Pour les amateurs de compétition motocycliste, le Bol d'Or est un événement incontournable. L'ambiance d'une course de 24 heures étant inégalée, ce sont des dizaines de milliers de spectateurs qui s'amoncellent aux abords du circuit pour assister au spectacle.
Non-stop durant 24 heures, les moteurs tournent sans relâche. Au taquet durant 45 minutes, la mécanique n'a que les quelques secondes du ravitaillement pour se détendre. Les pilotes, quant à eux, ils sont trois par équipe et ont à peine 90 minutes pour s'assoupir, le temps que deux coéquipiers se relayent. En coulisse, c'est une trentaine de personnes qui s'activent, des mécaniciens du box aux cuisiniers de l'hospitality en passant par les panneauteurs et autres petites mains... Tous ont un objectif, celui d'emmener la moto sur la ligne d'arrivée après 24 heures de course.
Pour la 3ème fois, le Team Zuff Racing a participé au Bol d’Or ! Départ de Martigny pour une dizaine des membres du team le dimanche 10 septembre à 13h et arrivée sur place aux alentours de 20h.
Nous entrons directement sur le circuit avec le sprinter, un autre bus et la semi-remorque. Toutefois, nous n’avons pas encore accès à toute l’enceinte du Circuit Paul Ricard. Tous les arrivants doivent se garer au parking G en attendant le lendemain.
Petit pique-nique avant d’aller passer la première nuit dans les couchettes que nous avons créées dans la semi ; une longue semaine nous attend.
Lundi et mardi 11 et 12 septembre : Montage du box et de l'hospitality
Organisation à la française... sans vouloir offenser qui que ce soit ! Nous n’avons pas pu déplacer la semi avant 11h du matin car, plutôt que de laisser passer les véhicules arrivés la veille, comme nous par exemple, ils ont donné la priorité aux véhicules arrivant le matin-même...
Une fois devant le box n° 5, nous avons déchargé la semi. Il y a environ 3 tonnes de matériel à sortir et à monter ! Aussitôt la semi vide, nous la déplaçons pour l’installer à l’hospitality ; là où le staff mange et dort. Elle ne bougera plus jusqu’à la fin de la course.
Mercredi 13 septembre : Contrôles administratifs et techniques
Aujourd’hui, c’est journée contrôles administratifs et techniques ! La seule nouveauté, c’est que cette fois-ci nous avions trois motos plutôt que deux habituellement. Tout est contrôlé : bottes, gants, combi, casques, ... Rien à signaler, les contrôles se font rapidement et tout est en ordre pour notre team.
Jeudi 14 septembre : Essais libres et qualifications 1
Début des essais officiels et des premières qualifications ! C’est Jeff Aeberhard qui prend le départ. Il reprend ses marques, deux semaines après les essais pré-Bol. Adrien Pittet prend le relai après Jeff. Seulement, après deux tours de piste, c’est le drame... Il perd l’arrière en touchant le bord d’un vibreur dans une portion très lente du circuit. Malheureusement, à cet endroit précis, il n’y a aucun dégagement et Adrien se fait propulser contre une barrière de sécurité... Il est directement mené au service médical et, quelques minutes plus tard, nous apprenons qu’il doit se rendre à l’hôpital. Après avoir été examiné, le bilan pour Adrien est terrible : il a trois fractures au pied gauche.
La course s’arrête ici pour lui. Il doit y renoncer après seulement quatre minutes en piste... Tout le monde reste sans voix... Nous sommes tellement déçus pour Adrien qui attendait cette course avec impatience. De plus, Adrien étant notre meilleur pilote, les objectifs que nous nous étions fixés tombent à l’eau.
La moto nous a été ramenée entre temps et elle a subi pas mal de dégâts ; tout l’avant est HS et à reconstruire. Les mécanos ont donc du pain sur la planche ! Il faut garder la tête haute : Kévin et Jeff poursuivent les essais tant bien que mal. Ils se retrouvent désormais à deux pilotes et font preuve d’énormément de prudence puisqu’une nouvelle blessure les mènerait directement à un forfait...
En début d’après-midi, Kévin part en premier pour les qualifications. Il est gêné par d’autres concurrents moins rapides et regroupés, il ne parvient pas à s’en défaire, ni à "chopper" une bonne roue pour faire de bons chronos. Il stagne en 2:05. Kévin n’est pas très satisfait de sa qualif et estime qu’il aurait pu faire mieux !
Jeff part à son tour, le couteau entre les dents. Il parvient à faire un joli chrono en 2:06:9. À la fin de sa séance, en poussant un peu trop sur les freins lors d’un freinage, Jeff fait une légère chute. Il relève la moto et rentre au box. Il n’y a que très peu de dégât cette fois-ci, fort heureusement.
Pendant ce temps, Christophe, le team manager, tente de rapatrier un pilote suisse pour qu’il nous vienne en aide. Nous avions seulement 30 minutes pour donner le nom d’un nouveau pilote, autant vous dire que c’était la course contre la montre... Mais malheureusement, le pilote auquel nous avions pensé n’a pas pu se libérer de ses obligations professionnelles.
Plusieurs quatrièmes pilotes d’équipes concurrentes sont venus se présenter. Ils savent qu’ils ne rouleront pas, à moins qu’il arrive un pépin à leur équipe, comme à Adrien. Nous devons attendre la fin de toutes les qualifications pour voir lesquels seront donc définitivement disponibles.