
Pour l'occasion, elle s'équipe de deux valises rigides recouvertes de tissu (housse intérieure étanche en équipement de série). Le volume total de la bagagerie se monte à 41 litres. Du côté des éléments de confort, la Diavel se dote d'un grand saute-vent (idéal pour les gabarits jusqu’à 175cm), d'une selle capitonnée au rembourrage plus moelleux - sa hauteur est de 770mm et convient ainsi à tous les gabarits -, d'un guidon 30mm plus haut pour une ergonomie et une position de conduite plus adaptée, et, spécialement pour le passager, d'un sissy-bar pour l'assurer lors des accélérations musclées, de poignées ergonomiques et de repose-pieds avancés. Pour recharger un téléphone portable, un GPS ou autre appareil électronique, on trouve une prise 12V à proximité du feu arrière.
Outre ses accessoires bienvenus pour les longues balades, la Diavel a su garder son look unique, intemporel et massif. Visuellement, les masses sont concentrées vers l’avant. Cette particularité est encore accentuée par sa boucle arrière très courte, son immense pneu bien mis en évidence et ses écopes d’aération-moteur grillagées imposantes. Les collecteurs d'échappement et les tubulures par leur diamètre et leur design soulignent le caractère de la Diavel. On ne reproche que l'intégration des clignotants arrière ; d'une part, ils gênent l'optimisation des valises en creusant ces dernières et d'autre part, ils n'ont pas l'esthétisme sans reproche de la Diavel "de base" (ndlr : non Strada).
De l'ambiance à bord, on remarque la ligne épurée du long réservoir de 17 litres de contenance surplombé par un écran couleur affichant diverses informations (mode de conduite, niveau du DTC, trips, consommation instantanée et moyenne, température). Malheureusement, il ne se trouve pas dans le champ de vision immédiat, ce qui ne facilite pas une lecture rapide. Un deuxième écran, monochrome cette fois-ci, informe de la vitesse, du compte-tours, de la température d'eau, ...
A propos des modes de conduite évoqués ci-dessus, la Diavel en dispose de trois : Sport, Touring et Urban. D'ailleurs, mise à part la famille Monster, tous les modèles Ducati disposent du "Riding mode", choix du mode de conduite interagissant sur la cartographie-moteur, le contrôle de traction et la réaction de la poignée des gaz.
Rapidement, je succombe à l’envie de démarrer le gros twin. Ne pensez pas à enfiler la clé dans le Neimann, il n’y a ni l’un ni l’autre. Le contact se fait via un transpondeur. Une impulsion plus tard et le moteur s’ébroue dans un staccato typique de l’architecture-moteur latine. La bande son de la Diavel n’a pas d’égal. Chaque coup d’accélérateur me prend aux tripes. Je m’accorderai de dire que l’ambiance sonore est diabolique !
Je passe le premier rapport qui claque sèchement en se verrouillant. L’embrayage à commande hydraulique est doux et dispense d’un très bon feeling. Le twin est souple bas dans les tours et les à-coups sont presque inexistants. Un bon point pour la vocation touring de cette Diavel. Dès que je sollicite la poignée des gaz, la réponse est franche. C’est un truc de malade qui pousse de bas en haut avec une force titanesque sans s’essouffler. Les bras s’allongent, les joues se déforment, le twin hurle dans un bruit rauque et puissant. J’enchaîne les rapports un à un et les limitations de vitesse sont déjà dépassées. La Diavel est un véritable dragster ! La moindre rotation de la poignée des gaz décolle l’asphalte. En ligne droite et à pleine charge, le contrôle de traction ne bronche pas, tant le grip du Pirelli Diablo Rosso 2 est bon. Sur l'angle, je ne m'abstiens point et sollicite à grands coups d'accélérateur le contrôle de traction qui (di)gère l'avalanche de couple de manière progressive. Etonnamment pour un twin, le 1198cc de la Diavel tracte jusque dans ses derniers retranchements ; mais avec tant de couple (127Nm à 8'000tr/min et l'essentiel disponible bas dans les tours), il n'est pas nécessaire de chatouiller la zone rouge pour jouir de belles performances à l'accélération.
Dès que je soulage les gaz, l’échappement ratatouille tout en s’accompagnant d’un gros "brrraaa" ! Sous le casque, c’est un grand sourire assuré. Imaginez alors une Diavel équipée de flûtes Termignoni !