
L'année dernière, KTM avait signé avec Cyril Despres et Ruben Faria un doublé de choc du leader et de son porteur d'eau. Pour son retour sur le Dakar, c'est avec le même sens du collectif que Marc Coma signe sa quatrième victoire, suivi sur le podium par son fidèle lieutenant, Jordi Viladoms, qui l'avait déjà accompagné dans ses succès en 2006 et 2009. Depuis 2011, année de son dernier titre, la méthode Coma, fondée sur une prise de distance brutale avec ses rivaux sur une seule spéciale, n'a pas fondamentalement évolué. Cette année, c'est pendant le quatrième jour de course, deuxième partie de l'étape marathon menant à Chilecito, que le revenant a frappé un grand coup, en délogeant Joan Barreda du fauteuil de leader, pendant que Cyril Despres laissait déjà filer une partie de ses chances de victoire sur des problèmes électriques. Après avoir pris ses aises, Coma s'est appliqué à réciter un sans-faute, là où ses adversaires accumulaient les cabrioles, les pannes, les imprécisions… et les heures de retard.
Premiers à quitter la scène, les deux motards qui accompagnaient Despres sur le podium l‘an dernier, Ruben Faria et « Chaleco » Lopez, se sont éliminés sur chute, tandis que le champion du monde Paolo Gonçalves voyait sa Honda et ses ambitions partir en fumée pendant la 5ème étape. A ce stade, les nombreuses désillusions étaient compensées par le vent de fraîcheur soufflé par les pilotes Sherco. Relayant son coéquipier Juan Pedrero au tableau des étapes, Alain Duclos se positionnait comme un prétendant de plus en plus crédible au podium, du moins à la journée de repos. Mais après une première dégringolade dans la 7ème étape, le moteur de sa Sherco a définitivement rendu l'âme deux jours plus tard. Dans les derniers jours, Marc Coma a pu poursuivre sa route en gardant un œil lointain sur Joan Barreda. Mais le poursuivant le plus menaçant, revenu à une grosse demi-heure à la faveur d'une pénalité infligée au leader en raison d'un changement de moteur, a finalement trébuché au moment précis où l'apprentissage de la constance semblait assimilé. A la veille de l'arrivée, le flambeur de l'année, vainqueur de 4 étapes, s'est écroulé dans les dunes de Copiapo, où il a laissé filer plus de deux heures pour s'échouer à la 7ème place du général.
Pendant ce temps, Cyril Despres continuait quant à lui son entreprise de remontée dans la hiérarchie… avec une réussite qui récompense son obstination. Relégué en 12ème position à la 5ème étape, puis 11ème à la journée de repos, le quintuple vainqueur a progressé par petits bonds pour finalement échouer au pied du podium juste derrière son équipier Olivier Pain. Le doublé Yamaha en 3ème et 4ème position est suivi d'une représentation honorable de Honda, avec Helder Rodrigues (5ème), Joan Barreda (7ème) et Daniel Gouet (8ème). A distance raisonnable, Laia Sanz complète le beau tableau catalan en allant chercher la 16ème place du général, une des meilleures performances féminines sur le Dakar, après Christine Martin (10ème en 1981) Nicole Maitrot (14ème en 1982) et Véronique Anquetil (15ème en 1984).