Patrick Schneuwly

Je suis né en 1991 et j’ai commencé à rouler à moto à l’âge de 16 ans. Mon père est un motard de tous les jours qui a eu (et dont je me souviens!) une Honda 125, une 650 GS, une R1120 GS, une R1200 GS Tom Lüthi puis une 1290 Super Adventure S 2017 avant de craquer pour la 2021. On vivait dans une campagne isolée. Pour me rendre beaucoup plus vite en cours, prendre une 50 cm3 me semblait être une évidence. Mais la vraie passion ne m’a pris que plus tard, surtout grâce à AcidMoto.ch.

Au début, j’avais de l’espoir et j’ai pris une Derbi GPR50, mais après quelques déboires je l’ai changée pour un Aerox 50. Désolé. À ma majorité, j’ai changé pour une Honda CB600F Hornet (en 25kW), celle qui a donné le nom au site avec sa couleur jaune Acid. Puis en 2011, j’ai choisi une Ducati Hypermotard 796 (aussi en 25kW avant de débrider). Deux ans plus tard, je croise la route de la KTM 1290 Super Duke R et je craque littéralement. 2018, une Husqvarna Nuda 900R rejoint mon cheptel, avant ma Yamaha R6 de piste en 2019.

J’étais présent à la genèse du projet, lorsque Yannou vient me trouver pour monter un site d’essai moto. On s’est connu sur un site de bagnoles, et ce même site était opposé à voir la rubrique moto se développer. Tel deux séparatistes, l’aventure commence. Les essais s’enchainent, le virus est transmis et je ne m’arrêterai plus de consacrer de mon temps au site.

Premier essai

Au tout début je n’avais que 18 ans, donc impossible de rouler les moto en full ! J’ai fait mes premiers essais en 25kW, avec les quelques motos disponibles chez les importateurs et garages.

La toute première fois que j’ai été « envoyé sur le terrain », c’était fin 2012 pour la présentation de la Kawasaki Z800. Sans le savoir à l’époque, cette moto a fait franchir un cap à la marque japonaise. Le virage qu’elle a pris est toujours visible dans sa production actuelle.

Pour cette première, direction Monaco et le Columbus Hôtel qui a un temps appartenu à David Coulthard. Je découvre l’ambiance qui règne entre journalistes suisses, la conférence de presse et les repas qui donnent lieu aux échanges entre les créateurs de la moto et les essayeurs. Le lendemain on a pris la route d’assaut, avec un pilote IDM comme ouvreur et l’ensemble des journalistes à ses trousses, car point de virage proche du Rocher. Lorsque 40 Z800 partent ensemble, le couteau entre les dents, d’un péage, on a l’impression de prendre le départ d’une course.

Dans le même voyage, les Suisse avaient le droit d’essayer la Ninja ZX-6R 636. Celle-ci me sera prêtée toute une matinée avec carte blanche pour s’amuser. Avec mon collègue on aura poncé la DN7 entre Fréjus et Mandelieu à plusieurs reprises.

L’autre exercice photo que Kawasaki perpétue ainsi que Yamaha : le travelling. Un photographe prend place à l’arrière d’une voiture et sur une portion de route on suit les instructions pour se placer. Seulement, la première fois qu’un photographe vous indique qu’il veut votre roue avant dans le coffre de la voiture, il faut assurer !

De toutes les motos que j’ai eu la chance d’essayer, celle qui j’aurais immédiatement mise dans mon garage, c’était la Aprilia Tuono V4 1100 APRC 2017. Essayée à Trente, après un long voyage en avion via Rome, je me rappelle même avoir dégusté une pizza réputée en Italie le jour de mon arrivée.

Regardez sur Google Maps, les routes autour de Trente sont magnifiques. Lors de cet essai, je ferai la connaissance de Adam Child, rédacteur pour MCN et pilote du TT. Derrière sa roue au début de l’essai, j’ai réussi à ne jamais le perdre. Le rythme était élevé, ma confiance en cette moto énorme. Le gros V4 qui vous tire en avant de toutes ses forces et ses freins Brembo de 330mm de diamètre, le tout est d’une efficacité redoutable.

Seule ombre au tableau : le lieu choisi pour le shooting n’était pas optimal. Les photos de l’essais n’étaient pas à la hauteur du potentiel de la moto.

Pour moi il y en a 2. La Ducati Monster 797 à Nice en Mars 2017 et le Pirelli Rosso Corsa 2 en Afrique du Sud fin avril 2018.

Pour le premier, on est arrivé en milieu d’après-midi au Tiara Miramar Beach Hôtel & Spa Côte d’Azur sous un temps maussade. Tout juste descendu du bus, on saute dans nos équipements pour filer faire des photos car la météo s’annonce exécrable le lendemain. Avant l’avis de tempête, pas le choix que de partir rouler pour illustrer convenablement l’article.

Le lendemain la météo est effectivement mauvaise et après le sacage d’une chambre d’hôtel, nous partons tôt mais les conditions se dégradent. Nous finissons la journée vers 11 heures, déjà. L’après-midi sera consacrée au Spa et à la tentative de baignade dans la piscine de l’hôtel qui reçoit l’eau des vagues de la mer en contrebas.

Temps humide pour ces photos, le lendemain étant pire.
Une chambre d'hôtel saccagée, mais poliment.
Elle était froide, on a testé.

Les Pirelli Rosso Corsa 2, j’ai eu la chance d’aller les essayer en Afrique du Sud. Pirelli a mis les petits plats dans les grands, mais l’emploi du temps est serré. Lundi soir, je quitte le bureau et me rend à l’aéroport pour un vol de 11 heures, de nuit, vers la capitale Johannesburg. D’ici part un charter du manufacturier italien vers l’Aéroport de Mpumalanga à la limite du parc national Kruger.

Hébergement à aha Casa do Sol Hotel & Resort, dans un sanctuaire pour éléphant, rencontre avec les animaux, conférence de presse en plein air, buffet de gastronomie locale (dont des insectes surnommé « viande sud africaine »)… Suis-je dans un rêve ?

Le lendemain, les journalistes sont divisés en 2 groupes, un premier qui commence par l’essai sur route et le second groupe qui part en Safari express dans le Parc Kruger.

Et là, il y a une justice pour les collègues qui triment au bureau en Europe, parce qu’on a pris la rincée du siècle. Pour vous imaginer combien j’étais trempé, mes sous-vêtements étaient gorgés d’eau. Mes gants FIVE noir ont tellement pris l’eau, que la teinture de ceux-ci a recouvert mes mains. A la pompe à essence, j’avais les mains violettes.

Mon équipement est trempé et demain il faudra rouler sur le circuit de Kyalami. Il faut tout mettre à sécher et poursuivre le programme. Jeudi, après le roulage, on embarque à nouveau dans un vol de nuit et vendredi à 9h je serai de retour au bureau après 3 jours dans l’autre hémisphère.

Le charter réservé aux participants de l'événement.
Un aéroport international pitoresque.
Une chance de voir et toucher des éléphants.
La viande sud-africaine, il s'agit en fait de vers.
Météo exécrable dans un cadre magique.
Vous pensez que mes gants ont pris l'eau ?
L'embarras du choix pour l'essai sur piste.
Le circuit de Kyalami est sensationnel.

Autour de la ville du Cap en Afrique du Sud, un dépaysement total et des routes superbes. L’essai du T-Max et de la MT-10SP a eu lieu là-bas en 2017. Je citerais aussi les routes autour de Ouarzazate au Maroc. L’essai pneus Bridgestone là-bas, autant sur des pistes que sur les routes c’était un régal.

Plus près de chez nous, j’ajouterais la région de Malaga en MT-09 Tracer, la Sardaigne en XSR 700.

Je profite de nommer ces 4 événements pour saluer quelqu’un qui oeuvre dans l’ombre et à qui plusieurs marques font appel pour leurs présentations presse. PJ Willems est un belge polyglotte qui a exercé quelques années comme journaliste avant de passer de l’autre côté. Un événement avec lui, c’est toujours une réussite.

Mais pour rouler il y a aussi Fuerteventura en Multistrada 950, Teneriffe, Alméria en Z900, la Sicile en 1290 Super Adventure S

Une première pour moi : la piste au Maroc.
Ces magnifiques paysages de Sardaigne.
Sur la Vespa, l'un de nos guides.

Les anecdotes

Je dois me limiter pour pas en écrire des pages et parfois ce qui arrive en essai, reste en essai.

Yamaha XSR 700

Fin octobre, j’attends le boarding avec un collègue romand à l’aéroport. Entouré de gens, on entend l’annonce de notre vol mais on ne se précipite pas. Tout juste quelques minutes après l’hôtesse s’impatiente car personne n’embarque. Le vol ne comptait qu’en fait 3 passagers. Le personnel de bord nous a traité comme en première classe avec champagne et crackers.

Bien seuls dans cet avion pour la Sardaigne.

Piaggio MP3 500

Les guides italiens de Piaggio nous guident à travers Paris, à grande vitesse. Nous sur des machines 500 cm3, eux sur de petit 125, le plus souvent debout pour avoir une meilleure vue et en faisant de grands gestes aux automobilistes. On aurait dit une escorte de la garde républicaine même en traversant la place de l’Etoile.

Sur la Vespa, l'un de nos guides.

Installés dans un Hotel Golf, le groupe de journalistes suisse n’a pas trouvé mieux qu’une session de practice pour s’occuper Tous horriblement nuls, les balles ne partaient pas loin et on a vite décidé de choisir une activité pour laquelle on est plus doués, direction le bar.

Rendez-vous privilégié avec l’importateur suisse à l’Anneau du Rhin. En 2016 j’étais proche de renoncer à rouler sur circuit car je ne progressais plus. Vient cette sortie de début de saison, avec la gamme à disposition et enfin le déclic. Une premier genou posé sans forcer avec la Yamaha R1. Sans ce roulage, je n’aurais peut-être plus jamais roulé sur circuit. Je serais passé à côté de la magie AcidTrack et d’essais qui ont eu lieu sur circuit.

Dans toute cette aventure, comment ne pas mentionner AcidTracks ! Du temps où il y avait encore les Acid’Days (paix à leur âme), il y avait une équipe dévolue à la planification de ces deux événements et j’étais plus occupé par le second nommé. Depuis, 2019 j’ai le temps de contribuer aux sorties sur circuits et j’en suis fier. Permettre aux gens de faire leurs premiers tours de piste ou simplement de s’améliorer dans une ambiance incomparable, c’est une sensation très agréable. On aimerait aller sur d’autres circuits, faire plus de date, mais peut-être qu’il faut garder cette certaine rareté de nos événements pour qu’ils aient encore cet attrait ? À trop vouloir en faire, on se disperse ; ce que j’ai vérifié à de nombreuses occasions.

yamaha r6 acidtracks

Dans le temps libre qu’il me reste, je fais aussi des essais de voiture. Je serais incapable de choisir entre les deux si on me demandait de le faire. Et tout y passe ! Je n’ai pas besoin d’une voiture sportive, j’aime tout tester. La berline d’entrée de gamme, l’utilitaire, le camping-car, les voitures électriques, etc. J’avoue, ça relève parfois du masochisme.

C’est une autre activité où je peux pratiquer la photographie. J’aime chercher des angles de vue mais surtout des cadrages qui racontent quelque chose. Là aussi j’ai d’excellents souvenir au volant de Bentley, McLaren, Porsche et autres voitures sensationnelles. Allez faire un tour sur Wheels and You pour voir ce qui y est publié !

Un dimanche c’est pour rouler ou pour regarder la TV ?

On va dire pour la TV, j’aime trop rester à la maison.

Un scooter, ça compte dans une liste de motos ?

Non ça ne compte pas, je ne vous ai pas dit que j’ai un Xmax (désolé.)

Poser le genou ou le casque ?

J’ai mis trop longtemps à poser un genou, je m’arrête là.

Combien de fois tu t’es fait flasher en moto ?

Une seule fois, 66 au lieu de 60, retenu 61 km/h; ridicule.

L’hiver à Agadir en enduro ou le sud du Portugal sur route ?

Le Portugal, mais j’aimerais aussi m’améliorer en tout-terrain.

2 ou 4 cylindres ?

2 sur route, 4 sur piste, 3 c’est cool aussi, ou même 6.

Européen ou japonais ?

Je suis mal placé pour choisir quand on voit mon cheptel.

Rouler équipé ou short claquette ?

Le mieux équipé possible, même si j’avoue faire l’impasse sur les chaussures ou le pantalon. Par contre mon airbag ne me quitte plus.

Vitesses normales ou inversées ?

Je me suis formaté aux vitesses normales sur route et inversées sur piste.

ABS oui ou non ?

Les derniers ABS que j’ai testé, notamment BMW et Ducati sur circuit, c’est devenu très plaisant. Si je n’en ai pas sur piste, je ne suis pas inquiet. Sur route, je préfère l’avoir.

Lire plus