
Nous sommes partis à la rencontre de Fabian Romanens, un pilote fribourgois qui finit sa première saison de course à la seconde place de la Michelin Power Cup en catégorie 1000cm3.
Donc, Fabian Romanens, j'ai 28ans et j'habite à Neyruz dans le canton de Fribourg. Je suis ingénieur en microtechnique et je vis en couple. J'aime les défis de la vie et je crois à la notion de travail. Le sport est quelque chose d'important pour moi : je fais volontiers de la grimpe, du vélo, de la course à pied... Je m'investis également au sein de FVPmoto en tant que coach sur circuit.
J'ai toujours eu le virus de la vitesse. Petit, je faisais déjà le "joe-bar" en défiant les grands du quartier avec mon tricycle ! Ensuite, il y a eu le boguet, le scooter et c'est à cet âge que j'ai vu mon premier Grand Prix à la télévision. C'était l'époque du titre de Kenny Jr en 500. Je suis resté scotché tellement c'était beau. J'ai eu ensuite la 125, 600 et 1000 avec le rêve de pouvoir rouler sur circuit...
A proprement parler, 2012 a été ma première année de compétition. En 2011, je m'étais testé sur deux courses en Promotion Cup Dunlop. J'ai fini cinquième sur la première. Du coup, je retente le coup sur une deuxième que j'ai également finie dans ces eaux-là. Ca m'a vraiment plu et j'ai voulu faire une année complète.
J'ai voulu investir dans une moto récente pour 2012. J'ai choisi la BMW car elle a vraiment une très bonne base et il ne faut pas modifier beaucoup de choses pour qu'elle soit une arme. Elle a un très bon moteur, une partie-cycle saine, de bons freins, un antipatinage et un shifter. Le top quoi ! Sur la mienne, j'ai mis une ligne d'échappement complète, un amortisseur Ohlins à l'arrière, une préparation suspension à l'avant, des crash-carters, des protections pour le cadre et le bras oscillant, un poly et... voilà ! L'affaire est bouclée !
Ce n’est pas que les autres championnats ne m’intéressaient. J'ai simplement cherché la formule la plus adaptée pour moi. C'était ma première année, je ne voulais pas me retrouver dans un championnat où c'est la course à l'armement en termes de modifications de sa moto. Cette coupe de marque permet d'avoir tous les mêmes pneus et des motos qui restent assez stock (n.d.l.r : d'origine). C'est un bon moyen de laisser parler le pilotage et de voir ses facultés. La course reste aussi une question de budget. La Michelin Power Cup permettait de limiter le nombre de week-ends. Le prix des pneus est en-dessous de ceux que l'on devrait utiliser dans certains championnats. Les circuits étaient à une distance raisonnable. Et finalement, deux copains faisaient la coupe... donc, ça aide aussi !
C'est clair qu'en Suisse, on a moins la fibre de la course, même si le nombre de personnes pratiquant le circuit est impressionnant. Le manque de circuit en Suisse empêche que la population puisse mieux connaître ce sport et que l'on puisse avoir plus de soutien de la fédération et des partenaires. Si l'on parle du cas du championnat suisse, ce que je trouve dommage, c'est qu'il n'y ait que trop peu de pilotes. Le championnat ne vit pas ses plus belles années. On retrouve dix à quinze pilotes en Superstock 1000 alors qu'en Michelin Power Cup, nous étions 62 au Castellet. C'est un peu dommage ! De plus, la FMS ne le gère même plus depuis cette année, ce sont des Allemands qui l'ont repris. Mais le niveau en première ligne est relativement bon.
Pour l'instant, rien n'est vraiment décidé pour 2013. Je compte participer à un championnat de vitesse qui pourrait être le superbike français, le promosport 1000 ou encore, pourquoi pas, le championnat suisse. Les objectifs seront différents suivant le championnat choisi. Du côté de l'endurance, je vise une participation au Bol d'Or et aux 24h du Mans, et même une participation sur les autres manches suivant les opportunités.
Je ne dirais pas plus intéressant, c'est différent. Sur l'endurance, tu t'embarques pour une aventure humaine qui va durer plusieurs jours avec une course de plusieurs heures. C'est dur, c'est long, t'en chies quoi ! L'épreuve se gère différemment de la vitesse. Tu essaies de tenir un rythme en évitant la chute tandis qu'en vitesse, tu donnes tout pour seulement trente minutes. Ce qui est beau en endurance, c'est le partage que tu as avec tout le team et t'as aussi l'occasion de rouler avec la crème des pilotes. Et, il y a le mythe aussi, rouler au Bol d'Or, c'est quelque chose ! Tu apprends beaucoup en endurance sur la gestion de la course, c'est vraiment intéressant.
Sans la moto, il faut compter entre CHF 20-25'000.- pour un championnat comme la Michelin Power Cup. Si tu comptes la moto, ton budget prend de la hauteur et tourne autour de CHF 45-50'000.-... donc ça fait vite mal ! C'est clair qu'avec des budgets comme celui-ci, il est très très difficile de se débrouiller tout seul. Il est donc nécessaire de pouvoir trouver des partenaires et se débrouiller pour organiser des événements. C'est une partie qui demande beaucoup d'énergie mais c'est aussi super intéressant. Tu dois gérer ton affaire comme une petite PME. Il faut y aller pas à pas !
La première chose qui me viendrait à l’esprit, c’est que l’on a qu’une vie. Il faut savoir se que l’on désire faire avec ses rêves. La course est quelque chose que beaucoup aimerait faire mais c’est aussi beaucoup de compromis, d’investissement financier et de temps. Il faut savoir si l’on est prêt à faire ces sacrifices. En contrepartie, tu vis des choses incroyable ! Donc, j'encourage tous les jeunes et moins jeunes à se lancer des défis et se démener pour, car rien n'arrive sans rien !
J'aimerais profiter de ce témoignage pour remercier tout d'abord AcidMoto.ch de m'offrir la parole et les féliciter pour leur site tout bien foutu ! Ensuite, je remercie mes partenaires pour leur soutien apporté en 2012 : FVPmoto, La Prairie, Motos-gaz, Pichard racing, Illumarc, Garage Schoeni, Tecnoservice Engineering, Freidig, MRDracing, et le Zen Judo de Morat. Je remercie aussi mes proches qui me poussent et m'encouragent dans mon entreprise.
Nous remercions Fabian d'avoir répondu à notre interrogatoire du jour. Si vous souhaitez plus d'infos sur le pilote ou tout simplement lui donner un coup de main pour la saison prochaine, c'est par ici qu'il faut vous rendre : son site (fabian-romanens.com) ou sa page Facebook (Fabien Romanens).