
Le Championnat Suisse STK600 étant en perte de vitesse, nos bons pilotes n'ont d'autre choix que de s'exporter s'ils veulent avoir une certaine visibilité et éventuellement poursuivre une carrière à un niveau international.
C'est dans ce but que le jeune Seb Fraga, 17 ans dans quelques jours, et son entourage ont décidé de s'expatrier en France pour disputer le Trophée de France Pirelli 600 réservé aux jeunes entre 16 et 22 ans, genre de beau tremplin car les courses se disputent en même temps que le Championnat de France Superbike.
Ce Trophée a déjà vu quelques beaux noms en émerger, comme Louis Bulle, Etienne Masson, Florian Marino, ou encore Lucas Mahias. Souhaitons donc à Seb d'être le prochain à inscrire son nom sur cette liste !
En attendant, je vous propose de retrouver ci-dessous ses premières impressions, ses attentes sur ce nouveau défi :
Ça a été une double découverte, tout d'abord le tracé de Valence que je ne connaissais pas et ensuite ça a été la première fois que je roulais sur la Yamaha R6, après avoir passé deux ans sur une Honda CBR600RR.
Dès la sortie des stands, en accélérant en deuxième, je me suis dit "houuuula" j'ai senti la différence de puissance entre la Honda et la Yamaha. J'ai également apprécié la position de conduite, ainsi que l'apport bénéfique de l'antidribble qui est complètement nouveau pour moi, mon ancienne Honda n'en étant pas équipée.
Au niveau des chronos, mon nouveau team manager m'avait fixé comme objectif un 1:43 en me disant que ça serait déjà très bien et j'ai fini le dernier jour en tournant en 1:41.7. On est donc pleinement satisfaits.
Mon premier objectif va être de découvrir mes adversaires qui seront tous nouveaux pour moi après une année en Championnat Suisse et nous (moi et le team) aimerions finir dans le top 5 avec quelques podiums durant la saison.
D'ailleurs, lors de mes essais à Valence, un ou deux de mes futurs adversaires étaient présents. Ces derniers jouaient le podium l'année passée, mais j'ai réussi à rouler une seconde plus vite qu'eux, cela s'annonce donc plutôt bien. Il faudra toutefois voir quels seront les pilotes inscrits.
Il y aura déjà beaucoup plus de courses, le calendrier en comportant quatorze sur sept week-end, mais ce ne sera pas sur des circuits comme Brno par exemple, mais sur de plus petits tracés que je devrais découvrir. Je compte cependant sur Peter Polesso, qui fait également partie de mon team et court en Supersport, pour me faire découvrir les astuces de chaque circuit et me donner des conseils. Le trafic en piste va également changer, l'année passée lors des essais nous étions mélangés avec des pilotes qui étaient là pour leur week-end de roulage et roulaient facilement dix à vingt secondes moins vite que nous.
Sur les sept tracés, je connais bien deux pistes, à savoir Le Lédenon et Magny-Cours. Je connais aussi un peu le Mans mais les pistes de Nogaro, Pau Arno, Carole et Albi seront à découvrir.
Les premiers tours ont été très impressionnants par rapport à la CBR qui était un peu floue, la moto ne bouge absolument pas et est bien plus stable, par exemple, au freinage. Du coup, j'ai une plus grande confiance dans la machine. L'antidribble est un vrai plus.
Cependant, les deux années passées sur la moto du Centre Honda Genève, m'ont permis de faire mes armes et d'apprendre la catégorie 600 au mieux avant ce grand changement.
Non absolument aucun car au niveau du CS il n'y a aucun débouché. Que l'on finisse premier ou dernier ne change quasiment rien à la notoriété que cela apporte à un pilote. En CF par exemple il y a du public (payant ndlr) présent sur chaque course, les gens viennent voir le spectacle, c'est la sortie en famille du dimanche. En CS, par contre, hormis les autres pilotes présents et la famille, il n'y a jamais de public.
Je vais donc courir pour un team du sud de la France nommé TCP Racing. Ils sont super sympa et bien que je n’aie partagé avec eux qu'une journée et demi de roulage au Lédenon et au Luc, le courant est très bien passé et au niveau technique, ils sont au top.
Pour la petite anecdote, le patron a un chien qui est emmené partout et que tout le monde connaît dans le paddock.
Le team a été créé en 2014 par trois cousins passionnés de moto, à savoir MM. Torresani, Cerdan et Pecoraro.
L’ambiance est très familiale, quand nous descendons dans le sud, nous dormons chez le patron qui nous accueille, et je n’ai aucune pression ni obligation de résultat.
Ils m’ont même déjà dit que je n’aurais pas de remontrance en cas de chute, cela fait partie du job et l’équipe est là pour bosser, même s’il faut refaire la moto jusqu’à 3h du matin.
On aimerait bien réaliser au moins deux saisons, ils m’ont pris car il recherchait un jeune pour suivre son évolution et l’accompagner.
En plus, il recherchait un jeune qui en bave un peu dans sa recherche de sponsors et non pas un "fils à papa" qui arrive avec une grosse enveloppe de billets.
Non pas du tout car tout va bien avec le team, j’ai pleine confiance en eux et je suis sûr que tout va bien se passer.
Avant de partir en course, oui certainement car cela va être un grand changement, mais une fois la visière baissée il n’y aura plus rien. Et puis, ils seront quand même présents, même s’ils ne sont plus à "l’exécutif".
Oh oui ! Il y a déjà bien plus de journaux qui parlent des divers championnats français et les courses passent même sur MotorsTV en plus de la chaine Youtube qui y est dédiée. C’est tout bénéfice pour moi et pour ma visibilité, rien à voir avec ce que l’on connaît en Championnat Suisse.
Le plus grand changement va concerner la présence de spectateurs, l’ambiance sera tout autre.
En plus, nous serons entre vingt-cinq et trente sur la grille de départ, ce qui est bien éloigné de ce à quoi j’ai été habitué en Championnat Suisse.