Après la pause de midi, on attaque avec la R1M équipée de pneus slicks. Rutilante avec son carénage en carbone et ses suspensions dorées, elle intimide.
L’impression d’être au guidon d’une autre moto est bien réelle. L’ensemble de suspensions Öhlins transcende la moto. Plus rigide, plus précise et plus franche, la R1M demande un pilotage plus engagé. Le secret réside chez Öhlins. Les améliorations apportées à la fourche de même qu’à l’amortisseur arrière ne sont pas sans répercutions. Ce qui surprend le plus, c'est l'homogénéité de la moto. L'amortisseur se tasse beaucoup moins en phase d'accélération, de même que la moto ne plonge pas au freinage. Il y a comme ce sentiment que la moto est imperturbable, comme rivée sur un rail que décrit mon regard.
En toute phase, que ce soit à l’accélération, au freinage et en plein virage, la suspension assistée par la centrale inertielle confère à la moto un comportement rigoureux. Les performances offertes par la fourche Öhlins ERS NPX sont bluffantes, tant le train avant est précis.
Je suis en pleine confiance. J’affine mes trajectoires et joue des différents réglages de l’électronique : moins de frein moteur, contrôle de traction plus permissif, différentes cartographies moteur. Je joue avec la moto et repousse mes limites, alors que celles de la moto sont encore bien loin. Il y a certaines motos avec lesquelles on doit se battre ; la R1M, on fait corps avec elle. Ce peut paraître romancé de décrire la moto ainsi, c’est pourtant la réalité.
La Yamaha R1(M) 2020 n’est pas une nouvelle moto, c’est un fait. On résumera en disant qu’elle est une mise à jour sérieuse du modèle existant, de quoi assurer sa suprématie dans les championnats aux quatre coins du monde et tenir la dragée à la concurrence pour le moins virulente.