Pour la saison 2011, Kawasaki revient à ses couleurs de base, le vert et le noir. A défaut de voir un vert pomme à l’instar de la supersportive ZX-10R, la Z1000SX se pare d’un vert gazon métallisé ; à la fois vif et sobre, il est très charmeur !
Kawasaki a affublé le roadster Z1000 d’un carénage aérodynamique aux lignes agressives. L’arrière, fin et sexy, se termine par un magnifique feu à LEDs et s’équipe de deux poignées ergonomiques (de l’ER-6F) pour le passager. La Z1000SX garde les deux échappements à double sortie qui sont, pour l’occasion, de couleur noire mate, plus discret pour un roadster orienté touring. L’avant, quant à lui, gagne un style plus fluide que le roadster géniteur Z1000. Large, imposant, il vous permettra d’être agréablement protégé du vent et des intempéries. La bulle au dessin galbé est réglable en hauteur sur trois positions (le réglage se fait aisément par la simple action d’une discrète manette). Les optiques de phare affirment le look de la machine et sa vocation sportive tout en offrant un bon éclairage durant les trajets nocturnes. Les entrées d’air moteur déportées (à ne pas confondre avec un RAM-Air) et les écopes latérales ajoutent une bonne dose racing au look général de la moto.
Outre les aspects esthétiques avantageux de la Z1000SX, on constate que les ingénieurs Kawasaki ont mis l’accent sur le centrage des masses. L’échappement présente une préchambre sous la moto et un silencieux court de part et d’autre.
231 kilos (10kg de plus que la Z1000) tous pleins faits, la Z1000SX se classe bien par rapport à la concurrence. Le réservoir permet d’emporter 19 litres d’essence (contre 15 pour la Z1000). Une excellente protection grâce au carénage et à la bulle réglable, une position de conduite plus droite, la possibilité d’installer des valises et un top-case, un tableau de bord avare en informations mais très lisible et accessible… autant d’attributs qui rendent cette Z1000SX propice aux longs trajets. Le papier laisse écrire les caractéristiques techniques, c’est un fait ; mais que distille vraiment cette Kawasaki ?
La selle de la Z1000SX n’est guère accueillante de part son look résolument sportif et sa largeur digne d’une selle de supersportive. Mon séant s’en plaint avant même d’y avoir goûté ! Une fois assis, on constate que la selle présente une fermeté certaine et un confort douteux. A vérifier après quelques dizaines de kilomètres ! Par contre, la position de conduite est agréable ; ni trop sur les poignets, ni trop droit, on apprécie. Les commodos sont rudimentaires ; à part un warning, il n’y a aucun petit gadget amusant sur lequel je pourrai m’acharner en roulant. Le tableau de bord informe des données de base, à savoir deux trips journaliers, un totaliseur, le niveau d’essence, un tachymètre à affichage digital et un compte-tours analogique. On regrette qu’il n’y ait pas plus d’informations complémentaires… L’ambiance de la cellule de pilotage est sobre et n’incite pas nécessairement à la conduite sportive, si ce n’est que le compte-tours gradué jusqu’à 13’000trs/min.
L’assemblage des plastiques et la finition globale sont de bonne facture. La qualité de peinture verte et son effet perlé flattent la rétine de ceux qui prennent le temps de l’observer.
Il est temps de passer en selle. Un coup de démarreur suffit à faire vrombir le bloc de 1’043cm3. Le son rauque du ralenti est des plus plaisants. Je verrouille le premier rapport et ne tarde pas à m’élancer dans le dédale urbain. Dès les premiers tours de roues, la Z1000SX se distingue par son agilité. Elle se faufile sans peine entre les voitures et sillonne les rues avec une aisance déconcertante. Le système de freinage et la poignée des gaz mettent de suite en confiance. Les freins sont progressifs et ne surprennent pas ; quant à la poignée des gaz, l’électronique assiste l’injection-moteur et permet de rouler à très bas régime sans devoir subir des à-coups qui pourraient perturber la stabilité à basse vitesse (en ville, notamment et dans les épingles). Bien que la température de l’air soit élevée, on ne souffre pas de remontées de chaleur provenant du moteur… les flux d’air sont parfaitement canalisés.
Cette jungle urbaine horripilerait n’importe quel motard, il faut s’en extraire au plus vite. La Z1000SX vit bien mieux les routes de campagnes libres de tout caisseux ! Chaque kilomètre parcouru sans virage s’apparente au crime pour cette Kawasaki.
Les premiers virages apparaissent à l’horizon. Les rapports courts de la boîte de la Z1000SX (identique au roadster Z1000) et le moteur fort en couple permettent, à l’unisson, des reprises musclées et de puissantes accélérations. Les sensations sont au rendez-vous ! La design de la moto pourrait faire songer à une répartition du poids plutôt sur l’avant… le comportement dynamique prouve le contraire. Les accélérations sont si vives que le train avant se soulève sans forcer !
Qui accélère fort doit voir son freinage à la hauteur. Les disques en pétales de 300mm de diamètre pincés par des étriers Tokico sont une merveille de puissance. Outre la puissance, le dosage et la progressivité ne font pas défaut ; on s’en réjouit ! Le feeling est tel que l’on se prend vite au jeu du stoppie.
Cette Z1000SX fait partie des motos que l’on adore, que l’on aime et dont on rêve ! Elle vit et vous transmet sa joie de vivre au plus profond de vos tripes.
En courbe, la Z1000SX se dompte au regard. Elle prend de l’angle sans broncher et sans que son pilote doive la forcer. La précision du train avant, bien qu’adoucit par rapport au roadster, offre de belles remontées d’informations. Sur l’angle, la moto est stable ; si stable que, dès les premiers virages, elle mettra en confiance le jeune pilote.
D’apparence, la Kawasaki se fait passer pour un roadster-touring. Finalement, après un sérieux test routier, on s’aperçoit qu’elle est capable de jouer dans la cour des grandes. La Forêt Noire se rappelle sans aucun doute de la course-poursuite entre la Z1000SX et sa grande sœur ZX-10R… nous vous laissons imaginer le spectacle, nous n’entrerons point dans les détails, au risque de choquer certaines âmes sensibles !
Après une heure d’arsouille ou de balade à rythme soutenu si vous préférez ainsi, votre séant criera à l’aide ! La selle de la Z1000SX, épaissie de 10mm par rapport à celle de la Z1000, n’est pas des plus confortables. La pause s’imposera au profit du pompiste du coin ou du bistrotier. En parlant de confort, venons sur la problématique du duo. La balade à deux est envisageable mais reste limitée. En effet, la selle passager, élargie et épaissie pour la version SX, reste ferme et exigüe pour le postérieur de la gazelle. Rapidement, elle s’est plainte de douleurs aux fesses et derrière les cuisses.
On constate aisément que cette Kawasaki est plutôt conçue pour les plaisirs solitaires que les longues balades à deux. D’ailleurs, au sujet de balade, il est difficile de garder son calme et ses esprits à bord de la Z1000SX. La rouler est une véritable incitation au vice ! Autant il est possible de se prélasser avec certaines concurrentes (Fazer 1000 et 600 en tête de liste), autant, avec la Kawasaki, on peine à rester sage. L’appel de sensations est présent, il faut savoir résister… l’âge du pilote agira peut-être dans ce sens !
Si vous faites partie des jeunes pilotes fougueux, évitez de lorgner sur la paire de magnifiques Slip-On du Slovène Akrapovic… proposée au prix de CHF 1’629.- (finition carbone ou titane). La Z1000 d’essai était équipée de ce système d’échappement ; on vous l’assure, ça chante juste ! Et, surtout, les vocalises émises contribuent clairement aux sensations de conduite… Gare à vous, on vous aura avertis !
La Z1000SX se caractérise par une réelle polyvalence. Les éléments de confort (bulle, valises, top-case, carénage) n’entravent pas au look dynamique de la moto. Le carénage et la bulle réglable offrent une excellente protection contre le vent. Les valises assorties à la moto (en option), quant à elles, incitent aux voyages. La position de conduite est un réel avantage sur le tableau du confort de conduite. La souplesse du moteur et son velouté sont un régal à l’utilisation. Qu’il roule tous les jours de la semaine ou que le week-end pour de belles balades dans nos montagnes, son acquéreur ne sera pas déçu des prestations offertes par la Z1000SX. Après tout, ce n’est pas une selle un peu trop dure qui vous rebutera ? La Z1000SX a tant d’avantages et de caractéristiques flatteuses que l’on se moquera de ses quelques défauts