Depuis l'apparition des petites Duke 125, 250 et 390, KTM compte beaucoup sur sa gamme de roadsters. Visuellement, la recette est simple : châssis tubulaire apparent, réservoire anguleux en plastique et échappement en position basse. Pour justifier que c'est elle qui commande dans la famille, la 1290 a eu droit, en plus de son gros moulin, à des atouts visuels comme son feu diurne à LED ou son monobras.
La position de conduite se retrouve aussi d'une Duke à l'autre. Bien campé sur une selle pas trop haute, le guidon large légèrement courbé tombant sous les mains et l'imposant réservoir étant en fait relativement fin à l'entrejambe. Le compteur vient lui de la gamme Adventure de KTM. En effet, c'est l'instrumentation complète de la 1190 Adventure (R) dont l'apparence n'a pas été revue.
Grâce aux quatre boutons du commodo gauche, on navigue facilement au travers des menus. Même si l'arborescence générale est restée un mystère pour moi, en jouant des touches, on finit toujours par arriver là où l'on veut. Sur la droite, on garde toujours un oeil sur la vitesse, la jauge d'essence, la température d'huile et le rapport engagé. A gauche, c'est un écran de six favoris que vous paramétrez ! Vous êtes un grand voyageur et aimez connaître votre autonomie et la distance parcourue ? Vous êtes plutôt du genre à vouloir le 100% de votre moto avec les températures, les modes de conduite et l'état des aides ? Tout est possible, mais il vous faudra néanmoins potasser un minimum le mode d'emploi.
A chaque vidéo mettant en scène la Superduke, KTM semblait prendre un malin plaisir à détruite un pneu arrière. Entre nos mains et avec le MTC, c'est une moto très civilisée voir même étonnement facile à conduire. Grâce à l'embrayage à commande hydraulique et en étant raisonnable sur la poignée de gaz, le motard moyen adoptera sans autre cette moto pour se déplacer tous les jours.
A basse vitesse, sous les 2'000 tr/min, on est malmené par le gros bicylindre rappelant plutôt violement sa présence. C'est l'apanage de ce genre de grosse motorisation, difficile d'y couper. A moins de rouler très vite, les cinquième et sixième vitesses ne sont que peu utilisées. Tenir un 100km/h sur le dernier rapport n'est vraiment pas agréable. Notez aussi que sur cette boîte de vitesses, mettre le point mort demande de l'exercice. Pour sa défense, la moto n'était que très peu kilométrée, il y a fort à parier qu'après le premier service, l'opération deviendra plus facile.
Une fois passé le seuil des 3'000 tr/mn, on entre dans une autre dimension, pour faire mieux il faudrait se rendre sur le pont d'un porte-avion, avec une catapulte. Les teasers produits par KTM ne sont pas abusifs, et la SuperDuke est en effet dotée d'un couple incroyable que les pauvres Dunlop SportSmart 2 ont de la peine à encaisser. A ce jour, ce choix de monte pneumatique reste encore un mystère à nos yeux.
Avec les pneus froids, n'oubliez pas de bien vérifier que vous avez payé votre RC tant le contrôle de traction se met en sapin de Noël à la moindre remise des gaz avec un peu d'angle. Même bien chaud, il n'est pas rare d'avoir l'arrière qui dérive, et ce sans être sur le mode Sport ! Bon, il faut dire que peu de motos peuvent se targuer d'offrir un couple aussi phénoménal que la bombe orange.
En mode Sport, la Superduke devient encore plus méchante et permet de sérieuses dérives à l'accélération. L'aiguille du compte tours s'affole et le paysage vous saute carrément aux yeux, le moteur ne semble jamais vouloir s'arrêter. Sauf quand le rupteur met son veto, reste à monter un rapport si vous voulez continuer votre apprentissage de pilote d'avion de chasse !
Par contre, revers de la médaille, la moto devient encore plus pousse-au-crime et les vitesses indiquées par l'écran LCD font peur... Il est dur de rester raisonnable à son guidon, un peu comme si vous deviez partager votre canapé avec Penelope Cruz... difficile dans ces conditions de discuter art contemporain ou littérature. La Superduke devra être amenée sur piste pour offrir le meilleur d'elle-même.
Le freinage est quant à lui irréprochable. Mordant et endurant, il encaisse sans aucun problème les phases de freinage de trappeur. Pour les adeptes du travers de porc, activez le mode supermoto pour vous offrir quelques belles dérives. C'est certain, KTM sait prendre soin de ses clients !