Dernièrement, nous avons reçu le dernier modèle racing du fabricant LS2, le Arrow C FF323 "Fury". Ce casque est équipé d'une coque en carbone, d'une visière de 3mm d'épaisseur, d'une boucle double-D, d'un système de libération d'urgence des mousses ou encore d'un extracteur d'air aérodynamique. Ce sont les conditions pour obtenir la mention "race" pour tout casque digne de ce nom. Trois tailles de calottes sont disponibles en fonction de la taille du casque (de XXS à XXL).
La marque LS2, d'origine chinoise, est très présente dans le monde de la compétition de haut niveau, avec des pilotes tels que Loris Baz ou encore Yonny Hernandez qui courent actuellement en Championnat du Monde MotoGP.
Cette version Carbone est livrée dans un superbe sac de transport moussé, un contenant qui dispose de nombreuses poches internes et externes et qui se charge de protéger votre casque lors de vos déplacements, vers un circuit par exemple. Il s'avérera également utile si vous devez ranger vos différentes visières teintées, chiffons de nettoyage ou autre.
Une fois le casque en main, on découvre immédiatement que le Arrow C a été pensé pour améliorer l'aérodynamisme, notamment par sa forme ovoïde inhabituelle. Roulant habituellement avec des casques de marques japonaises, la différence de forme est notable. La qualité de fabrication est bien présente et n'a rien à envier à la concurrence. Les finitions et ajustement sont très bons et les matériaux utilisés semblent de bonne facture, le test en dynamique nous en dira plus sur ce ressenti. LS2 anonnce un poids se situant entre 1'300gr et 1'350gr dans cette version carbone. Notre balance nous affichera un 1'367gr, soit une différence peu significative pour notre modèle en taille M.
Sur la mentonnière avant se trouvent quatre larges ouvertures. Celles du haut s'ouvrent grâce à un poussoir externe, alors que celles du bas s'ouvrent à l'aide d'un poussoir à l'intérieur de la mentonière. Ce système déroute un peu au début, mais se montre facilement manipulable au quotidien. Ce double mécanisme de fermeture indépendant a été choisi afin de pouvoir conserver cette large entrée d'air avant, mais également pour permettre de mieux réguler le flux d'air en fonction de vos envies.
Le retrait ou la mise en place de l'écran se font en moins de 10 secondes et le système reste très simple à utiliser, tout comme celui de Shoei par exemple. Pas de prise de tête possible : tu tires et ca vient immédiatement. Vous aurez certainement remarqué, sur la photo ci-dessus, la présence d'un petit triangle en métal. Ce dernier a pour but, selon LS2, de rigidifier la jonction entre la mentonnière et le haut du casque.
Le système d'ouverture et fermeture de l'écran se fait via un bouton poussoir (chromé et siglé LS2). pour rappel, l'écran a une épaisseur de 3mm, ce qui par rapport à la concurence est 30% plus épais. Ce choix a été fait afin de pouvoir obtenir un écran parfaitement plat, ce qui évite les déformations visuelles, mais permet également d'avoir un champ de vision plus large. Ce choix s'avèrera très efficace lors de mes roulages, autant sur piste que sur route, puisqu'à aucun moment je n'ai eu mon champ de vision limité ou déformé. Un pin-lock est livré avec le casque et ce dernier se distingue également de la concurrence par l'absence de joint en silicone. Il vient se placer directement contre la visière. Seul petit hic : l'écran ne s'ouvre que sur trois positions: entre-ouvert, ouverture moyenne ou ouverture totale. Suffisant sur circuit, mais peut-être contraignant pour un confort total en utilisation routière.
Je dois dire que si j'étais sceptique avant mon premier roulage, mes doutes se sont vite levés une fois les premiers kilomètres avalés. Ce système s'avère tout aussi efficace que les plus conventionnels, avec un avantage de ne pas déformer la vision. Je cite le fabricant : "Les visières de LS2 sont fabriquées à partir d'un polycarbonate de classe A avec optique correcte 3D, un polymère utilisé pour le transport spatial très résistant aux impacts en évitant la distorsion et en assurant une netteté optimale". Perso, ça ne me parle pas, mais le résultat est bien présent.
Sur le dessus se trouvent deux aérations et un déflecteur/extracteur arrière. La manipulation ganté, tout comme pour l'avant, se fait sans aucun souci. Lors de mes roulages, les aérations ont parfaitement rempli leur rôle. Le flux d'air apporté est très agréable et permet de bien rafraîchir le haut de la coque et ceci sans subir de sifflement.
Le tour extérieur étant fait, reste à savoir si l'intérieur est tout aussi attractif. Comme tout bon casque qui se respecte, les mousses sont à multidensité et sont démontables, donc lavables, et recoivent un traitement hypoallergénique.. LS2 anonce que la coupe de ces dernières est faite au laser afin d'assurer une découpe optimale et un ajustement au millimètre sur le visage du pilote. La mentonière, bien utile par temps froid, peut-être retirée lors de forte chaleur, tout comme le déflecteur de nez qui limite l'apparition de condensation.
La finition des mousses et bonne et le coloris gris/noir/rouge met en valeur le côté racing. La forme ovale laisse paraitre que l'enfilage risque d'être serré et c'est bien le cas, mais une fois passé les oreilles, tout se met parfaitement en place. Les oreilles trouvent un espace suffisant, alors que les joues viendront se coller contre vos dents. Le tissu aurait mérité de recevoir un traitement plus doux, mais avec une barbe de 3 jours ou une peau moins sensible que la mienne, le confort sera satisfaisant.
La fermeture est assurée par une boucle Double-D qui permet un ajustement très précis. Une double mousse de confort a été ajoutée sur les jugulaires afin d'éviter les cisaillements lors des roulages prolongé ou à haute vitesse.
L'extraction du casque se fait plus facilement que l'enfilage, la boucle Double D est facilement atteignable grâce à l'adoption d'un petit appendice rouge qui permet de l'attraper, même ganté.
Pour cet essai, nous avons mis le LS2 dans plusieurs configurations, de la route en scooter ou roadster par pluie, neige et soleil, mais nous l'avons surtout amené sur sa vocation première, l'usage sur piste. Pour ce faire, nous avons profité de notre roulage sur le circuit de Bresse pour tester ses capacités aérodynamiques, physilologiques et j'en passe.
Pilotes OK, moto OK, piste pas vraiment OK (pluie le matin et 8°C), piste OK l'après-midi (forte rafale de vent et 13°C), bref les ingrédients parfaits pour se donner une idée des performances du Arrow C.
Les premiers tours de roues se feront donc sous la pluie et à des vitesses raisonnables. Une séance de vingt minutes, toutes ventilations fermées, hormis l'extracteur qui ne peut l'être, m'auront permis de constater le bien fait du pin-lock et de l'écran plat, qui reçoit d'origine un traitement anti-buée. Aucune infiltration n'aura été constatée durant ce laps de temps ou les pneus Rain m'auront permis de rouler à plus de 180km/h.
L'après-midi on composera avec le retour du soleil et du vent, des conditions qui avec des slicks me permettront de rouler bien plus vite. Je précise que je n'utilise pas de bouchons d'oreilles, peut-être à tort, mais j'aime entendre mon moteur...
Etant une personne qui ventile beaucoup lorsqu'elle fait du sport, j'ai pris la peine d'ouvrir les aérations de la mentonnière en grand et je dois dire que j'ai été servi par l'arrivée d'air frais que ceci m'a apporté. Après deux séances, j'ai également ouvert celle du dessus et me suis presque demandé si par ces températures, ce n'était presque pas trop frais, du coup, fermeture.
Trois sessions de vingt minutes sont passées, des vitesses de plus de 250km/h ont été atteintes, des changements de trajectoires en veux-tu en voilà, des coups d'oeil en arrière pour voir si des poursuivants arrivaient et je constate que le casque a démontré une excellente stabilité, à haute comme à basse vitesse. Sur certains modèles de casque, le fait de tourner la tête en roulant vous tord quelque peu les cervicales. Avec le LS2, la pression ressentie dans cet exercice est très largement supportable et démontre bien le travail fait par les ingénieurs. En fin journée, je n'aurai pas eu besoin d'un massage du dos, quoique j'aurais très bien pu simuler des douleurs afin de profiter d'un moment de relaxation à l'oeil, mais non, que nenni, pas de douleurs dans la nuque, le haut du dos ou encore de pression sur le crâne. Seulement des courbatures, comme tout le monde... La non-utilisation de bouchon d'oreilles m'aura également permis de constater que les bruits extérieurs sont parfaitement filtrés et que le large écran (épais de 3mm) joue parfaitement son rôle protecteur.
Le LS2 Arrow C aura démontré durant tous mes essais son excellente aptitude à sa vocation première, le roulage racing ou sur sportive. Doté d'une belle finition, d'un design agréable et d'une stabilité exemplaire, ceci en fait un modèle à découvrir, d'autant que son prix de CHF 389.- (dans les coloris unis) le place en-dessous des concurrents nippons, qui pour leur part ne proposent pas de carbone à ce tarif. Je regrette seulement que le tissu qui revêt les mousses ne soit pas plus doux, faute de quoi, ceci aurait presque été un sans faute.