Quand les lignes droites se profilent, je fais confiance à l'électronique et j'essore la poignée tout en me positionnant dans le prolongement de la bulle. Seuls mes doigts subissent la pression de l'air à haute vitesse. La roue avant lève jusqu'en fond de deux. Le paysage défile à vitesse grand V et le cap des 200km/h est atteint en une fraction de seconde. L'accélération est violente et sans cassure. Sans s'essouffler, le V4 tracte sur tous les rapports jusqu'à la zone rouge. Les 201 purs-sangs italiens sont fougueux. Nul doute que la RSV4 saura chasser sur les plates-bandes des concurrentes japonaises, la Ninja ZX-10R et la R1 en ligne de mire.
Dans toutes les situations, la RSV4 RR s'est montrée très agile pour une 1000. Mais en aucun cas cette agilité a compromis sa stabilité. Ultra-précise, ce fut un plaisir de la placer à l'approche de chacun des virages, tout comme la balancer d'un angle à l'autre dans les chicanes.
La RSV4 RR serait une moto-école à grand potentiel ? Oui, elle est abordable et n'est pas autrement exigeante si l'on fait fi de l'effort fourni par le pilote au moment des freinages de trappeur et des tonitruantes accélérations. Et pour celui qui (la) maîtrise, la RSV4 RR mènera son pilote sur les podiums !
On reconnaît en la RSV4 RR "Race pack", ou RF (ce n'est que les coloris qui changent!), une machine aboutie capable d'un très haut niveau de performances, grâce à l'électronique embarquée gérant savamment le moteur associée à l'excellent châssis et à la redoutable partie-cycle Öhlins. Quand bien même on lui reprochera de ne pas être équipée d'un système de suspension semi-active pour des raisons de marketing essentiellement, on remarque que l'excellent ensemble Öhlins - une fois correctement réglé - suffit à une utilisation intensive sur piste.
Outre ses performances, la RSV4 RR est habitée par un moteur au caractère hors normes, plus noble qu'un bicylindre, plus velu qu'un trois-cylindres et sans point de comparaison avec un "vulgaire" quatre-cylindres. Et si l'on devait lui trouver un concurrent, on pointerait du doigt le quatre-cylindres crossplane de la Yamaha R1...
Et avant même de prendre son guidon, c'est son coup de crayon qui nous fait craquer. Et vous, qu'en pensez-vous ?