La toute première rencontre avec Loïc, Michel et Sylvie a eu lieu sur la manche de Panissières (département de la Loire, France) du championnat de France de la Montagne, dont c’était l'épreuve d’ouverture. C'était fin juillet 2021, et la discussion s’est enclenchée de suite, en toute simplicité, autour des motos. Puis après ça, les rencontres se sont multipliées et ça s’est même accéléré. Car on s’est revus ensuite à celles de Marchaux (Doubs) et de Frangy (Haute-Savoie). Et l’amitié s’est peu à peu renforcée. Et, pour finir, on s’est retrouvés tout un samedi après-midi d’octobre dans leur fief des bords du Lac de Joux pour une petite séance d‘entretiens croisés en famille. Et, tandis qu’une bise glaciale soufflait au dehors, j’ai découvert une belle histoire de famille. Une famille attachante, pleine d’humilité et de complicité, de réalisme et qui respire la passion de la moto sous toutes ses formes.
Ce n’est que lorsqu’on voit passer père et fils du bord du tracé que l’on se rend immédiatement compte de la similitude des styles : c’est propre, c’est fluide, avec une belle vitesse de passage en courbe. Ce n’est jamais brutal, tout se déroule en douceur et dans le respect de la mécanique. Cela était assez flagrant dans l’Omega du tracé sinueux de Marchaux.
De plus, pour corser le tout, Michel et Loïc font la double monte, mais père et fils se débrouillent toujours pour être dans les mêmes runs de montées : Michel sur l’Aprilia RS250/Yamaha R6, et Loïc sur la Yamaha R3/Power 25. Cela dit, le jeune déhanche beaucoup plus que l’ainé, qui pilote plus droit, plus « à l’ancienne ».
Tous deux ont un style coulé, efficace, et les deux sont fluides et les deux aiment la pluie. Seuls les rituels qui précèdent les montées diffèrent un peu, mais dès que le casque est enfilé, ils entrent dans leur monde. Ils sont dans leur course.
Honneur au père : Michel a pu ainsi écumer les courses de côtes en France, avec un palmarès étoffé, à la fois sur des 2T et des 4T, et à une époque où partir faire des courses relevait de l’aventure ou de l’inconscience, ou des deux… Pugnace, Michel s'accroche, se bat et va jusqu’à même obtenir une licence de Grand Prix comme point d'orgue. Une autre époque, une époque épique.
Loïc a commencé par le tout-terrain sur un Pee Wee, avant de se faire happer par le virus de la vitesse. Et avant de commencer à 12 ans sa première course, et pas par n’importe laquelle : c’était au Petit Abergement, un des plus beaux tracés de la saison. Cela se passait en 2018.
En parallèle, il participe au championnat 25 Power. Éclectique, Loïc aime aussi faire les courses d’endurance de 4 heures. Ainsi, Loïc progresse vite, grapille des poignées de secondes au fil des saisons. Gagne en technique et en confiance. Puis est venu le moment où le fils a roulé plus vite que le père. Et ça s’est passé cette année, pour la plus grande fierté de tout le monde !
Aller sur les courses demande un minimum d'organisation et de disponibilité. Le tout étant orchestré par Sylvie, aux manettes des agendas et de la logistique, et dont la présence est bienvenue, qui apaise et stabilise tout le monde.
Les deux dernières saisons se sont déroulées de façon assez dissemblables, avec une compagne 2019 pleine et une saison 2020 blanche en courses de côte (Loïc a toutefois pu terminer 3ème du championnat 25 Power sur circuit). Et c’est le mors aux dents que père et fils ont entamé cette année 2021. Loïc termine champion de France en 25 Power junior (titre qu’il avait déjà décroché lors de la finale en 2019 sous l’objectif de notre reporter Thierry Cittone) et senior, mais il coiffe également la couronne du vice-champion de France en catégorie 300. Michel finira 15ème en Open sur la RS250, notamment grâce à de bons résultats à Panissières (une très bonne 8ème place) et Marchaux, mais décrochera aussi une honorable 18ème place en SuperSport sur une vaillante et âgée R6. Mais, bien au-delà des résultats, c’est le plaisir qui a primé. Et ce, avec toute la complicité du monde.
Participer aux championnats, se déplacer sur les courses, préparer les motos, tout cela demande un budget conséquent. L'argent reste le nerf de la guerre et la famille tient à remercier les sponsors suivants pour leur soutien tout au long des deux dernières saisons : Donato Coaching pour la préparation physique, Garage Sinibaldi, Chevalier Moto, Motos Performances, CPRP Moudon, TeamClairon’s, Damien Balmer (précieux aide mécano qui a su aussi mettre Loïc en confiance), ainsi que BIHR (Suisse).
Ainsi, après la chasse au chrono tout au long de la saison, la chasse aux sponsors est désormais ouverte en cette fin d’année. Et il est temps de se poser un peu, de calmer le rythme, et nul doute que Sylvie saura se ménager quelques journées privilégiées pour dévaler les pentes enneigées et défaire les triple-nœuds à l'estomac engendrés tout au long de la saison. Loïc a déjà commencé sa préparation hivernale avec des sessions de glisse sur terre, tout en préparant son avenir professionnel avec un apprentissage. La famille prépare donc déjà activement 2022, et notamment du côté de Moudon, mais chuuut !
Quant à moi, je tiens à remercier Sylvie, Michel et Loïc pour leur accueil, leur amitié et les discussions que nous avons pu avoir dans le paddock et en dehors. Et pour la passion indéfectible dont ils ont fait preuve tout au long de cette saison compliquée.
À suivre!