Pour voyager, je tenais à avoir un casque avec une visière type enduro, principalement parce que c’est le type de casque que j’aime, mais aussi parce que la visière est très efficace en cas de conduite face au soleil. Un vrai casque d’enduro n’a pas d’écran et s’utilise en règle générale avec un masque (lunettes), ce qui n’est pas confortable pour de longs trajets routiers à cause du bruit et de l’exposition du visage au froid et à la pluie.
Le X-551 est un casque de type enduro touring, avec une visière et un écran, tous deux escamotables pour au final avoir trois configurations de casque : routière, enduro avec écran et enduro avec lunettes. Il est disponible en de nombreux coloris.
J’en entends parler depuis longtemps mais c’est la première fois que j’ai un casque équipé du système Pinlok. Peut-être même que je ne l’aurais pas monté si le vendeur ne s’était pas montré aussi convaincant sur ses qualités. Pour faire simple, c’est une deuxième vitre qui se fixe à l’intérieure de la visière et qui est sensée empêcher la formation de buée. Il y a intérêt que ça fonctionne parce que c’est assez moche, il faut dire !
A ma grande surprise, non seulement ça fonctionne, mais en plus à merveille. J’ai roulé des heures sous une forte pluie dans des passages techniques où j’étais essoufflé sans que de la buée ne se forme dans la visière. Vraiment bluffant ! C’est une révolution pour ceux qui roulent encore sans !
Malheureusement, vers la moitié du voyage, j’ai commencé à avoir des problèmes avec le Pinlock. Après voir rejoint la M-56 Kolyma qui nous mène de Tynda à Yakustk, la poussière des nombreux camions qui empruntent cette piste s’est infiltrée entre la visière et le Pinlock, m’obligeant à retirer celui-ci pour pouvoir voir quelque chose. Et manque de chance, je l’ai perdu quelque part sur la route...
Je m’en suis bien mordu les doigts tout au long des 2'000 derniers kilomètres jusqu’à Magadan. Il a plu et il faisait froid la plupart du temps et j’ai dû rouler avec la visière entrouverte et respirer par la bouche en essayant de souffler vers le bas pour ne pas faire trop de buée.
Alors, définitivement, je dirai que le Pinlok est une invention géniale !
Depuis une bonne dizaine d’années, l’écran solaire qu’on actionne avec un petit bouton s’est généralisé sur les casques. Encore un gadget utile qui m’évite de trimbaler mes lunettes de soleil. Pourtant, je ne l’ai quasiment jamais utilisé, les conditions météorologiques n’étant pas si favorables.
A mon retour, j’ai utilisé le X-551 lors des 24 heures du Hard Alpi Tour en Italie, mais ici encore, pas nécessaire. Finalement, après quelques sessions sur circuit de cross en configuration sans visière, la poussière s’est accumulée dans le mécanisme et il est devenu très difficile à actionner. J’arrive à sortir la visière teintée uniquement en pressant sur le bouton d’une main et en la tirant avec l’autre main...
Très rapidement, la peinture a commencé à partir sur les pièces peintes en gris, typiquement les ouvertures pour les aérations. Bon, le casque a été soumis à rude épreuve tout au long des 6'500km de mon périple. Il a reçu un certain nombre de cailloux et beaucoup de collisions avec des branches d’arbre. J’ai aussi remarqué que les trois vis en plastique permettant de démonter la visière ne sont pas très robustes et mieux vaut éviter de les manipuler trop souvent. Ma visière a tendance à bouger à présent...
Il y a certaines marques de casqued qui ne vont pas du tout sur ma tête, et souvent le M est trop petit et le L trop grand, mais je finis toujours pas prendre le L, pour des questions de confort.
Le X-Lite en taille L me va à merveille. J’ai passé des journées de 10 à 12 heures avec sans avoir de points durs. Avec un poids de 1'600g, c’est aussi un de casques les plus légers qui intègre également un écran solaire.
Les mousses intérieures ne sont pas du niveau d’un casque haut de gamme comme un Arai par exemple, mais ça reste tout à fait dans la moyenne, voir au-dessus. Les casques avec une visière sont plus bruyants que les casques intégraux classiques, la visière générant des turbulences à haute vitesse, mais au vu des routes russes, ça n’a pas été un gros problème pour moi puisque notre vitesse dépassait rarement les 100km/h.
Après plus de 7'000km, j’ai voulu laver les mousses et je n’ai réussi à démonter que les deux parties latérales qui sont en contact avec les joues. Je n’ai pas osé insister sur la partie centrale de peur de la déchirer...
Enfin, il y a encore une option que je n’ai pas pu tester. Ce casque est prédestiné à être équipé du système de communication Bluetooth NCom de Nolan. C’est une très bonne idée, et j’espère bien pouvoir tester ce système dans le futur.
Ce casque a rempli sa tâche à la perfection. Il est tout à fait apte à affronter les routes les plus difficiles au monde. Il n’est pas trop lourd et est agréable à porter durant de longues journées. Il offre un excellent champ de vision. Le système Pinlock est une vraiw révolution (excusez-moi de mon retard sur le sujet !), mais sensible à la poussière. De préférence, il faudrait le démonter avant d’attaquer des pistes très poussiéreuses.
Le mécanisme pour l’écran solaire est sensible à la poussière, utilisez ce casque de préférence toujours avec la visière. De même que les vis pour démonter la visière qui sont en plastique et peu robustes.
D’un point de vue strictement esthétique, je trouve qu’il gagnerait à avoir un look un peu plus agressif, particulièrement au niveau de la visière. Elle pourrait être plus longue et plus affutée.
Vendu CHF 669.- dans cette version "Déco Adventure", la version en coloris uni étant proposée à CHF 549.-, il n’est pas vraiment bon marché et se place directement dans les tarifs de la concurrence Shoei par exemple. Il offre toutefois, tout ce qu’on peut attendre d’un casque pour partir à l’aventure.