
Les mois qui se sont écoulés ont permis à chacun de prendre la mesure du coup réalisé par Toby Price sur l'édition 2016. Aucun des maîtres historiques de la catégorie motos, ni Stéphane Peterhansel, ni Cyril Despres, ni Marc Coma, n'était parvenu à s'imposer sur le Dakar à sa deuxième participation. L'Australien l'a fait avec autorité, à 29 ans, en remportant cinq spéciales sur sa route et en contrôlant la concurrence comme un vieux briscard sur toute la deuxième semaine de course. Avec cette démonstration, Price s'est installé comme le nouveau patron de l'équipe KTM, un rôle qui a été confirmé par ses victoires sur les rallyes d'Abu Dhabi et du Maroc pendant la suite de la saison. Est-il pour autant lancé vers une série victorieuse aussi fructueuse que celles de ses deux prédécesseurs au palmarès de l'épreuve ? Le défi est colossal, et passe par une confirmation face à des rivaux qui n'ont absolument pas abdiqué, à commencer par Stefan Svitko, son dauphin en janvier dernier. Le pilote slovaque, qui a joué de malchance l'année dernière au moment de se rapprocher de Price, reste une réelle menace à la faveur de sa solide expérience (3 fois dans le Top 5 sur ses 5 dernières participations). Dans le clan KTM, la nouvelle génération est amenée à s'exprimer avec Matthias Walkner et Sam Sunderland, qui n'ont jamais terminé un Dakar mais ne devraient pas être loin des sommets s'ils voient Buenos Aires le 14 janvier.
Les 15 titres consécutifs remportés par la firme autrichienne n'ont pas mis à mal les ambitions de leurs contradicteurs, qui se présentent avec de bonnes raisons de croire en leurs chances cette année. Si elle a perdu sur forfait son meilleur représentant en 2016, Kevin Benavides (4ème), l'équipe Monster Energy Honda aligne un effectif d'une rare densité avec Joan Barreda (le plus gros vainqueur d'étapes en activité), Paulo Gonçalves (2ème en 2015), Ricky Brabec et Michael Metge. Face à eux, l'autre constructeur japonais, Yamaha, devrait avoir du répondant avec Helder Rodrigues, Adrien van Beveren et Alessandro Botturi. Avec Pierre-Alexandre Renet comme unique coéquipier, le pilote Husqvarna Pablo Quintanilla figure toutefois au rang de grand favori au vu de sa progression (4ème en 2015, 3ème en 2016) et de son statut de champion du monde de la discipline.
Pour les places à attribuer dans le Top 5, il faudra peut-être également compter sur Juan Pedrero, le pilote de pointe du constructeur français Sherco, ou encore sur « La Roja », le surnom de l'équipe espagnole Himoinsa qui emmène notamment à Asunción Gerard Farres et le quadruple champion du monde d'enduro Ivan Cervantes. Il n'y aura pas assez de places pour tout le monde…