Deuxième étape : Olbia – Arborea (300 km)
On débarque à Olbia vers les neuf heures avec plus de deux heures de retard sur l’horaire prévu.
Trois motos de la police Sarde nous escortent hors du port sur le parking d’un supermarché d’où le briefing de la journée est donné. A voir la vitesse avec laquelle ils nous dépassent aux guidons de leurs Aprilia Caponord 1200, on peut dire sans trop prendre de risques qu’ils ont probablement très bien choisi leur métier… et leur monture !
Cette fois, je profite de laisser mes deux valises dans le van qui va nous les transporter jusqu’à l’hôtel à Arborea. Je baisse directement la pression des pneus à 2 bar afin d’être en condition pour les pistes. L’étape du jour nous fera traverser les deux-tiers de l’ile du nord-est vers le sud-ouest. La journée est magnifique et j’en passe la plus grande partie à rouler seul. Si de manière générale, mon kif c’est surtout les pistes non goudronnées, je dois dire qu’en Sardaigne, mon opinion est moins tranchée.
Les routes sont quasi désertes (merci Covid19 !) et tout bonnement incroyables. On dirait qu’elles ont été faites par et pour des motards avec un asphalte frisant la perfection et des enchainements de courbes à n’en plus finir. Je les soupçonne même d’avoir créé des virages superflus sur des sections droites uniquement pour augmenter le plaisir de conduite. La partie tout-terrain n’est pas en reste, avec des pistes relativement accessibles aux débutants.
Dans toute cette débauche motoristique, le nez dans le guidon à avaler la route route, je dois me rendre à l’évidence que j’ai forcément dû manquer le restaurant où était prévu le repas de midi. Il est déjà 14h30 ! Ça, ce n’est pas si grave. Le truc embêtant par contre, c’est que mon GPS a rendu l’âme…
Je suis furax. C’est le 3ème Montana qui me fait faux bon, et celui-ci était pour ainsi dire neuf, Garmin m’avait proposé un modèle « refurbished » il y a quelques mois seulement. Je vais définitivement prendre un support pour mon téléphone en backup à partir du prochain voyage, j’ai perdu ma confiance en Garmin.
N’ayant pas d’autre choix, j’enlève mon casque et j’attends le passage d’un hypothétique participant. L’heureux élu qui arrive après un bon quart d’heure au guidon d’un Honda X-Adv. Lui non plus n’a pas trouvé le resto ! Je le suis jusqu’à Arborea et j’apprendrai rétrospectivement qu’on a manqué la meilleur partie tout-terrain de la journée… Autant vous dire que même sans ça, je n’ai pas l’impression de m’être fait arnaqué.
On est les premiers à arriver à l’hôtel, une espèce de gros complexe pour familles où l’on pourrait facilement ne jamais retrouver sa chambre avec un verre dans le nez. J’ai peut-être manqué une belle partie de tout-terrain, mais en contrepartie, j’ai pu profiter de me rafraichir dans la piscine. Quel bonheur !
Troisième étape : Arborea – Arborea (240 km)
San GPS, je n’ai pas d’autre choix que de suivre quelqu’un. Ça tombe assez bien d’ailleurs, parce que le seul autre journaliste étranger, Klaus, me propose de rouler ensemble histoire de pouvoir se prendre en photo mutuellement pour illustrer nos articles respectifs.
Cette troisième étape est une boucle qui nous fait remonter vers le centre de l’ile avant de redescendre vers Arborea, où nous passerons une seconde nuit dans le même hôtel. C’est à mon gout la plus belle étape de l’évènement, particulièrement pour la partie off-road qui est vraiment intéressante, mais aussi pour les paysages montagneux et les nombreuses mines abandonnées qu’on a pu apercevoir tout au long du parcours.
Au guidon du scooter Honda X-Adv avec lequel Renato Zocchi a gagné la Gibraltar Race dans sa catégorie l’an passé, je dois dire qu’il roule vraiment fort le Klaus !
A cause de lui, ou plutôt grâce à lui je devrais dire, je découvre une nouvelle facette de la Guzzi V85 TT, avec laquelle je me complaisais jusqu’à présent à rouler sur le couple. Pour suivre Klaus, c’est plutôt aux abords de la zone rouge que je dois rouler, et je dois dire que la Guzzi s’en sort très bien quand on lui tape un peu dans le lard.
La suite sur la page 3