
Loris Baz est né le 1er février 1993 à Sallanches en Haute-Savoie. Son prénom ainsi que son numéro fétiche, le 65, viennent de Loris Capirossi, idole de Loris Baz, mais il n'a malheureusement pas pu porter ce numéro en WSBK, car Jonathan Rea le portait déjà. Du coup, il a adopté le 76 et le gardera pour son accession au MotoGP.
Effectivement, ça a été plus compliqué dès la saison 2009, la nouvelle R1, qui était annoncée comme très performante, marquait le pas en configuration Superstock alors qu’elle marchait très bien en SBK, du coup nous avons décidé de partir en BSB.
J'y ai donc appris à rouler avec une électronique plus poussée, la Motec en l'occurrence. J’avais de très bons résultats en qualifications mais c’était plus difficile en course, justement à cause de cette électronique que je devais apprendre. Mais même si cette électronique Motec était meilleure que ce à quoi j'étais habitué, elle était malheureusement un cran en-dessous de ce qu'utilisaient nos concurrents.
Malgré le fait de rouler en BSB, je suis resté très proche de l'équipe de Yamaha Motor France et surtout de JCO.
C'était assez étrange, j'ai été appelé à 08h00 le lundi matin alors que j'étais rentré de la course d'Assen à 04h00 du matin. Kawasaki me demandait de venir tester la moto de WSBK bien qu'ils aient déjà arrêté leur choix pour remplacer Joan, mais au final, ça l'a quand même fait et je me suis retrouvé sur la selle de la ZX-10R dans le team officiel.
Le début, je l'ai vécu comme un rêve et je ne garde que des bons souvenirs des trois ans que j'ai passés dans le team Kawasaki. J’ai surtout énormément appris, c’est une super équipe, très familiale et garde encore des contacts avec eux, notamment avec mon chef mécano et mes mécanos avec qui je me suis très bien entendu.
La moto allait super bien, j'avais un super feeling avec et j'ai senti qu'il y avait quelque chose à faire. Ça a surtout été un gros soulagement personnel et familial après deux saisons compliquées, notamment financièrement.
La deuxième course a également été complètement folle, avec Sylvain (Guintoli) nous avions plus de vingt secondes d'avance sur le 3ème à mi-course lorsque celle-ci a été interrompue suite à la chute de Rea qui avait mis de l'huile partout sur la piste et j'ai fini deuxième alors que je venais de chuter.
J'ai été en progression constante durant toute la saison 2013, et surtout on arrivait enfin à régler le problème que je rencontrais avec le train avant de ma ZX-10R.
Ce week-end au Nurburgring s'annonçait comme excellent, puis j'ai chuté dans le dernier virage lors du dernier tour du warm-up sur une erreur bête : un faux point mort, et me suis brisé une vertèbre cervicale.
Heureusement, il n'y avait aucun problème, il s'agissait uniquement d'une belle fracture.
C'est surtout intervenu au mauvais moment car j'étais en pleine négociation avec Kawasaki pour la continuité de notre contrat, mais ils ont été d'accord pour continuer car ils avaient déjà décidé de me garder. Par la suite, une fois complétement remis, nous avons fait des essais hivernaux excellents !
Effectivement, un des objectifs de 2014 était de jouer le championnat, il me fallait donc une plus grande régularité.
Il faut également dire que la moto était au top et je ne rencontrais plus par exemple de problème avec le train avant. Du coup, c'était plus facile d'être régulier.
Les seules zones d'ombre auront été Laguna Seca qui était un nouveau tracé pour moi et qui est surtout très dur à apprendre. Normalement je m'adapte très vite aux nouveaux tracés, mais là j'ai galéré. Viens ensuite la course de Jerez durant laquelle je me fais percuter en première manche et j’ai un problème de pneu en deuxième manche. Une épreuve à oublier.
Au final, j'aurais joué le championnat presque jusqu'à la fin de la saison.
Beaucoup de choses changent entre une Superbike dérivée de la série et une MotoGP qui est un pur prototype, mais pour moi la plus grande différence vient de la rigidité de la moto qui est incroyable et également de rigidité des pneus, surtout de l'avant. Il est très difficile de sentir sa limite tant on a l'impression qu'il peut encaisser de contraintes à contrario d'un Pirelli qui est plus soft.
C’est également vrai que le freinage est plus puissant, par contre je n’ai pas eu de problème avec le frein arrière, je l’utilisais déjà beaucoup en WSBK, notamment avec une commande au pouce et j’ai justement demandé l’utiliser au pouce à parti de Sepang, ça aide à faire tourner la moto.
C'est une super machine qui possède un châssis extraordinaire. Nous aurons le châssis 2014 qui marchait très bien au vu des résultats des Yamaha boys, cela va permettre de faire de belles choses.
En plus du châssis Yamaha, nous garderons les suspensions Öhlins, cela nous permettra de ne pas devoir repartir d'une feuille blanche pour régler les KYB. L'équipe possède une bonne base de données, même si Aleix avait un tout autre type de réglage que moi.
Le freinage est beaucoup plus exigeant physiquement en MotoGP qu'en Superbike, je travaille donc actuellement pour un renforcement de la zone des épaules.
Il faut aussi que j’adapte mon entraînement par rapport à la durée des courses, bien qu’on ait deux courses en WSBK, elles sont plus courtes. Il faut donc que j’acquière de l’endurance pour supporter une course plus longue car la gestion de l’effort n’est pas la même.
L’entraînement est très important et j’y consacre de plus en plus d’importance et de temps, si on veut être au top, ça passe par là.
Je voudrais d'ailleurs en profiter pour remercier la concession Badan Motos à Genève, qui m'as remis une YZF-R 250 pour mes entraînements hivernaux. Avec une paire de pneus à clous je me suis régalé dans la neige. (NB : vous pouvez voir la vidéo de Loris roulant sur sa moto de cross est disponible à la fin de cette article).
Bradl a l’air très cool et surtout il est très rapide ! L’ambiance dans le team à l’air très sympa et c’est bien, j’aime bien me retrouver dans des ambiances familiales, ça me mets en confiance et je m’y épanouis.
C’est vrai que la saison passée ne s’est pas bien terminée avec mon coéquipier, mais ce n’est pas grave, je garde que des bons souvenirs de mes trois années chez Kawasaki et je suis parti en bon termes avec eux.
Pour l’instant je trouve difficile de fixer un objectif cohérent car comment juger la confrontation OPEN vs Factory alors que tant de règles changent, mais j’aimerais pour me situer vers les premières places des OPEN à mi-saison.
Et après avoir engrangé de l’expérience en 2015 et tous les changements prévus pour 2016, comment vois-tu ta deuxième saison ?
Tout sera ouvert en 2016 et ça va dans le bon sens pour les OPEN et ça sera une bonne chose, c’est en tout cas top pour l’image du MotoGP.
Cela va rajouter du suspens car même si une Factory restera toujours une Factory et aura toujours un avantage sur les OPEN, celui-ci sera considérablement réduit et les OPEN auront leur mot à dire, peut-être pas pour un titre mondial mais en tout cas pour la bataille en tête, voire pour la victoire.
Chez les OPEN, je dois dire que mon coéquipier m’a impressionné, il va vite et vient d’une machine officielle, tout comme Hayden qui reste un sacré pilote.
Pour les Factory, comment ne pas citer Marquez qui est un maître en pilotage, vient ensuite Rossi pour son retour. Mais il ne faut pas oublier Lorenzo et Dani qui ont eu aussi un niveau incroyable. Il faut dire que le MotoGP comprend la crème des pilotes.
Enfin si je ne devais citer qu’un seul pilote, celui qui est le plus incroyable pour moi, je dirais Casey Stoner sans hésitation.
Je trouve que ce changement de manufacturier est très bien, tout du moins pour moi. Cela va remettre tout le monde sur le même niveau car nous devrons tous apprendre à rouler avec ces nouvelles carcasses, donc l’expérience des plus anciens sur les Bridgestone ne leur servira plus.
Je suis certain que la saison 2016 sera magnifique avec cette remise à niveau des compteurs.
Alessia Polita est une jeune pilote qui a eu le même genre d’accident que Joan Lascorz et cela m’a vraiment touché car c’est dur de voir cela quand on pratique notre sport, je me sens proche des pilotes blessés, et surtout ce n’est pas parce que ce n’est pas une personne connue qu’il ne faut pas la soutenir.
Ce n’est pas la première fois que j’aide Alessia, j’avais déjà fait don d’un casque et c’est d’ailleurs Loris Capirossi qui l’avait acheté.