Après trois participations au Tuareg Rallye, je comprends enfin que le Rallye est au-dessus de mon niveau et de mon budget également. Enfin, pas encore tout à fait puisque cela ne pas pas empêché d’acquérir une KTM 690 Rally Factory, moto bien trop lourde pour mes frêles biscoteaux, mais ô combien rare et mythique... A la recherche d’un terrain de jeu où l’utiliser, j’entends par hasard parler du Raid Passion Désert par des potes et le concept me séduit immédiatement.
Le Raid Passion Désert, c’est comme un rallye, avec de la navigation, un roadbook, des étapes atteignant 400km par jour et 10 jours de pilotage. Mais tout ça dans une ambiance bon enfant, car ce n’est pas une course de vitesse et ça tombe bien puisque justement, la vitesse c’est pas mon fort.
Après un départ en catastrophe de Suisse où comme un con je réussis à oublier mon téléphone à côté des toilettes, j’atterris à Marrakech et je rejoins l’hôtel après avoir bien entendu payé trop cher mon taxi... Il y a déjà beaucoup de monde sur place et je fais connaissance avec les autres Suisses qui sont déjà tous ici. Il est très étonnant de constater que sur un événement francophone, la majorité des participants suisses viennent de la partie alémanique. Parmi les motards, il y a Werni, Chris et Alex que je connais déjà, Léo et Michael et en voiture Gabi et Marcel. Il nous faudra trois jours pour repérer le seul autre Romand, Alain, qui en fait vit en Espagne et du coup n’a pas une plaque suisse sur sa moto.
Je récupère ma caisse et mon sac, transportés par l’organisation avec ma moto depuis Mulhouse et par la même occasion je réalise que je dois être le seul gars à être venu avec plus de filtres à air que de calebards ! Je croyais les avoir mis dans le sac qui est parti avec ma moto une semaine avant mon vol, mais non... Heureusement qu’un petit doute ce matin m’en a fait embarquer un de réserve. J’aurai donc plus de service de caleçon que de filtres à air à faire, mais au final ce n’est pas plus mal, parce que le filtre à air, il faut encore l’huiler après l’avoir nettoyé.
De son côté, l’organisation a également connu quelques sueurs froides, puisqu’en arrivant sur place ce weekend, après 50 heures de ferry, ils apprennent qu’ils doivent modifier complètement le tracé des deux premières journées pour cause de visite du roi dans la région...
Le départ de la premère étape est donné à 08h30. Je roule avec le trio suisse Chris, Werni et Alex, tous trois en KTM 690 Enduro équipée du kit Quest de KTM Basel. Ce sont mes premiers kilomètres au guidon de la 690 Rally, j’apprends à la connaître et ça se passe plutôt bien, les pistes étant bien roulantes et pas trop techniques pour l’instant. La position de conduite debout est exceptionnelle, par contre les suspensions sont vraiment dures...
On traverse des plaines verdoyantes avant de s’attaquer à la montée de l’oued Tessaoud où on franchit un col à près de 2’700m d’altitude. En fin de journée nous attend le premier challenge, une longue piste dans un oued où on va devoir traverser une rivière qui serpentine à de nombreuses reprises. On nous avait promis qu’on aurait les pieds mouillés ce soir, c’était vrai ! Ici, le poids de la Rallye se fait sentir et surtout son embrayage ultra dur, mais ça passe quand même.
En fin d’après-midi, nous arrivons dans un camp nomade à Skoura où nous attend un apéro suivi du souper. Une grande partie des 60 bénévoles de l’organisation viennent du sud de la France, c’est donc bien évidemment avec du Pastis que l’on trinque. Nous dormons tous sous de grandes tentes de toîle, c’est bien sympa.