
Il y a une semaine, les pilotes prenant part au Championnat suisse de vitesse ont pris place dans le paddock du réputé circuit de Brno, en République tchèque. Jouant à cache-cache avec la pluie, les deux courses de la catégorie Superstock 1000 ont tout de même eu lieu sur piste sèche.
Lors de la deuxième séance de qualification, le samedi, Jonathan Crea chute et se blesse à l'épaule. Bien que le médecin l'en dissuade, il participe aux deux courses du week-end... et les remporte avec succès.
Mes troisième et quatrième courses du Championnat suisse m’ont à nouveau emmené en République tchèque sur le circuit de Brno.
Ce tracé technique de 5,3 kilomètres me plaît beaucoup et fait partie des circuits de Moto GP.
La météo, pour le week-end, s'annonçait mitigée avec quelques averses. Mais nous avons eu de la chance de passer entre les gouttes.
Vendredi matin, la piste était mouillée en raison de la pluie tombée durant la nuit. J'ai préféré ne pas rouler car, sur la bonne trajectoire, la piste commençait à sécher. Des rayons de soleil faisaient leur apparition.
L'après-midi, nous avions seulement trois séances d'essais libres avant la première qualification. Durant ces séances, nous avons travaillé dur pour ne pas perdre de temps. Les travaux et réglages effectués grâce à mon bon ressenti ont été très bénéfiques.
Lors de la qualification 1, nous avions prévu et décidé d'effectuer un passage au box. Un spectaculaire et rapide changement de roue arrière grâce à Markus, Beat et Rosa m'a permis de réaliser un excellent chrono (2'05.307). J'obtiens ainsi ma première pole position de ma saison !
Samedi matin, lors de la qualification 2, tout le monde était censé améliorer les temps car la température était plus fraîche et celle-ci favorise le bon fonctionnement et la puissance des machines.
Je rentre en piste motivé et déterminé à garder la pole. Dès mon deuxième tour, je me rapproche de mon chrono de la veille (2'05.462) mais, dans le troisième tour, je perds malheureusement l'avant dans une courbe à droite en descente. Dommage, car j'étais en pleine amélioration...
Lors de cette chute, je me blesse à l'épaule gauche et me fais conduire au Medical Center. Rien de cassé heureusement, mais le médecin m'annonce qu'il est préférable et plus prudent de ne pas prendre le départ de la course. Je vous laisse imaginer ma réponse... Pour la moto, rien de trop grave : pot d'échappement, cale-pied et carénage légèrement rayés.
Je garde tout de même la pole position pour les deux courses car personne n’est parvenu à battre mon chrono.
Mon départ n'a pas été des plus réussis. Je parviens à garder la tête pendant plus de la moitié de la course. À cinq tours de la fin, un concurrent me double. Je ne lâche rien, malgré la douleur, et réplique directement. Plusieurs dépassements s’enchaînent mais, en fin de course, l’envie de gagner me permet de creuser un écart et de franchir la ligne d'arrivée en première position sur vingt-sept pilotes.
Une magnifique deuxième victoire de la saison !
Ceci grâce à tout mon team mais surtout à mes mécanos Beat et Markus et à Antonio (Frérot) pour ses massages bénéfiques.
Le lendemain dimanche, la journée commence avec la poisse ! Lors de la séance d'essai libre d’avant la course, je suis à nouveau victime d'une chute. Un concurrent a cassé son moteur et l’absorbant n’a pas été déposé sur toute l’huile déversée sur la piste.
Gros dégâts sur la moto mais heureusement sans gravité pour mon épaule et moi. Il reste 45 minutes avant le départ de la course 2 et tout le team est dans le stress pour tout changer et réparer ce qui devait l’être. Grâce à l’expérience et à la rapidité de mes mécanos Beat et Markus, j’ai pu me présenter au départ de justesse.
J'étais très tendu et soucieux lors de mon entrée en piste. En me plaçant sur la grille, je me rends compte que mon té de fourche (guidon) est tordu. Tant pis, pas le choix ! Mon départ n'a pas été mauvais sans la commande électronique qui était cassée.
Pendant la course, mon épaule douloureuse et tout ce stress me perturbe. Je ne parviens pas à garder le rythme et rester en tête. Je me fais dépasser par un et ensuite deux concurrents.
À quatre tours de la fin, je suis troisième. Lors du dernier tour, la rage et l'envie de gagner est plus forte que moi ! Des freinages tardifs me permettent de revenir et dépasser le deuxième et ensuite le premier au dernier freinage à deux virages du drapeau à damier.
Je franchis ainsi la ligne d’arrivée à nouveau en première position sous des regards époustouflés ! Je signe le meilleur temps en course dans ce dernier tour !
Une incroyable 3ème victoire !
Tout le team a exprimé sa joie et son soulagement par des sauts, des cris et des larmes. Lors de la remise des prix, j'ai voulu partager le podium avec mes deux exceptionnels mécaniciens car, sans eux, je n'aurais jamais pu décrocher cette victoire.
L’envie de gagner était plus forte que tout !
Je suis vraiment heureux car mon principal objectif a été atteint (1 seconde d’amélioration par rapport à 2015) et plus encore avec ces deux victoires, c’est un premier et grand exploit !
Ce fut un week-end inimaginable entre la poisse et la gloire (deux chutes et ensuite deux victoires) ! On m’a donc surnommé : "Un vrai petit guerrier".
Un merci ne suffit pas à tout le team et à Antonio, mon frérot de cœur, pour tout leur dévouement, leur aide et leur soutien ce week-end. Mais surtout un GRAND MERCI à mes sponsors, partenaires, familles car, sans vous, jamais cela aurait pu être réalisable. Cet exploit est également le vôtre !
Jonny#12