
La forme est évocatrice, certains la décrivent comme un oeuf, d'autre comme un casque de cosmonaute. Le Bell Bullitt est sans doute le plus vintage des casques intégraux. Apparu en 1971 sous le nom de Bell Star, il revient sur le marché décliné en de nombreuses éditions spéciales ou limitées. Avec les essais de la Triumph Thruxton et BMW R NineT Scrambler au programme, c'était l'occasion rêvée d'essayer ce casque en condition.
Quand on le prend en main la première fois, le Bullitt fait plus petit qu'un intégral normal. Sa forme régulière est un bon trompe l'oeil car la différence de circonférence est minime. En termes de poids, il se situe tout juste à 1,5 kg, soit dans la moyenne d'un casque tourisme. Bien dans l'esprit vintage, la grande visière est fixée simplement au moyen de deux vis et les rivets qui tiennent la jugulaire sont apparents.
L'intérieur, en plus d'être démontable, existe en noir ou en beige pour le côté ancien. Il y a aussi un catalogue d'épaisseur de capitonnage pour adapter la taille du casque. Les matériaux utilisés sont d'une grande qualité, les parties en cuir ne sont pas rares. Les coussinets de la jugulaire sont micro-perforés et très doux au toucher. D'ailleurs la languette rouge pour ouvrir la boucle double D est aussi en cuir, avec une inscription Bullitt plutôt chic.
Une fois sur la tête, je suis impressionné par le gigantesque champ de vision qu'on a dans ce Bell. Les bords sont très éloignés et vers le bas j'ai l'impression de porter un casque jet. Les aérations sur le Bullitt ne sont pas nombreuses: une à l'arrière, quatre trous au-dessus de la visière et l'ouverture devant la bouche, qui est la seule qui peut se fermer. Heureusement, pas mal d'air peut s'engouffrer par le bas du casque, mais ça été comme hiver. Une bonne écharpe sera de rigueur pour un ride de fin d'année.
Sur la route, je ne savais pas à quoi m'attendre avec un casque néo-rétro. J'ai été très agréablement surpris en l'utilisant la première fois. Le Bullitt est confortable et bien équilibré sur la tête. Sa forme simple laisse s'écouler l'air sans opposition donc pratiquement sans bruit. Seul le flux qui passe sous la mentonnière peut devenir lassant à entendre.
Ce Bell n'est pas aussi bien insonorisé qu'un casque moderne, tous les autres bruits sont assez présents. Mais qu'importe, le style peut passer avant. Et si vous entreprenez un voyage plus long avec votre modern-classic, il existe des protections auditives efficaces et faciles à porter. Durant mes essais, je suivais les annonces météo avec anxiété. J'appréhendais la pluie, j'ai finalement eu droit à deux violents orages.
Je me voyais déjà trempé, la visière ouverte pour éviter la buée mais c'était tout le contraire ! Une fois fermée, la visière semble ne jamais s'embuer. La pièce en cuir à portée de la main gauche est dotée d'un aimant, lequel maintient la visière parfaitement plaquée contre les joints. Je n'aurai pas vu la moindre trace d'humidité à l'intérieur du Bullitt après les caprices de la météo.
Peut-on faire un casque vintage utilisable au quotidien ? Oui, Bell nous le prouve avec ce modèle qui ne sacrifie pas son look sorti des seventies à la sécurité ou au confort. Il est homologué DOT et ECE-2205, assurant la sécurité minimale requise sur route. Tout l'intérieur démontable est disponible en différentes tailles et une grande gamme de visières est aussi au catalogue.
Même sous un orage, ce casque se comporte comme tout intégral digne de ce nom. Le seul reproche que je lui ferais est d'être plutôt bruyant. Mais avec un rythme plus calme sur un café racer, ce point est moins important. Reste le prix, débutant à CHF 559.- pour un blanc uni et sa visière transparente, mais qui grimpe à CHF 779.- pour s'offrir un casque en carbone en série limitée. Retrouvez la liste complète de Bullitt disponible en Suisse sur le site de l'importateur PartsWorldShop.