Vendredi 15 septembre : Qualifications 2 et visite des stands
C’est parti pour la deuxième séance de qualifications. Comme la veille, Kévin se fait piéger dans un groupe moins rapide et ne parvient pas à s’en défaire. Il fait les mêmes chronos que la veille.
Jeff est plus prudent. Il ne veut pas chuter. Il maintient toutefois ses chronos. Il s’habitue à la Honda et prend de plus en plus de plaisir à rouler.
En effet, nous préférons faire preuve de prudence aux qualifications, plutôt que de prendre des risques inutiles... La place sur la grille de départ n’a pas vraiment d’importance puisque la course dure 24 heures.
Désormais, il devient urgent de sélectionner notre troisième pilote. Sur conseil de Grégory Junod, nous choisissons Tomas Svitok. C’est un Slovaque. Il n'a jamais fait de course de 24 heures et n’a jamais roulé de nuit. Nous n’avons pas de meilleures solutions sous la main et franchement, nous sommes déjà soulagés et contents de pouvoir prendre le départ de la course à trois ! 24 heures à deux, c’est tout autre chose.
Tomas aura donc 15 minutes d’essais libres au warm-up, le samedi matin, pour s’habituer un peu à la moto et nous dire son ressenti. Malheureusement, il est clair que nous ne pourrons plus rien changer sur la moto car elle a été réglée aux essais pré-Bol, 15 jours plus tôt, en fonction des remarques de Kévin, Adrien et Jeff.
On espère qu’il s’y adaptera vite.
En fin de journée, place à la visite des stands...
Samedi 16 et dimanche 17 septembre : La course
Sur la grille, nous sommes 42ème sur 59 équipages. Comme d’habitude, c’est Kévin qui prend le départ. Il a beaucoup d’expérience et surtout, il gère parfaitement la montée d’adrénaline avant le départ. Il effectue d’ailleurs un départ canon et gagne d’entrée une dizaine de place. Il se retrouve dans un groupe plus rapide que lui et il descend ses chronos tours après tours en se bagarrant avec ses concurrents. Il effectue même son meilleur chrono perso au 8ème tour en 2:03:9. Les premiers relais s’enchaînent... Lors d’un relais de Jeff, on voit tout à coup, sur l’écran TV, la moto arrêtée au bord de la piste... On comprend vite qu’il y a un problème technique puisque Jeff est en train de pousser la moto ! À ce stade, les minutes sont précieuses et malheureusement on dégringole dans le classement... La moto est ramenée par une dépanneuse et arrive au box. La poignée de gaz s’est desserrée ; rien de très grave. Cela dit, afin de ne prendre aucun risque, il est important de changer le guidon complet. On repart au fond du classement, motivés à rattraper le retard.
La nuit tombe. Les pilotes commencent à sentir la fatigue s’installer, tout comme le staff. On passe la nuit sans le moindre incident et on fait une belle remontée dans le classement en passant la barre des 30. Les relais s’enchaînent parfaitement sans aucun souci, la moto tourne comme une horloge. Malgré la fatigue et les douleurs musculaires qui apparaissent, les pilotes sont réguliers. Tout se passe pour le mieux.
Au petit matin, nous sommes donc 22ème. En fin de matinée, les mécanos doivent intervenir pour changer le faux cadre arrière qui a cassé. En effet, lors de son relais, Jeff a senti que la selle reculait de plus en plus...
Il aura fallu quinze petites minutes aux mécaniciens pour résoudre le problème. Tomas reprend le guidon. À la fin de son relais, les mécaniciens s’aperçoivent que le faux cadre, neuf, posé à l’instant, a cédé à nouveau... À ce stade, il reste très exactement un relais par pilote à faire, soit trois heures de course. Ce n’est pas le moment de prendre de risques, les mécaniciens rechangent le faux cadre immédiatement. Avec ses deux arrêts mécaniques, nous avons perdu deux places dans le classement.
Durant les trois dernières heures de course, nous parvenons à remonter quelques places.
Dimanche 17 septembre : L'arrivée, à 15h00 !
Tomas Svitok franchira la ligne d’arrivée à la 20ème position. Un grand moment d’émotions partagé par toute l’équipe ainsi que pour la famille de Tomas car il est désormais le troisième Slovaque à terminer une course d’endurance.
Cinq courses de championnat du monde d’endurance à notre actif, cinq courses terminées. Nous ne pouvons qu’être satisfaits du résultat, sachant ce qui nous est arrivé.
De plus, n’oublions pas que nous sommes une petite structure, un team amateur, avec un budget très restreint comparé à d'autres concurrents. Et pour y parvenir, le team peut compter sur 25 personnes bénévoles qui donnent de leur temps tout au long de l’année... Un tel évènement représentent des heures et des heures de préparation, des séances, des entrainements techniques, administratifs et mécaniques.