
A prime abord, les néophytes diront que le Vulcan S est une simple copie de la fameuse Bolt de Yamaha ou même de la Harley-Davidson Street 750. Que nenni ! La Vulcan S débarque sur le marché des cruisers avec des arguments dont peu de la concurrence peuvent se targuer. Chez Kawasaki, on a développé la Vulcan S pour qu’elle puisse répondre aux exigences d’une large palette de motards : jeunes, moins jeunes, de corpulences et de tailles différentes. Sans même parler de personnalisation en termes d’accessoires esthétiques et pratiques, bien que la liste soit richement fournie, on remarque déjà que la Vulcan S est orientée vers son pilote, pour son confort et son plaisir.
C’est bien vrai. Avant même que nous partions pour Almeria (E), là où nous sommes conviés pour les premiers roulages de la Vulcan S, nos contacts chez Kawasaki se sont empressés de nous demander nos mensurations (entrejambe, longueur des bras et hauteur totale). En effet, ces données sont nécessaires aux réglages de ce nouveau cruiser Kawasaki. Il est possible de positionner les repose-pieds sur trois niveaux (+/- 25mm en avant ou en arrière), de reculer le guidon de 44mm (en option), d’avancer le bassin du pilote de 53mm grâce à une selle spéciale pour les petits gabarits (en option), leviers de frein et d’embrayage réglables, … C’est du sur-mesure !
Et, pour palier aux exigences en termes de confort, la Vulcan S fait fort. Déjà, de nombreuses pièces maîtresses sont montées sur silent-blocs (repose-pieds, guidon, selle), pour limiter les vibrations en provenance du moteur. De plus, les éléments de suspensions contribuent également au confort général, notamment le long amortisseur arrière déporté à biellette. L’épaisse selle enveloppante (rembourrage de 62mm) et la position de conduite reposante ne sont pas en reste.
Aussi, la Vulcan S a été pensée pour la ville et les petites escapades. La selle basse (705mm) et son étroitesse à votre entrejambe ainsi que la position de l'échappement offrent la possibilité de poser les deux pieds bien au sol lors des manoeuvres et des arrêts fréquents inhérents à la circulation urbaine. De plus, la roue avant est de petit diamètre (18 pouces), en comparaison des autres cruisers, ce qui participe avantageusement à la maniabilité, à tous les niveaux de vitesse.
Même au niveau du moteur, la Vulcan S a été étudiée pour offrir une grande facilité de conduite. A ce propos, c’est le twin parallèle des fameuses ER-6n/f et Versys 650. Pour rappel, il cube à 649cv et délivre la puissance de 61cv à 7’500tr/min. Et pour l’occasion, les motoristes de chez Kawasaki ont évidemment revu les spécificités du twin afin qu’ils répondent aux besoins de la conduite coulée que l’on adopte sur la selle d’un cruiser : courbe de puissance lissée et courbe de couple généreuse dès les plus bas régimes. Ceci dit, en regard du poids contenu de 228kg (tous pleins faits), les 61cv devraient aisément suffire à déplacer la moto et son pilote ; mais aussi, ce sont les 63Nm qui aideront à enrouler sur les rapports supérieurs. A ce propos, la boîte de vitesse à six rapports a également été empruntée à la ER-6n/f.
Et finalement, ce qui attire toute notre attention, au premier coup d’oeil, c’est le style de cette Kawa’ ! De son phare atypique en forme de triangle à son garde-boue arrière massif au design original de ses jantes en passant par l’amortisseur arrière en position latérale et son court et volumineux échappement, le moins que l’on puisse dire est que cette Vulcan S en jette. Parmi ce segment des petits cruisers, la Kawasaki est valorisante et impose le respect. Des formes généreuses, une ligne moderne et un style urbain la caractérisent. On a même entendu un confrère lâcher "on pourrait croire à une baby V-Rod (ndlr : un muscle bike chez Harley-Davidson)", c’est dire !
Quant à la finition et à la qualité des matériaux employés, Kawasaki ne livre pas une moto low-cost. Bien au contraire, la Vulcan S ne lésine pas sur les détails. Seuls le support de plaque et les clignotants viennent gâcher le tableau... A ce sujet, il semblerait que les constructeurs se sont donnés le mot, au profit des accessoiristes.
En attendant le "feu vert" de notre guide, on profite de s’accoutumer aux commodos et de découvrir le bloc-compteur à affichage mixte digital/analogique. La Vulcan S affiche d’office sa simplicité, les commodos tombent naturellement sous les doigts de même que les informations de l’écran sont claires au premier coup d’oeil. On y trouve moultes informations, des trips habituels aux consommations moyennes et instantanées, sans oublier le fameux avertisseur de conduite écologique si cher à Kawasaki. D’ailleurs, on remarque que le bloc-compteur n’est autre que celui de la ER-6, ce qui répond à cette volonté de classer la Vulcan S parmi les motos au style urbain et jeune. De part et d’autre du compte-tours analogique se trouvent un indicateur de rapport engagé (en option : CHF 260.-) ainsi qu’une prise 12V (en option : CHF 31.-) pour les accessoires. On notera le choix inopportun des couleurs : le rouge du rapport engagé détonne quelque peu avec le bleu ciel de l’écran LCD et de l’aiguille du compte-tours.
Allons, ne tardons plus et démarrons le bicylindre en ligne ! Le Neimann se situe à l’extrémité avant du réservoir, inhabituel pour un cruiser mais plus pratique.
Un coup de démarreur plus tard et le twin prend vie. Discret à souhait ! Ce n’est pas au ralenti que l’on réveillera le voisinage, ni même en donnant quelques coups de gaz. Et il serait dommage de changer le silencieux d’échappement puisque celui d’origine est bien dessiné.
La commande d’embrayage offre la bonne consistance, ni trop dure, ni trop souple. Le point de friction se trouve sans peine et les démarrages sont ainsi facilités. Il faut dire que le twin a bien du couple et ce dès le ralenti ! Pour preuve, il suffit de lâcher l’embrayage sans même donner des gaz pour que la moto se mette en mouvement. Les apprentis-conducteurs et les jeunes permis n’auront aucun souci lors de la fameuse épreuve du démarrage en côte, assurément.
Ensuite, on enchaîne les rapports un à un, tout sur le couple. Une boîte de vitesse courte associée au généreux couple du bicylindre est la bonne recette dont bénéficie la Vulcan S. Même bas dans les tours, le moteur ne rechigne pas à tracter vigoureusement et les Dunlop StreetSmart encaissent sans broncher.
Le temps de traverser le coeur de la ville côtière de Vera, dans la région d’Almeria, pour se rendre compte de la maniabilité du custom. On se faufile d’une ruelle à l’autre sans effort et la Vulcan S fait preuve d’une grande stabilité à basse vitesse. La commande des gaz est facilement dosable et le moteur répond fidèlement. On ne regrette que de petits à-coups d'injection à la remise des gaz, entre 3'000 et 4'000 tours par minute. Ceci dit, il y a de fortes chances que Kawasaki résolve ce problème dans les mois à venir.
Conclusion, la ville fait partie de son terrain de jeu, on ne l’aurait pas cru !
Plus loin, en direction d'Almeria, la côte est bordée de reliefs. La route arpente les sommets escarpés et dessine d'agréables virolets à perte de vue. C'est l'occasion de découvrir la Vulcan S à rythme soutenu. C'est à nouveau sa maniabilité que l'on apprécie ! Son poids contenu et son châssis lui confèrent de très bonnes capacités dynamiques. Ses éléments de suspension, aussi, ont trouvé le parfait compromis entre confort et précision. On le remarque notamment en courbe et lorsqu'une dépression survient à ce moment, la Kawasaki ne saucissonne pas, ni ne se trouve déstabilisée.
Et, contrairement à nos appréhensions, avec ce cruiser, on peut prendre de l'angle ! Bien sûr, il ne s'agit pas d'une supersportive, mais si l'on compare aux autres cruisers du marché, la Vulcan S jouit d'une belle garde au sol, ce qui permet de repousser les vitesses de passage en courbe et augmenter le plaisir de conduite. De même, si un obstacle devait survenir au détour d'un virage, il y aura souvent assez de marge pour corriger la trajectoire en toute sécurité.
Côté motorisation, c'est aussi une bonne surprise ! Le bicylindre a du punch. Coupleux bas dans les tours, il permet d'enrouler sur le dernier rapport lorsque la limitation de vitesse est à 50km/h. Et, vigoureux dans la plage des mi-régimes, il permet de tenir la dragée à bon nombre d'autres motos lorsqu'il s'agit d'accélérer le rythme. Naturellement, avec 61cv, il n'y a pas le risque de voir nos bras s'allonger à la moindre accélération... Cependant, les performances sont franchement honorables pour un cruiser de cette cylindrée.
Et quand il faut planter sur les freins, Kawasaki a choisi, pour l'avant, un simple disque de 300mm de diamètre avec un étrier à deux pistons et, pour l'arrière, un disque de 250mm de diamètre enserré par un étrier à simple piston. Sans présenter une très grande puissance, le freinage est toutefois efficace en combinant l'avant et l'arrière et convient à la vocation de la moto. Les jeunes permis et les novices apprécieront le feeling offert par la commande de frein qui ne présente pas une attaque violente, mais très progressive. Les motards chevronnés reprocheront quand même le manque de feeling à la limite d'adhérence ; en effet, si l'on attaque trop sur les freins, l'ABS se manifeste rapidement.
Après une journée passée à son guidon à sillonner les routes tournicotantes de la région d'Almeria, nous avons pu nous faire une bonne idée des capacités de cette Kawasaki Vulcan S. Facilité, maniabilité, style, abordable, confortable, performant, ... ce ne sont que quelques-uns des nombreux qualificatifs que l'on peut donner à ce cruiser. Proposée au tarif très compétitif de CHF 8'000.- (avec Euro bonus "Burnout"), cela ne fait aucun doute que la Vulcan S trouvera franc succès auprès d'une large clientèle de motards.
Nous avons eu la preuve qu'il ne fallait pas s'attarder sur la fiche technique et qu'un essai de cette Kawasaki s'imposait pour se rendre compte de ses qualités. A ce propos, nous vous convions à une course d'essai dans le cadre des Acid'Days les 9 et 10 mai prochains. Ou, si vous êtes impatients, consultez un concessionnaire Kawasaki ou notre partenaire genevois 100% 2-Roues.