de côté pour l’instant.
Acidmoto n’est pas mon travail et j’y consacre autant de temps que je peux sur mes soirées, mes weekends et mes vacances, en jonglant aussi bien que je peux avec mon groupe de musique, la famille et mes autres hobbies.
C’était à Faro au Portugal pour le lancement de la Triumph Tiger Explorer 1200 en 2016.
Après un vol Lisbonne-Faro plein de turbulences durant lequel j’ai dû lutter pour ne pas transférer le contenu de mon estomac dans le petit sac à vomi que j’ai tenu à 2 cm de ma bouche durant tout le vol, un chauffeur vient nous chercher à l’aéroport pour nous amener dans un hôtel 5 étoiles. Quelle ne fut ma surprise d’apercevoir l’aventurier et acteur Charley Boorman dans le bar de l’hôtel ! Après une décennie chez BMW, Il est devenu ambassadeur pour Triumph et accompagne les journalistes pour le lancement de la 1200.
Son tour du monde à moto avec l’acteur Ewan McGregor filmé et sorti sous le nom de « Long Way Round » a été le déclic qui m’a fait tout planter et partir pour un voyage de 6 mois en solo à moto jusqu’en Mongolie en 2011 à l’aube de mes 30 ans. Je lui dois une fière chandelle, et le hasard a fait que je me suis retrouvé face à lui pour le souper (bon, j’ai un peu forcé le destin en visant la bonne table, mais vraisemblablement j’étais le seul à avoir un réel intérêt à l’aborder…). J’avais beaucoup de choses à lui dire et de questions à lui poser et il a été vraiment cool avec moi. Un excellent souvenir.
Contrairement à mes collègues qui posent des genoux, des coudes et des oreilles dans tous les virages, ma compétence se situe plutôt sur des pistes poussiéreuses rectilignes au guidon de monocylindres techniquement dépassés. J’étais donc un peu stressé à l’idée de rouler avec des journalistes professionnels.
Une fois en selle, je réalise que le rythme est effectivement sacrément soutenu. Je n’avais jamais roulé si vite sur la route, même quand j’étais un jeune con avec ma Cagiva Raptor. De la demi-douzaine de lancement auxquels j’ai pu participer depuis, je n’ai jamais revécu ça. Même le lancement en Sardaigne de le Ducati Multistrada 1200 Enduro et son moteur explosif fut plus peinard!
Une chose que mes collègues n’ont pas mentionné est qu’en général, on publie l’essai, le jour après notre retour du lancement. Perso, il me faut facilement une dizaine d’heure de travail jusqu’il soit en ligne, ce qui signifie utiliser chaque minute, à l’hôtel, dans l’avion, dans le train pour arriver à accoucher de cet article dans les délais. Malgré le fait que j’en ai déjà quelques-uns dans les pattes, la période « post-roulage » est toujours aussi stressante pour moi.
Sans hésitation le lancement de la Yamaha Niken. Cet ovni qui peine à se faire une place sur le marché de la moto avec sa 3e roue qui dérange les motards; est la chose la plus novatrice que j’ai pu tester depuis la boîte DCT de d’Africa Twin 1000.
Alors que je venais de faire le lancement de la Tracer 900 un mois plus tôt, je me retrouve avec mes mêmes collègues de Töff et Moto Sport Schweiz à l’attaque du col du Grossglockner en Autriche. Je suis immédiatement sidéré par la facilité de prise en main et l’efficacité de la Niken. Je n’ai aucun mal à les suivre dans les lacets alors qu’ils sont meilleurs pilotes que moi. Je frotte les cale-pieds sur tous les virages, ce train avant décuple ma confiance et mes capacités. Rapidement, je me retrouve même à me dire que les 115 cv sont un peu limite et que Yamaha aurait dû lui greffer le moulin de la R1…
En préambule, Yamaha avait organisé une demi-journée optionnelle de ski sur le glacier de Kitzsteinhorn pour les journalistes intéressés. Tout le matériel était fourni, instructeurs y compris. L’idée étant de faire un parallèle entre le comportement en courbe de la Niken et du ski Carving.
Je n’avais plus mis mes pieds sur des skis depuis mes 15 ans, et tout est revenu comme si c’était hier. Je n’ai pas acheté de Niken, mais des skis de piste et de rando et c’est devenu mon hobby principal durant la saison hivernale. Un gros merci à Yamaha pour cette révélation!
La qualité générale des motos actuelles est assez incroyable, et souvent ce sont des critères très subjectifs qui nous font préférer une moto plutôt qu’une autre. J’adore essayer des motos différentes, peu importe la cylindrée ou la puissance. Je suis souvent parti avec des à-priori qui se sont avérés faux une fois en selle. Un bon exemple est la boîte DCT de l’Africa Twin, si efficace et fun à l’utilisation.
Si je dois en sortir quelques-unes du lot, j’ai particulièrement aimé la Triumph Scrambler 1200 pour son style mais surtout son moteur bourré de caractère.
La KTM 790 Adventure, que j’ai eu la chance de tester sur 9’000 km tient une place bien spéciale dans mon classement de mes moto préférés, son comportement en tout-terrain est juste phénoménal par rapport à tout ce que j’ai pu essayé à ce jour.
Et plus récemment la Triumph Tiger 1200 Rally Pro pour rouler en duo et la Yamaha Tenere 700 Rally et l’Aprilia Tuareg 660 pour les trips solos off-road.
Au fils des années, de belles opportunités se sont présentées grâce à Acidmoto. Je me souviens particulièrement du coup de fil de Yann, notre rédacteur en chef à l’époque, qui me demande si je veux participer au Moto Tour Tunisie, avec une Africa Twin prêté par Honda Suisse. L’invitation au KTM Adventure Rally par KTM Suisse avec une 1290 Super Adventure S pour le trajet et une 1290 Super Adventure R sur place, la Gilbraltar Race au guidon de la 790 Adventure R, et bien évidemment, la participation à tout un tas d’évènements off-road comme le HAT, le Hard Défi Tour, les évènements Cocoricorando, le Rallye des Pionniers, le Raid Passion Désert, et j’en passe.
Par rapport à l’industrie traditionnelle dans laquelle je travaille le contraste avec le monde de la moto est énorme. Il est clair que ceux qui travaillent dans le milieu de la moto le font par passion et chaque événement auxquels j’ai pu participer a toujours été l’occasion de faire de belles rencontres et de vivre des moments inoubliables.
De fils en aiguille, j’ai également eu la possibilité de publier mes récits de voyages de façon régulière dans la presse écrite en France pour Trail Adventure et Voyages à Moto, mais aussi de façon sporadique pour d’autres journaux, comme Adventure Bike Rider en Angleterre et Australian Road Rider en Australie.