Klim est devenue en l’espace de quelques années une marque incontournable dans le domaine de l’aventure à moto. Les stars du moment comme l’Anglais Lyndon Poskitt (Races to Places ) ou le Turc Tolga Basol (Ride must go on) en sont de parfaits ambassadeurs et sont suivis par des dizaines de milliers d’internautes. Alors, coup de génie marketing ou produits vraiment supérieurs à la concurrence ? Chez AcidMoto.ch on a voulu en avoir le cœur net et on a donc testé l’ensemble Badlands pendant les saison 2016 et 2017.
Depuis 2014, je passe tous mes étés à explorer la Russie, qui, avouons-le, ne jouit pas toujours d’une météo aussi chaleureuse que ses habitants. C’est par contre un terrain de jeu idéal pour soumettre le matériel moto à rude épreuve. L’ensemble Klim Badlands n’échappera pas à la règle et m’accompagnera sur la Route des Os tout au long de ces quatre semaines, ainsi que sur les évènements auxquels j’ai participé durant la saison 2016 comme le Paris-Dunkerque, la Vercingétorix et le Hard Alpi Tour, soit plus de 10’000 kilomètres au total. Après la publication de l'article j'ai enquillé avec 3 semaines en Mongolie en juin et le Hard Alpi Tour Extrême en septembre 2017.
En complément à la combinaison Badlands, Klim m’a équipé avec l’Agressor Shirt 1.0, un sous-vêtement synthétique à longues manches permettant d’évacuer rapidement la transpiration tout en gardant le corps au sec ainsi que l’Inferno Jacket, une jaquette thermique multi-usages légère qui a été mon vêtement de tous les jours, même quand je ne roulais pas durant tout le voyage. J’ai choisi les gants Dakar Pro, non étanches, car je voulais des gants souples qui me permettent d’utiliser mon appareil photo sans devoir les enlever.
Si je vous annonce comme ça, à froid, qu’il y en a pour CHF 2’000.- pour la veste et le pantalon, ça vous refroidit ? Et si je vous dis que la moto la plus vendue en Suisse depuis des années, la BMW R1200 GS, atteint facilement l’ardoise de CHF 20'000.- avec les accessoires... Je pense qu'on peut se permettre de relativiser un peu, non ?
Dans le haut de gamme des habits moto, les concurrents de Klim ne sont pas nombreux. Rukka, Stadler et Touratech, pour ne pas les citer, affichent des tarifs similaires.
Ces marques ont toutes un point en commun. Elles utilisent du GoreTex laminé dans leurs vestes haut de gamme. Le procédé de fabrication est complexe, ce qui explique le prix.
Sur la Badlands, Klim n’a pas fait la moindre économie. Uniquement les meilleurs matériaux disponibles sur le marché ont été utilisés : le GoreTex Pro, l’Armacor et encore le Superfabric aux endroits exposés comme les coudes, les épaules et les genoux. La qualité des fermetures éclair et des protections est excellente. Encore un détail et non des moindres : La veste et le pantalon ont une garantie à vie d’étanchéité ! Oui, vous avez bien lu !
A mes yeux, l’argument de vente le plus fort de la Klim Badlands est l’étanchéité. Il n’y a rien de plus détestable que d’être trempé pendant des heures. Franchement, si la technologie actuelle le permet, autant se passer de vêtements de pluie ou de doublures internes archaïques qu’on n'a de toute façon jamais le temps d’enfiler en cas d’orage et qui, le cas échéant, vous laisse avec une tenue complètement détrempée et lourde.
Le textile utilisé sur l’ensemble Badlands s’appelle Armacor. C’est un assemblage de différentes couches laminées entre elles, dont du Cordura 700D avec des fibres de Kevlar pour la résistance à l’abrasion et du GoreTex Pro (trois couches, plus respirant et plus résistant à l’usure que le GoreTex).
Afin de profiter pleinement du principe d’évacuation d’humidité du GoreTex, il est nécessaire de porter des habits adéquats sous votre Badlands. Des sous-vêtements de sport synthétiques plutôt que du coton. Je n’ai pu profiter que pendant une courte durée de l’Agressort Shirt de Klim, l’ayant oublié dans un garage où je l’avais mis à sécher au début de mon périple.
Lors de ma toute première sortie avec mon équipement Badlands flambant neuf, alors que je partais pour le Paris-Dunkerque, je me suis farci 560 kilomètres sous la pluie, à mon grand malheur... Une fois arrivé à Paname, je constate que je suis sec sous mes habits, sauf au niveau des poignets, car je n’avais pas de gants de pluie qui obstruaient l’ouverture des manches.
L’immense avantage d’avoir cette couche de GoreTex laminée dans le tissu de la veste et du pantalon, est que celui-ci ne se détrempe pas comme sur une veste classique et, du coup, il sèche beaucoup plus rapidement.
Le second gros test d’étanchéité a lieu quelques mois plus tard dans la région de Tynda en Russie lors d'un trajet d’environ 6 heures sous la pluie, dont près de 4 heures sous un déluge biblique.
Une fois à l’abri dans un hôtel minable, complètement frigorifié, je constate en enlevant ma tenue que je suis sec sous la veste. Par contre, mauvaise surprise, mon appareil photo que je logeais dans une des poches extérieures a pris l’humidité et ne fonctionne plus. Au niveau du pantalon, j’étais légèrement humide au niveau du calebar, mais rien de dramatique.
Au retour de mon voyage, j’ai immédiatement fait part à Klim de ces observations. On m’a rendu attentif sur le fait que Klim ne certifie aucune poche comme étant étanche... Dommage, j’aurais dû lire correctement la notice, mon Sony RX100 est bon pour la poubelle.
GoreTex donnant une garantie à vie sur l’étanchéité de leur matériau, mon pantalon a été renvoyé chez eux pour un contrôle. Il s’est avéré que deux coutures n’étaient plus étanches. Impossible à dire toutefois si c’est un défaut de fabrication ou une conséquence de mon utilisation. Il a été réparé et m’a été retourné par la poste.
La veste Badlands est pourvue de quatre fermetures éclair sur les bras, deux sur le dos et quatre sur la face avant. Autant vous dire, quand on roule totalement décapoté, ça ventile sévère ! Une mention spéciale pour les deux ventilations situées sur les biceps qui possède un convecteur favorisant la pénétration d’un maximum d’air dans votre veste.
Un des grands avantages des fermetures éclair de la Badlands, spécialement celles du torse, est qu’on arrive à les manipuler en roulant.
Le pantalon possède deux grandes fermetures éclair à l’avant et deux à l’arrière. Celles-ci sont également facilement manipulables en roulant. C’est en conduite debout qu’elles offrent leur réelle efficacité. L’air pénètre dans le pantalon au niveau des cuisses et ressort derrière, vous faisant une sorte de ventilation de caleçon efficace et agréable qui vous permettra de garder vos œufs au frais même en pleine canicule.
Les protections sont en D3O, le nouveau standard utilisé par toutes les grandes marques. Dorsale, épaules, coudes et moins courant, poitrine sur la veste. Genoux, hanches et coccyx pour le pantalon.