Samedi 12h15 - 2 heures de pause bien méritée
Une fois arrivé à Garessio, la première étape inédite de 220 km est terminée. Celle-ci est vraiment intéressante et je dois dire que j'aurais également aimé la faire de jour, pour admirer les paysages.
On attaque la 1ère boucle de l’Extrême de 112 km sur le coup des 9h. L'an passé, le HAT extrême commençait ici. La fatigue se faire sentir, mais malgré tout on tient le rythme grâce à la caféine (sous toutes ses formes) …
A 12h15 on est de retour à Garessio avec 332km au compteur, près de 12h après notre départ… Il nous reste 518km…
A ce niveau de fatigue, même la caféine ne suffit plus. On s’accorde 2 heures de pause. Un groupe de potes suisses-allemands avec des KTM 690 Quest arrive. Ils roulent vite et étaient en tête une bonne partie de la nuit avant de crever et de perdre énormément de temps. Du coup, ils ne partent que maintenant pour la 1ère boucle, sans dormir.
La salle de gym où on avait pu se doucher et dormir l’an passée étant fermée. On se couche à même le sol et on dort à côté des motos.
A 14h30, après avoir mangé une assiette de pâtes dans la cantine, on repart. La nourriture sur le HAT est toujours bonne et en abondance. Ce n'est pas ici que vous allez perdre des kilos.
On a tergiversé un bon moment avant de décider de ne pas faire la seconde boucle de 90 km de peur de ne pas arriver à temps à la route payante de Monesi Limone. Celle-ci sera fermée à partir de 18h et nous obligerait à emprunter la route goudronnée si on arrive trop tard.
Samedi 15h00 – La pluie est de la partie
Sur le coup des 15h il commence à pleuvoir. On s’y attendait tous, mais au fond de nous on espérait fort être épargné…Alors que mes compagnons doivent enfiler leurs combinaisons de pluie, avec ma Klim Badlands, je n'ai qu'à fermer les ventilations. C'est quand même pratique...
On atteint la section payant de Monesi Limone, juste après le village d’Upega, qui est était censé être une des parties les plus impressionnantes. Malgré la pluie battante et le brouillard, l’endroit est magnifique.
Suite à un éboulement, il nous faut emprunter une piste de VTT étroite bien boueuse pour redescendre vers la ville. C’est le moment le plus délicat du HAT, on n’a pas le droit à l’erreur sur les nombreux virages en épingles avec le vide en-dessous.
On arrive vers 18h dans la magnifique ville de Limone pour le souper, frigorifié et trempé. Il y a déjà beaucoup de monde, car tous les participants du HAT « classic » s’arrêtent ici également. Contrairement aux autres années, la cuisine n’est pas prête. On nous annonce qu’il faudra patienter une heure. Ça ne pose pas de problème, on est largement dans les temps, mais une partie de notre team veut repartir directement afin d’arriver tôt à Sestriere demain. Le problème, en continuant directement, c’est qu’on arrivera également au prochain point de ravitaillement avant son ouverture prévue à partir de 3h30 du matin.
Alors qu’on est en train de mettre des habits secs pour se réchauffer la pluie redouble d’intensité. J’ai le moral au fin fond de mes chaussettes et je ne suis pas le seul.
Plus personne ne parle de partir avant le souper. On profite d’une bonne assiette chaudes tout en essayer de prendre une décision sur la suite, comme la plupart des participants autour de nous. Les prévisions météos annoncent de la pluie pour toute la nuit mais du sec pour dimanche. Les organisateurs ne peuvent pas nous donner d’information sur l’état de la piste car les ouvreurs ne sont pas encore arrivés ici! Après une bonne heure d’attente et d’argumentations, Miguel et Laurent décident de rentrer directement chez eux, la perspective de dormir durant le HAT ne les séduisant pas.
Olivier, Jérôme et moi-même décidons de dormir ici et de reprendre la route le lendemain matin. On trouve la dernière chambre libre d’un petit hôtel dont le parking est déjà plein de motos. Une fois sous la douche chaude j’ai l’intime conviction qu’on a pris la bonne décision. Le HAT n’est pas une course et on est venu ici pour se faire plaisir. Là, du plaisir j’en avais franchement plus du tout.
Dimanche 06h30 – C’est reparti !
A 6h30 on se pointe au petit déjeuner pour tomber nez à nez avec des potes suisse-alémaniques qui ont aussi abdiqué hier soir. Le gérant est content, ce n’est probablement pas souvent que son établissement affiche complet, comme quoi, le malheur des uns faire le bonheur des autres !
A 7h on reprendre la route pour les 345 km restants. Il fait encore relativement froid, et dès qu’on comment à monter un peu, on atterrit dans le brouillard et la pluie, pas du tout ce que les prévisions météo indiquaient hier soir ! Le thermomètre de l’Africa Twin à Olivier n’affiche que 6°C…
On croise des participants sur le parcours, il semblerait que la majorité ait choisi la même option que nous, même Manuel Lucchese, le jeune prodige Italien (3 Dakars en malle moto, donc sans assistance) a passé la nuit à l’hôtel !
On ne nous laisse malheureusement pas prendre une section, semblerait-il trop endommagé par les précipitations ce qui nous oblige à couper par la route avant de terminer avec les traditionnels cols du Finistère et de l’Assiette pour arriver à Sestriere sur le coup des 15h.
C’est tout de même étrange de terminer le HAT extrême sans tomber de fatigue. Du coup je n’ai qu’à charger la moto dans mon bus et je peux rentrer directement chez moi. Olivier et Jérôme rentrent eux aussi directement, mais à moto.
Le HAT a vécu sa première édition vraiment pluvieuse, ce qui a posé des difficultés aussi bien aux organisateurs qu’aux participants. Il est claire que les participants au HAT "Classic" ont été moins chanceux que nous qui avons tout de même pu rouler près de 15h sans la pluie. Toutefois, la bonne humeur et la convivialité étaient de mise et on a pris du plaisir.
Nul doute que la 10ème édition nous réservera de belles surprises en 2018 ! Un HAT extrême de 1’000 km peut-être ? Rendez-vous l’année prochaine !
Vous trouverez toutes les informations administratives sur le site officiel.