Côté motorisation, la firme de Varèse confirme en s’appuyant sur le généreux bloc trois-cylindres de 800cc.
Pour l’occasion et pour faire corps avec les aptitudes de la Veloce, ce dernier a été remanié et ramené à une puissance de 110cv. Cependant, il dispose dorénavant d’une louche de couple supplémentaire de 15% par rapport aux Rivale et Dragster. Le "tre pistoni" est doté de nouveaux pistons et de nouveaux arbres à cames, une modification que l’on retrouvera sur les prochains nouveaux modèles. MV Agusta annonce pas moins de dix-neuf nouveautés d’ici 2020. Ça, c'est dit !
En outre et afin de s’adapter au mieux aux conditions et au pilotage de chacun, le moteur propose également quatre cartographies (Touring et Rain limitant la puissance maximale à 90 ch, Sport à 110 ch et Custom où tout peut être personnalisé). Certains paramètres sont personnalisables : ceux-ci incluent la courbe de couple moteur sur la plage de puissance (deux niveaux), le mode du limiteur de régime (intervention plus ou moins incisive), la sensibilité de la poignée des gaz (trois niveaux), le frein-moteur (deux niveaux) et la réponse du moteur (deux niveaux). Le réglage de ces modes est très aisé et se fait en premier lieu via le commodo de gauche, une simple pression sélectionne ce que vous souhaitez : ABS, cartographie, TC, ... Pour valider le choix de la cartographie, il faudra avant tout démarrer la moto, puis appuyer sur le démarreur afin de changer le mode. Ce réglage est également possible en roulant.
Les premiers kilomètres se font en ville pour juger de l’agilité de la Veloce. Elle se montre très facile à prendre en main. Le slalom urbain, encadré par le staff MV, est un véritable jeu d’enfant. La position haute permet de voir par-dessus les voitures, permettant ainsi d’anticiper les manoeuvres de dernière seconde de certains conducteurs peu scrupuleux...
Bien qu’accusant 191kg sur la balance et disposant d’une gomme arrière de 190, la moto se joue des changements de cap à faible vitesse, le poids ne se fait en aucun cas ressentir. L’embrayage à commande hydraulique offre un excellent feeling et est d’une souplesse exemplaire. Heureusement, car il nous aura fallu plus de trente minutes pour sortir de la ville ! Le moteur est exempt de défaut dans cet exercice. Bien aidé par une commande de gaz de type ride-by-wire, il s’est montré très souple dans le mode "Touring" et offre la possibilité de cruiser à 50km/h sur le dernier rapport sans provoquer d'à-coup, ce qui n’était par exemple pas possible sur le modèle Dragster, moteur plus capricieux dans cet exercice.
Les premiers kilomètres sont placés sous le signe de l’apprentissage. Malgré sa facilité, certains essayeurs prendront déjà du retard après cinquante kilomètres, obligeant le staff MV à créer deux groupes pour ne pas pénaliser les journalistes les plus dynamiques. Me voici donc dans le premier groupe, le rythme augmente encore et je constate que la moto est d'une redoutable facilité.
Exit le mode "Touring", je privilégie le mode "Sport". La différence entre les deux cartographies est bien présente : la réponse du moteur est plus franche et les montées en régime se font plus facilement. Comme quoi, 20cv peuvent vraiment changer la donne. Les tours par minute augmentent rapidement et la zone rouge située à 11’000tr/min est rapidement atteinte ! Trois shift-lights indiquent que vous devez changer de rapport, au cas où vous auriez oublier, tant le moteur se montre volontaire. Les sorties d'épingle peuvent se faire sans problème sur le second rapport, le gros de la cavalerie arrivant vers les 5'000tr/min.
D’ailleurs, le passage des vitesses se fait à la volée, tant en montant qu’en descendant les rapports, grâce au quickshifter EAS 2.0 (Electronically Assisted Shift). La boîte de vitesses encaisse sans broncher. Ceci peut ressembler à un gadget pour certains, mais pour l’avoir utiliser tout au long de la journée, je peux confirmer qu’il est appréciable de ne pas avoir à débrayer à chaque descente ou montée de rapport. Ceci étant, ce système montre ses limites à basse vitesse (moins de 50km/h), occasionnant quelques faux points morts.
Les virages s’enchaînent et ne se ressemblent pas : des épingles, des longs, des courts, des bosselés, des revêtements douteux, ... Nous avons eur un vague aperçu de l’état des routes de l’arrière-pays. Ceci a son avantage, celui de pouvoir juger la suspension. MV Agusta a fait le choix d’équiper sa Veloce d’un ensemble Marzocchi de 43mm pour la fourche télescopique avant et d’un amortisseur Sachs pour l’arrière.
Grâce à son équipement de choix, la moto est très joueuse et gagne vivacité.
Gauche-droite, les changements d’angle se font de plus en plus rapides et se suivent. La monte pneumatique Pirelli Scorpion Trail permet de prendre beaucoup d’angle et met en confiance sur ce goudron très abrasif. Ça y est, mes reflexes de pilote de Supermot' ressortent, tout comme mon pied qui cherche la corde à l’approche des virages. J'adore ! Un gros freinage (ABS off) m’autorisera une magnifique glisse de l’arrière ; au second, je verrai si la moto accepte de prendre de l’angle au point de poser un genou, chose faite !
Les virages continuent et le moteur démontre qu’il est bien présent. La sonorité rauque du trois-cylindres est agréable, tant pour le conducteur comme pour le journaliste qui me suit. Les reprises en sortie de courbe se font avec aisance et mettent à mal les Pirelli. Le contrôle de traction ne cesse de s’illuminer, certainement pour vous dire que vous y aller un peu fort... Heureusement, une fois réglé sur l'un des trois premiers niveaux, ce dérangement s’estompe et vous continuerez à envoyer du gaz !
Bien évidemment, qui dit accélération dit freinage, et le système de frein signé Brembo avec ses deux disques avant de 320mm enserrés par des étriers radiaux à quatre pistons offre de belles performances. Tous mes freinages ont été réalisé à un doigt, c'est dire que le freinage est performant et qu'il propose un excellent feeling ! Le frein arrière est anecdotique et sert uniquement de ralentisseur. L’ABS est performant, mais reste un ABS ; à plusieurs reprises reprises, il s’est enclenché dans les freinages en descente et ce, même sur le niveau de réglage le plus permissif. Du coup et afin de profiter pleinement de l’excellent châssis, j'ai switché sur "OFF" durant toute la journée.
Le retour se fera de façon plus cool, le frugal repas de midi nous ayant quelque peu assommés. Enfin, ce sera l'occasion de profiter des qualités "touring" de la Veloce, sans rouler le couteau entre les dents. Elle confirme ce que mon ressenti durant tout mon essai. Confortable, performante, généreusement motorisée et joueuse. Elle ne piège pas non plus et permet de se faire plaisir sans aucune appréhension.
Un aspect important, aussi, c'est la consommation d'essence. Celle-ci s'est stabilisé à une moyenne de 8.9 litres pour 100 kilomètres parcourus. En roulant normalement, sans essorer la poignée de droite, la consommation moyenne peut aisément flirter avec les 6 litres.
Je peux qualifier cette Turismo Veloce de vraiment véloce ! J'ai passé un excellent moment à son guidon, dans toutes situations, en ville, en mode arsouille comme en balade. D’une prise en main très facile et d'un comportement sain, elle s'adresse aussi aux novices en matière de moto sport-touring. Pour les motards chevronnés, elle gratifie d'un paquet technologique de haut niveau. De plus, esthétiquement, elle fait partie des motos les plus aguichantes du marché.
Et, pour ceux qui souhaiterent encore plus d’électronique, il exite une version "Veloce Lusso" disposant d’une suspension semi-active, version malheureusement pas présente dans le cadre de cette présentation presse.