
Stupeur et tremblements pour Jack Miller, depuis la pole-position du GP d'Argentine. Après avoir gagné son pari de la veille, l'Australien décide de monter des slicks sur sa Ducati Pramac, dans des conditions séchantes mais instables. Le reste du plateau, excepté Karel Abraham, est en pneus pluie. Mais le team du Tchèque fait demi-tour et rentre la machine aux stands. Suite à cela, TOUTE la grille se vide, les teams retournant aux box monter des slicks sur les machines. Problème : selon le réglement, les 20 pilotes ressortis doivent partir de la voie des stands selon le réglement.
Mais pour des raisons de sécurité qui seront longuement débattues, la direction de course décide, sur la pression des autres team managers du plateau, de permettre aux pilotes de partir depuis la grille, 12 positions derrière Jack Miller. Ledit Jack qui voit injustement tout l'avantage de son pari fondre comme neige au soleil. Cette pirouette de la Dorna, vraie entorse au réglement, vient tendre une situation déjà électrique dans ces conditions.
Mais Miller n'a pas fini de pester, puisqu'au moment de lancer la course, Marc Marquez cale et pousse sa moto jusqu'au bout de la grille pour redémarrer, avant de retourner en sens inverse reprendre sa place. Ce qui lui vaudra un passage par les stands offert par la direction de course.
Jack Miller aura donc bouclé un tour et trois virages en tête... avant de la reprendre suite à la pénalité de Marc Marquez, qui l'avait juste passé. Au rayon des faits de course, Zarco passait Dani Pedrosa plutôt virilement et "poussait" le malheureux Espagnol vers une tache d'humidité, avec un highside à la clé pour l'Espagnol. Suite à son ride-through, Marquez entamait une remontée épique dont il a le secret, mais manquera de torpiller Aleix Espargaro au passage. L'officiel Aprilia restera sur ses roues et Marquez, malgré un geste d'excuse, devra rendre plus tard une position.
Pas en forme dans ces conditions, les Yamaha officielles de Viñales et Rossi peinent à se mettre dans le rythme et pointent 5e et 6e à 10 tours de la fin. C'est finalement Rins qui peut prendre le commandement 9 tours avant l'arrivée, menant un groupe composé de Miller, Zarco et Crutchlow.
Suite à une erreur de Rins, sur sa Suzuki, Miller est de retour aux affaires devant son copain Cal Crutchlow. Marquez passe son rival Andrea Dovizioso pour le gain de la 7e place. En tête, juste avant la fin du 16e tour, Miller s'écarte et laisse passer Crutchlow, Zarco et RIns, qui se détachent immédiatement pour en découdre.
A 4 tours de l'arrivée, Marquez tente une manoeuvre catastrophe sur... Valentino Rossi. Ouais. Contraint de redresser après son contact avec l'officiel Honda, le Docteur se couche dans l'herbe et ça sent fort le drapeau noir pour Marquez. Zarco, pendant ce temps, prend la tête et profite d'une passe d'arme entre Rins et Crutchlow pour se maintenir en tête à trois tours de la fin.
C'est l'anglais qui imposera sa Honda sur le fil face à Johan Zarco. L'Anglais prend les rênes du championnat alors que Marquez est pénalisé de 30 secondes et ne marque aucun point. A l'instar du N°46, qui franchit la ligne en 19e position après son accrochage avec Marquez. Le podium est complété par un surprenant Alex Rins, très à l'aise au guidon de sa Suzuki officielle.
Jack Miller se contentera du 44 rang et pourra regretter l'imbroglio du début de course et la fonte de son avantage sur la grille. Viñales, 5e sur sa Yamaha officielle, sauve les meubles. Tout comme Andrea Dovizioso, qui cède la tête du championnat à Cal Crutchlow après cette 5e en Argentine. On notera l'excellente 9e place d'Afiz Shyarin sur sa Yamaha Tech3. Thomas Lüthi finit 17e de son second Grand Prix dans la catégorie reine.
Le bruit généré par l'accrochage final entre Marc Marquez et Valentino Rossi ne doit pas effacer la grosse performance des pilotes de tête, qui ont su garder leur calme et scorer de gros points au championnat.
Suite à son accrochage, Marquez viendra s'excuser auprès de Valentino Rossi dans le box des bleus. Il sera fermement congédié par Uccio Salucci, ce qui ne manquera pas de relancer une polémique dont on se fatigue déjà.
Les réseaux sociaux bouillonnent déjà suite à ce GP mémorable. On attend sûrement Marquez au tournant au Texas, prochaine étape du championnat.