
Avant de passer en 450, le Suisse est revenu pour nous sur cette excellente année 2015.
Ce fut une très belle saison avec d’énormes émotions, c’était vraiment cool. L’objectif de début d’année était de faire des podiums, de gagner des manches et des GP, ce que l’on a fait ; on a remis la Yamaha sur le podium, montré que la moto était performante, qu’elle ne cassait pas. Il manque juste le podium final du championnat, qu’on rate de peu et qui était un des objectifs du début de saison.
L’accord entre Yamaha et Standing Construct s’est finalisé tardivement l’hiver dernier, si bien qu’on a reçu le matériel assez tard et qu’il a fallu le découvrir. On a commencé l’année avec des motos de série, les motos de course sont arrivées début février sans qu’on ait beaucoup de temps pour les tester. On est parti comme çà aux premiers GP, qui furent très compliqués car j’étais derrière le bon wagon. Le problème est que les premiers GP se disputaient loin de nos bases ; la moto ne convenait pas à mon style de pilotage, et ce n’est qu’en rentrant d’Argentine que j’ai pu monter en Belgique pour qu’on fasse des tests et à partir de là j’ai commencé à me sentir mieux.
Non, pas du tout. Je me sentais bien sur la moto, je pensais qu’un bon résultat était possible, j’envisageais un podium et finalement cela a été encore mieux puisque je remporte ma première victoire de manche et mon premier GP ! Étonnamment je n’ai ressenti aucune pression quand j’étais en tête, je me suis juste appliqué à rester concentré pour éviter une erreur.
Non, j’étais simplement content de rouler à mon vrai niveau, comme je pouvais l’être à l’entrainement. Je ne me posais pas de questions, en Angleterre je me suis régalé mais je pense que je n’étais pas le seul et que mon team, le public, mes fans se sont régalés eux aussi. Malheureusement en France je chute avec un autre pilote et je me fracture quatre métacarpes, ce qui me gêne dans la boue en Italie. Je refais des podiums en Allemagne et en Suède, puis après un mauvais weekend en Lettonie je me reprends bien à Loket ou j’aurais pu signer le doublé sans une glissade en première manche. C’était top de gagner un troisième GP, d’autant plus que la porte du titre s’entrouvrait puisque je me retrouvais second ex-æquo. Je me suis appliqué pour mettre toutes les chances de mon côté, mais avant le GP de Belgique j’ai été perturbé par toutes ces négociations au sujet de mon passage en MXGP si bien qu’à Lommel la tête n’y était pas. J’ai brulé mon joker, j’ai senti que le titre m’échappait et j’ai connu quelques soucis entre ce radiateur explosé par un autre pilote en seconde manche à Lommel, cet accrochage au second départ à Mantova, et cette grosse chute aux essais à Assen ou je m’abime l’épaule. Je sauve quelques points afin de rester en course pour le podium final, mais la confiance n’était plus vraiment là y compris avec le team et ce fut assez compliqué à gérer. Aux USA pour ma dernière course en 250 j’avais à cœur de prouver des choses et profiter de cette ultime course pour me faire plaisir ; j’ai atteint mon objectif et je suis monté sur le podium, meilleur Européen, juste dommage que je n’ai pas pu prendre de meilleurs départs pour me battre avec les Américains.
Vu de l’extérieur oui, c’est sûr qu’à Lommel ou Assen je suis passé à travers. Mais ce n’est pas que çà, comme je l’ai déjà expliqué, et il ne faut pas oublier une fois de plus qu’on est parti d’une feuille blanche en début d’année ! Et comme je l’ai dit à Lommel j’étais vraiment perturbé par les négociations en cours pour 2016.
Bien sûr, c’était la première fois que je me retrouvais dans cette situation et comme je le disais ce n’est pas simple à gérer. On rigolait un peu de moi en 2011-2012, là c’était différent parce que le mec a depuis gagné des manches, gagné des GP, montré ce qu’il savait faire. Tout le travail, tout l’investissement était enfin récompensé !
Je voudrais commencer par remercier tous ceux qui m’ont permis d’arriver là ou je suis, et qui sont derrière moi quand ca va super bien mais aussi quand ca va super mal ; ma famille, mes amis, mon entraineur ! Un grand merci aussi à mes fidèles sponsors qui me permettent de vivre de ma passion, et bien sûr à mon team qui a fait du super boulot, à mon mécanicien Ludo qui m’a toujours donné une super moto ; c’était la première fois qu’on travaillait ensemble, je n’ai pas eu le moindre souci de la saison ! Et aussi un grand merci à mes fans qui suivent sur les circuits ou sur les réseaux sociaux, et à tous ceux que j’oublie !