Le Hard Alpi Tour 2014 se déroule dans la région du Piémont en Italie, les 6 et 7 septembre. Cette sixième édition a accueilli au départ de Garessio (I) 338 participants de 18 nationalités. 258 rejoindront l’arrivée à Sestriere (I) près de vingt-quatre heures plus tard.
Le Hard Alpi Tour consiste à rouler par groupe de trois personnes et parcourir les quelques 550km (dont 70% sur routes non goudronnées) du tracé GPS en moins de vingt-quatre heures avec des motos de type trail de plus de 150kg. Le principal challenge étant la conduite nocturne sur une bonne partie du parcours.
Le Hard Alpi Tour n’étant pas une compétition, il n’y a aucun classement et chacun est libre de s’arrêter où bon lui semble, de prendre des raccourcis et même de quitter l’événement. Le but étant uniquement d’avoir du fun et de partager un bon moment avec d’autres passionnés.
La nouveautée en 2014 est une classe "extrême" limitée à vingt-cinq équipes, qui compte 270km supplémentaires et dont la durée devrait avoisiner les quarante heures.
Condition d’admission : avoir déjà participé au HAT (et être un peu maso sur les bords) !
Ayant lu un article écrit par mon compatriote Rolf Lüthi (Moto Sport Schweiz) dans l’excellent magasine allemand "Motorrad Abendteuer", je me suis tout de suite dit que ce genre de défit un peu fou est tout à fait pour moi. Je m’inscris sans avoir de partenaire ni de moto.
Par le biais d'internet, je trouve mes coéquipiers : deux frères polonais, Piotr et Januz, l’un vivant en Suisse et l’autre en Belgique.
Pour la moto, ce fut une course contre la montre, puisque je rentre en Suisse seulement trois semaines avant le HAT, ma KTM 640 Adventure n’ayant même pas encore quitté le port de Vladivostok. Il fallait trouver une alternative, et vite !
La magnifique Yamaha Ténéré de 1986 que je dégote pour une bouchée de pain et que je prépare avec amour me réserve un vilain coup à six jours du départ... Le joint de culasse rend l'âme !
Par chance, un ami me donne sa Yamaha XT600E. J’ai juste le temps de l’immatriculer, passer le contrôle technique et installer à la hâte le support GPS, les phares à LED pour la conduite de nuit, les repose-pieds larges et les réhausseurs de guidon (encore heureux que ces pièces soient compatibles sur les deux motos).
Je pars en catastrophe vendredi après-midi en oubliant mon inscription et en me faisant tremper jusqu’à l’os sur l’autoroute en Italie...
Après avoir passé la nuit dans un bled à 50km du départ, je rencontre enfin Piotr, mon coéquipier, à 07h30 à Garessio. Pour des raisons de santé, son frère a dû laisser tomber. Le briefing est annoncé pour 10h00, mais commence à 11h00.
En Italie, on est peu-être un peu olé-olé dans le timing, mais par contre, on s’assure que vous ne prendrez pas la route le ventre vide ! Un repas est servi à tous les participants dans la cantine.
En attendant impatiemment notre départ sous un soleil de plomb, je me promène dans le parc moto pour observer les montures des autres concurrents. On notera quelques présences très attirantes comme la marque anglaise CCM, venue participer avec trois exemplaires de sa nouvelle 450 Adventure ainsi que la marque Italienne Tacita qui va participer avec une moto électrique !
Pour le reste, on a d’un côté le clan des motos récentes BMW GS et HP2, KTM 690 et Adventure 990, Triumph Tiger, etc... mais également, chose très intéressante, près de 50% de vieilles gloires des années 80-90 : un armada de vieilles Yamaha XT et TT, plein d’Africa Twin, des BMW R80 et R100 GS, des Dominators, Cagiva Elefant, Aprilia Tuareg et Pegaso et j’en passe ! Je trouve ça très sympa comme concept. Finalement ma vieille XT est tout à fait à sa place ici !
Bon revenons à nos motos ! On est tous dans le parc en attente de se mettre en ligne pour le départ. On nous avait annoncé que les départs se feraient dans l’ordre des numéros, mais un gars vient nous dire avec un mégaphone que le départ se fera par ordre de parcage.
Alors qu’une moitié de gars se précipitent dans la queue en espérant pouvoir partir plus tôt, les autres râlent... Ah les Italiens et leur organisation (légendaire) !
Quelques minutes plus tard une autre personne vient annoncer que le départ se fera finalement par ordre de numéro, comme dit lors du breefing. Du coup, une fois n'est pas coutume, ça ne râlait pas en français, mais en allemand !
Après une centaine de mètres, on rejoint le centre de Garessio, rangés par équipe à la queue leu leu. Puis on a droit à un vrai départ avec des bannières, des photographes, un speaker et surtout des grid girls en minijupe, comme les pros à la télé !
La présence de quelques jolies filles et tout le monde retrouve de nouveau le sourire. La confusion du départ, c’est de l’histoire ancienne. Voilà comment l'on règle les problèmes en Italie, et ça marche en plus !