Les principaux objectifs dans la conception de ce modèle 2015 auront été de la doter de qualités plus sportives, d’augmenter son orientation Touring et enfin de la rendre plus fun. Pour ce faire, la Versys aura été revue non seulement sur son esthétique, qui en avait bien besoin, mais également au niveau de sa partie-cycle et de son moteur.
Débutons tout de suite par ce qui se voit le plus : le design. La Versys fait en effet un sacré bond en avant avec une ligne moderne, plus agressive et surtout plus conventionnelle. Exit donc le phare façon cyclope et bonjour au double-optique et aux lignes un peu plus acérées qui donne à la Versys un air plus sérieux, voire même de moto mieux finie et plus adulte. On notera au niveau de l’orientation Touring, que dès la conception de la moto, les valises ont été intégrées à sa ligne afin de ne pas faire "pièces ajoutées".
Concernant la partie-cycle, les points d’attache du moteur changent et sont, pour ceux situés à l’avant, dotés de silentblocs afin de filtrer les vibrations pour augmenter le confort de conduite. Les suspensions évoluent grandement, avec une nouvelle fourche de 41mm comprenant le réglage de précharge sur le tube gauche et celui de détente sur le tube droit. Le monoarmortisseur arrière est toujours en position latérale et sans biellettes, mais est un nouveau modèle en provenance de chez KYB, il est également réglable lui aussi en précharge et détente.
Le maître-cylindre commandant les deux disques pétales avant est aussi changé pour amener plus de progressivité et de puissance aux étriers qui sont eux également nouveaux. Pour le frein arrière, le disque passe de 220mm à 250mm pour plus de résistance. Et, il ne faut pas oublier de mentionner que le freinage est sous la surveillance de la nouvelle centrale Bosch 9.1MB en lieu et place de la version 8M qui équipait l’ancienne Versys. La Kawa' y gagne là une plus grande capacité de calcul et une réduction de poids.
En ce qui concerne le bloc propulseur, le bicylindre vertical voit sa puissance passer de 64cv à 69cv et son couple augmenter de 3Nm à 7’000tr/min. Cette augmentation ne se fait pas au détriment de la consommation d’essence, puisque cette dernière chute de 2% et l’autonomie devrait dans le même faire un bond en avant, le réservoir passant de 19 à 21 litres. Quand on vous parle d’orientation Touring...
La protection a aussi été revue, le saute vent est réglable sur 60mm sans outil, mais pas en roulant, et des passages d’air entre la partie haute et basse du carénage ont été ajoutés afin de réduire la résistance au vent et créer moins de turbulences pour le pilote et son passager.
Puisqu’on nous y invite, il est temps de monter en selle ! Celle-ci est moelleuse à souhait et n’est pas trop haute et est surtout étroite à sa jointure avec le réservoir. Du coup, même avec mon mètre septante-quatre, voire un peu moins, je dois me tasser avec l’âge, j’ai les deux pieds bien à plat au sol à l’arrêt. Revenons au réservoir, comme indiqué, Kawasaki annonce avoir ajouté deux litres, ce n’est en tout cas pas en le faisant "gonfler" tant celui-ci est étroit au niveau des genoux.
On remarque aussi tout de suite que le Géant Vert a mis l’accent sur le sport avec un compte-tours qui trône en position haute. Les commandes sont souples, l’embrayage ne demande aucun effort pour débrayer et ne vous fatiguera pas la main gauche même après de nombreux kilomètres. Seuls les rétroviseurs ne renvoient pas une image au top de ce qui se passe derrière vous, la faute à leur forme un peu biscornue. Par contre, le guidon n’est pas trop large et en accord avec le reste du gabarit de la moto. Il permet une bonne prise en main de celle-ci, même pour les petits gabarits qui ne se sentiront pas dépassés.
Le tableau de bord comporte toutes les informations nécessaires : compte-tours, vitesse, différents trips, consommations instantanée et moyenne, distance restant à parcourir avant de devoir pousser, jauge à essence, ... il manque juste la température moteur et un bouton au guidon permettant de faire défiler ces informations.
Dès les premiers tours de roues, j’ai été surpris par l’accord des suspensions. Les routes de Sicile ne sont pas un modèle du genre, que ce soit en ville avec de nombreux pavés à l’ajustement aussi approximatif que la conduite de Berlusconi, que sur le réseau secondaire truffé de nombreux nids-de-poule. La Versys reste cependant très confortable et ne pompe pas exagérément ni de l’avant, ni de l’arrière et la motricité reste exemplaire.