Il n’a pas fallu attendre longtemps pour qu’Aprilia réplique à la concurrence en offrant une sérieuse mise à jour à son fer de lance, la RSV4. Au catalogue de la firme de Noale, on trouve la RSV4 1000 RR en entrée de gamme et la RSV4 1100 Factory. Et nous sommes au circuit du Mugello, en Toscane, pour juger des évolutions de cette dernière.
Vous avez bien lu, le V4 1’078cc à 65°, découvert il y a quelques mois au coeur de la Tuono, équipe dorénavant la RSV4 Factory. L’alésage passant de 78 à 81mm, le V4 gagne en couple et en puissance. Poussé à l’extrême, il développe maintenant 122Nm à 11’000tr/min et 217cv à 13’200tr/min… Mais les nouveautés ne s’arrêtent pas à cela, loin de là. Aprilia a mis les bouchées doubles pour tenir la dragée à la concurrence.
Esthétiquement, les nouveautés sont peu nombreuses. Il faut dire qu’elle a bien de la gueule, dans ce coloris noir mat. On notera l’apparition de winglets sur les flancs du carénage, augmentant l’appui (aérodynamique) sur le train avant, aidant ainsi à diriger la moto en entrant de courbe et améliorant la stabilité à haute vitesse. A cela s’ajoute, en option, des canaux d’entrée d’air en carbone similaires à ceux utilisés par Aprilia sur sa RS-GP pour optimiser le refroidissement des freins. Autrement, Aprilia ne précise pas les éventuelles évolutions esthétiques… et nous ne nous sommes pas amusés au jeu des sept erreurs. Il y avait mieux à faire.
Penchons-nous sur les détails techniques :
- Grâce à une nouvelle cartographie-moteur, le V4 offre 10% de couple supplémentaire à tous les régimes.Le système d’échappement a été revu, déjà avec l’adoption d’un collecteur en titane, mais aussi avec un silencieux du même matériau de marque Akrapovic.
- Il est possible d’ajuster la position du moteur dans le cadre, l’angle de pivot de direction, le bras oscillant et la hauteur de la selle.
- L’empattement est 4mm plus court. Ce résultat est obtenu par l’adoption de nouveaux coussinets de direction. Ainsi, le pilote se retrouve déporté vers l’avant de la moto, augmentant ainsi la stabilité sans pour autant pénaliser l’agilité.
- Les éléments de suspension ont été récupérés du catalogue du Suédois Öhlins, avec une fourche NIX et un amortisseur TTX, tous deux entièrement réglables.
- Le système de freinage fait désormais confiance aux nouveaux étriers Brembo Stylema, en remplacement des pas moins performants M50. En outre, les plaquettes ont un coefficient de friction plus élevé.
- Le système d’échappement Akrapovic et la batterie lithium permettent de contenir le poids en ordre de marche à 199kg.
- La RSV4 1100 Factory bénéficie naturellement de toutes les aides à la conduite telles que : les trois différentes cartographies (Sport, Track et Race), le contrôle de traction (réglable sur huit positions en roulant), l’anti-wheeling, l’anti-stoppie, l’ABS Cornering 9.1 MP (ABS en virage), le contrôle de départ arrêté, le quickshifter up&down (avec coup de gaz intermédiaire), Pit Limiter, … et le régulateur de vitesse. Naturellement, l’Aprilia est dotée d’une centrale inertielle interagissant sur les aides à la conduite.
- Cerise sur le gâteau, en termes de technologie, l’Aprilia propose la nouvelle plateforme multimédia. Il est ainsi possible de préconfigurer la moto, virage après virage, lors d’une sortie circuit… Qu’il s’agisse du contrôle de traction, de l’anti-wheelie ou autres aides à la conduite, le RSV4 tient compte de la géolocalisation pour influer sur les aides à la conduite. En outre, ce système permet la récupération des données de pilotage.
Bref, vous l’avez lu, la RSV4 1100 Factory met la barre très haut, tant technologiquement qu’au niveau des performances.
Le Mugello ! Aaah, qui n’a jamais rêvé d’y poser les gommes de sa moto ! J’en fais partie. Le Mugello est l’un de ces circuits très appréciés. Très roulant et rapide, il n’en est pas moins physique avec les nombreux changements d’angle qu’il impose.
Malheureusement, le team Aprilia nous informe que nous n’aurons droit qu’à quatre sessions de 15 minutes.
Les RSV4 sont alignées dans les box. Les couvertures chauffantes sont installées depuis près d’une heure. Prêtes au départ, elles n’attendent qu’une chose, qu’on les chevauche. Mais avant, un rapide coup d’oeil sur l’écran de bord est nécessaire pour vérifier le calibrage des différentes aides à la conduite. Un coup de démarreur plus tard et le V4 démarre dans un fracas typique d’une MotoGP. Déchicané, l’échappement Akrapovic crache ses vocalises sans retenue. C’est racing, même plus qu’il n’en faudrait pour être dans l’ambiance.