Pour ma part, après quatre participations consécutives dont les deux dernières en « Extreme », j’ai décidé cette année de refaire le HAT « Classic » de 24 heures. A moins d’une semaine du départ un membre de mon team se casse le pied sur une course et on ne part finalement qu’à deux avec mon pote Alain. Pour sa première participation, il a récupéré une vieille Transalp 600 de son beau-père qu’il a terminé de préparer la veille du départ…
J’avais dans l’idée de tester la SWM Superdual ou la AJP PR7, mais je n’ai malheureusement réussi à obtenir ni l’une ni l’autre. Du coup j’ai ressorti ma bonne vieille Ténéré 600 de 1986 qui coulait une retraite paisible dans mon harem après sa participation au HAT Extreme en 2016.
A Sanremo, lors des inscriptions on décide de faire équipe avec deux autres romands, des « vieux » en Africa Twin 650 et XT 660. On en profite pour faire plus ample connaissance sur une terrasse à savourer une bonne pizza en s’abreuvant de leurs récits des rallyes auxquels ils ont participé dans les années 80, en moto 2 temps, sans GPS ni assistance… ça fait rêver !
Durant le briefing dans le casino de Sanremo, on nous dévoile la nouvelle Ténéré 700 avant d’aller assister au départ du HAT Exteme, à 23 heures.
Samedi, on se retrouve dans le dernier tiers à prendre le départ, vers 13h30. Il fait une chaleur de plomb et on n’est pas fâché de prendre la route. Les premières heures se passent sans encombres, on rattrape beaucoup de monde et tout se passe pour le mieux au guidons de nos vieilles mamies jusqu’à ce qu’on perde un des Vincent en se trompant à une bifurcation. Au final on le retrouve en perdant une bonne demi-heure et peu après, au premier checkpoint avec ravitaillement, les deux Vincent nous perdent. Comme on ne les voit pas arriver, on décider de continuer à deux.
Aucun problème mécanique à signaler, aucune crevaison, mais des ennuis avec la police italienne qui nous arrête dans un village à 23 heures. Bilan, 30 euro d’amende pour moi, mon support de plaque étant cassé et ma plaque était dans mon sac, et près de 120 euro pour mon pote Alain parce qu’il n’avait ni rétroviseurs ni clignoteurs. On a bien essayé de leur expliquer qu’en Suisse, les clignoteurs n’étaient pas obligatoires (ce qui est vrai en plus), il nous a simplement répondu : "Et là vous êtes où" ?
Cette histoire nous a fait perdre près de 45 minutes et c’est vers les 2 heures du matin qu’on arrive à Becetto. On décide de faire comme tout ceux qui sont déjà sur place, dormir un moment avant de reprendre le départ vers 4h30. Depuis les 3 dernières éditions, je trimbale un sac de couchage et un matelas gonflable avec moi, parce qu’il fait particulièrement froid pendant la nuit ici.
Les dernières heures avant l’arrivée à Sestriere seront teintées de hauts et de bas, par moment la fatigue prenant le dessus et on se retrouvait à conduire comme des zombies tandis qu’à d’autres moments on a la patate, surtout en regardant les paysages fabuleux qui s’offrent à nous lors de l’ascension du col de l’Assiette.
On franchit l’arrivée à Sestriere sur le coup de midi, soit 22h30 après notre départ. Rétrospectivement, on aurait mieux fait de dormir quelques heures de plus, parce que sur le retour en Suisse on était tellement fatigué qu’on a dû s’arrêter sur l’autoroute pour dormir un moment et reste du trajet s’est fait à grand renfort de boisson énergétique.
Après cinq participations je ne me suis pas encore lassé du HAT et je serai très certainement de la partie en 2019.
Le Hard Alpi Tour est vraiment un évènement unique qui permet non seulement de rouler sur des pistes magnifiques, de tester ses limites, mais aussi de rencontrer plein du monde qui partage la même passion en toute simplicité. Le HAT n’est pas une course et c’est peut-être aussi un des facteurs responsables de la bonne humeur et du fair play de l’évènement.
Un grand merci à l’organisation et à tous les bénévoles qui nous offre la possibilité de vivre cette magnifique expérience d’année en année.
Pour plus d’information sur le HAT, consultez le site officiel.
Vous pouvez également trouver ici les comptes rendus des éditions 2014, 2015, 2016 et 2017.