En ce début d'année et après une longue pose hivernale laissant place aux équipement adéquats pour les températures glacières, je me suis vu proposer un essai du casque de la firme marseillaise, le Shark Racr-R Pro.
Le Race-R Pro est le nouveau fer de lance de Shark. Ce casque a pour but de venir remplacer l'emblématique et très célèbre Shark RSR2. Le RSR2 a fait couler beaucoup d'encre et malheureusement pas que de la bonne ! Casque lourd, peinture et vernis au vieillisement peu satisfaisant... Le Race-R Pro est donc un nouveau challenge pour Shark afin de fidéliser sa clientèle.
Une fois extirpé de la boîte, le Race-R Pro me surprend par son poid plume. Habituellement, et vous l'aurez certainement remarqué lors de mes essais, je me coiffe d'un Shoei XR-1100. La différence de poids est notable. Ceci dit, les deux casques ne boxent pas dans la même catégorie, le Shoei étant plutôt orienté Sport-Tourisme alors que le Shark est annoncé pour une utilisation piste. Une comparaison avec le X-Spirit II serait plus à même de venir jouer le trouble-fête!
Le Race-R Pro se compose de fibres carbone et aramide et est annoncé à un poids de 1'300 grammes en taille M. Deux tailles de calottes sont proposées. Une fois passé à la pesée, une différence de plus ou moins 50 grammes est constatée, comme la concurrence en réalité.
Une fois le film protecteur de l'écran retiré, je suis surpris de l'épaisseur de l'écran (de 3 à 4,25mm). L'écran présente un traitement anti-rayures et un nouveau système antibuée auto-régénérant.
La fixation de l'écran est assurée par quatre points AutoSecure, un vrai avantage lors d'une chute, ceci devrait éviter à l'écran de se faire la male. L'ouverture/fermeture de ce dernier me paraissait difficile. Après avoir feuilleté le manuel, je constate que la résistance peut être réglée à l'aide d'unse simple clé de type Inbus (Allen) fournie avec le casque ; un demi-tour de clé plus tard, l'écran est réglé selon mes souhaits. Le démontage de ce dernier est très simple ; aussi facile qu'un Shoei.
Côté aération, Shark offre quatre aérations qui fonctionnent sur le principe Venturi. L'arrière dispose d'un aileron stabilisateur à double lamelle. Shark vente les mérites de ce système par une stabilité accrue à haute vitesse. Cela tombe bien, je vais le tester sur une sportive et sur un roadster.
Une fois le casque retourné, je constate que la jugulaire Double-D est dépourvue de bouton pression comme le fait la concurrence. Une plaque magnétique fait office de fixation. Je reste sceptique devant ce sytème d'assurage, j'y reviendrais plus tard.
L'intérieur du casque paraît rêche. Ceci dit, vu la vocation de ce dernier, ce n'est pas le plus important. Un système anti-remous réglable est également présent, ce dernier est censé permettre un apport ou un atténuement de l'air qui s'enfile par le dessous du casque.
Shark ne fait pas l'impasse sur son célèbre système Easy-Fit qui ravira les porteurs de lunettes.
Habituellement et pour la majorité des casques que je porte au long de l'année, je prends la taille S. Pour le coup, j'ai dû me tourner vers une taille M, le S me laissant une belle rougeur sur le haut du front. Veillez donc à bien essayer votre futur casque avant son achat !
L'enfilage se fait aisément et sans effort. Pas d'arrachage d'oreilles, pas de décapitage de bout de nez, tout se passe en douceur. Dommage que le tissu intérieur n'ait pas eu droit à un traitement plus doux , finalement, le but du Race-R Pro est de s'imposer sur la piste et non dans les salons. Le tissu devrait donc parfaitement jouer son rôle en séchant rapidement entre chaque séance de roulage intensif. Le tenue est bonne, malgré une étrange sensation d'absence de mousse du côté des oreilles, ce qui ne me rassure pas immédiatement. Une fois le casque et la tête secouée dans tous les sens, mes doutes se dissipent rapidement et je constate que les mousses jouent parfaitement leur rôle. Chose appréciable, le pare-nuque élastique permet un ajustement aux petits oignons.
Mes premiers kilomètres se feront sous la pluie et en ville, (ndlr : tu parles d'un essai !). Je constate immédiatement que le traitement anti-buée est exempt de défaut et ce sans pin-lock. Bravo Shark! Par contre, il est dommage que de la condensation se forme sur les côtés de l'écran (après une heure sous la pluie) ; la concurrence n'aurait certainement pas fait mieux !
Une fois le soleil revenu, je m'empresse d'ouvrir les aérations au niveau de la mentonnière. Pour rappel, trois possibilité sont offertes pour se gaver d'air frais. Le résultat est immédiat, l'air rentre en profusion (et c'est tant mieux !). Quelques kilomètres plus tard, j'ouvrirai la ventilation frontale ainsi que les deux du dessus. Les canaux de ventilation jouent parfaitement leur rôle, le tout dans un silence appréciable, point de sifflements de ce côté.
La campagne approche à grand pas. Je roule sur un roadster anglais, que demander de plus ? Je dirais, accélérer le rythme peut-être !
Le rythme s'accélère et je constate avec stupéfaction que ma tête ne bouge pas d'un poil et ce malgré l'absence de saute-vent sur ma moto d'essai. Le nez ne touche pas l'écran, le casque reste parfaitement en place sur ma tête malgré les torsions que je lui impose. Je vérifie que la jugulaire magnétique n'ait pas bougé ; pas de souci, tout est bien en place ! Toutefois, je préfère m'en assurer à plusieurs reprises...
Je me décide donc à emprunter le chemin de l'Autobahn afin de voir si cet effet est encore présent. Je me cale à 130kmh et le casque brille toujours par sa stabilité ; dommage que ce dernier ne se distingue pas par son silence. Je ne peux pas lui en vouloir, ce casque a été développé par et pour des pistards, il est donc normal qu'il soit bruyant(!). Je vous rassure, bon nombre de concurrents ne font pas mieux et imposent également le port de bouchon d'oreille.
La stabilité jusqu'à 130km/h étant vérifié et ce sur un roadster, je décide de prendre mon GSX-R 1000 et d'aller voir du côté de l'Autobahn (DE) afin de voir si ce dernier reste toujours aussi stable à haute vitesse. Quelques pointes à plus de 270km/h (je le rappelle, en Allemagne!) n'auront pas réussi à mettre mal le Race-R Pro, je reste bluffé sur cet essai. Il est coriace le squale marseillais !
Je dois l'avouer, mes dernières expériences avec un Shark ne m'avaient pas laissé de bons souvenirs. Aujourd'hui, mon avis a changé et je peux dire que je suis réconcilié avec la firme marseillaise. Shark a vraiment fait du gros travail sur son casque haut de gamme et peut réellement prétendre à son entrée dans la cour de grands producteurs de casques de piste. Je reste bluffé par la stabilité offerte par le Race-R Pro et ce malgré un poid plume. Les aérations remplissent parfaitement leur rôle et vous apporteront de l'air frais dans toutes les situations. Seul contrainte, si j'ose dire, l'utilisation limitée, qui en font réellement un casque pour pistards. Si vous cherchez un casque pour rouler tous les jours, passez votre chemin et orientez-vous du côté du Race-R ou encore Speed-R qui sauront être plus polyvalents. Le Race-R Pro reste également une bonne affaire avec un tarif très bien ciblé : de CHF 829.- à 899.-, selon le coloris choisi.