Je vais vous parler de ma première expérience en course de vitesse PMR (ndlr. pilote à mobilité réduite), mon premier podium. En un week-end, j'ai emmagasiné des milliers de souvenirs.
J'ai commencé la moto tout petit en loisir. Je roulais les week-ends dans les chemins et les prés tout simplement. Pas de course jusqu'à mes 18 ans où je m’achète mes 2 premières moto : une YZ250 de 2003 et une Bandit 600 de 1996. Avec la YZ je participe à quelque courses amateurs (prairie, Téléthon, Trèfle Lozerien, Trophée Richard Sainct , Grangeant, etc.) et avec la Bandit, ma moto de tous les jours, sur laquelle je fais environ 15'000 kilomètres par an minimum.
Les années passent les motos défilent : KX 125, EXC 200-250-300, Gas Gas 300 et 200 puis en même temps 2 GSX-R 750 SRAD y passent, je change mes jouets souvent, je passe ma vie au travail (je suis a mon compte en mécanique) et sur la moto le reste du temps.
C'est alors que le 21 août 2015 vers 16h, alors que je roulais en GSX-R, je me fais renverser par un camion. Tout bascule... Le camion touche l'arrière de ma moto en plein sur la jambe d'une amie qui est aujourd'hui ma compagne, je perds le contrôle de la moto qui tape dans un muret. Je fais un vol plané d'environ 20m et d’après les témoignages, je suis monté a 8m de haut. Je me rappelle encore voir le ciel puis le sol plusieurs fois de suite jusqu'à que je touche le sol pour entendre tous mes os casser dans mon casque, un bruit affreux...
Je ne perds pas connaissance, j'ai toute les peines de monde à respirer et je commence à ne plus sentir mes jambes. Un motard derrière moi a vu la scène et arrête le chauffeur du camion qui tentait de prendre la fuite car il était sous stupéfiants, encore un grand merci à cet homme pour sa bonne action. Merci à lui aussi d'avoir arraché une bâche pour m'abriter du soleil brûlant de cette journée.
Je suis héliporté à Saint-Étienne, bassin cassé en 4, 2 côtes pétées dont une a été retirée, une vertèbre détruite, décollement de la plèvre et moelle épinière touchée. En 2 opérations du dos, ils me remplacent une vertèbre par une cage en titane avec 2 plaques et une armée de vis à bois.
Je passe 10 mois en rééducation à jouer à MotoGP entre les séances de kiné pour réapprendre à vivre avec ce nouveau corps. Je pense toujours à la moto, ma famille beaucoup moins. Mais en sortant du centre je m'attelle à reconstruire cette moto, celle de l'accident, et je m’achète un side Ninja 900 sur un châssis Panda Sport, une vraie saucisse cette moto, mon frère l'a pulvérisée dans un accident sans gravité.
L'idée de me rapprocher des circuits commence en 2018. J'achète une KTM RC8, un caprice d'enfant, j'adore cette moto, elle est magnifique et un peu dure pour la reprise du 2 roue, mais je l'aime quand même. Entre 2018 et 2020 je roule une fois au Bourbonnais, à Magny-Cours et à Issoire ainsi que deux fois à Alès. La seconde fois lors de l'événement KTM Track & Road où j'ai rencontré les membres du groupe Facebook RC8 France qui m'ont aidé alors que j’étais un parfait inconnu (le monde motard est tellement merveilleux).