
Sur ce programme sportif légèrement modifié, la sélection a bel et bien commencé entre les favoris pour les titres à conquérir à Buenos Aires. Au profit de la jeune génération, menée par Sam Sunderland dans la catégorie motos ; et de la Dream Team Peugeot, au sein de laquelle une bataille s'annonce entre les trois pilotes qui occupent le podium autos à mi-parcours.
Il y a bien un changement de génération à l'œuvre dans la catégorie motos. Les talents qui ont éclos dans la discipline ces dernières années sont sur le point de prendre le pouvoir. Le constat est sans appel, puisque seuls trois membres du Top 10 à la journée de repos, et pas aux meilleures places, ont plus de 5 participations à leur compteur (Farres, 4ème ; Svitko, 7ème ; Gonçalves, 10ème). Les 5 étapes disputées en première semaine ont vu 5 vainqueurs différents et ont également éjecté de façon plus ou moins brutale certains prétendants. C'est en hélicoptère et avec le fémur gauche fracturé que Toby Price, le vainqueur 2016, a quitté la piste sans avoir bouclé la 4ème étape. Joan Barreda, auteur d'une démonstration magistrale sur deux jours, a quant à lui vu s'éloigner ses rêves de titre en prenant un peu trop de liberté avec le règlement (1h de pénalité pour ravitaillement hors-zone) puis en cumulant avec des erreurs de navigation qui le relèguent à 1h12 du leader au total.
Car la course a bien un patron, Sam Sunderland, déjà identifié comme l'un des pilotes les plus rapides de la planète rallye raid. L'Anglais n'a jamais terminé le Dakar (abandons en 2012 et 2014) mais se retrouve maintenant leader de l'équipe KTM, directement menacée par la Husqvarna de Pablo Quintanilla et la Yamaha d'Adrien van Beveren, pointée à environ un quart d'heure. Le Chilien semble poursuivre sa progression vers les sommets d'un pas sûr (4ème en 2015, 3ème en 2016), tandis que le « petit prince des sables » atteint La Paz au terme d'un sans-faute qui confirme la sensation provoquée en 2016 avec sa 6ème position finale. Toutefois, le vainqueur de Buenos Aires dans une semaine ne se trouve peut-être pas sur ce podium provisoire, puisque Gérard Farres, Matthias Walkner et Xavier de Soultrait sont tous trois pointés à moins de 40 minutes de Sunderland.
La tendance au renouvellement des élites est tout aussi nette dans le peloton des quads, mené par un « rookie » de 26 ans. Simon Vites s'est hissé avec discrétion sur la plus haute marche, sans remporter d'étape, mais le chemin du retour s'annonce stressant pour le Français, suivi de près par d'autres ambitieux. En l'occurrence le Russe Sergey Karyakin, 25 ans et déjà une expérience de trois Dakar à faire valoir (4ème en 2016) ; et un autre pilote français, Axel Dutrie, qui connaît un baptême en fanfare sur l'épreuve. Derrière eux, le vainqueur 2014, Ignacio Casale, ne se trouve qu'à 14 minutes de la première place.