Rapidement la trace nous emmène dans la forêt et Olivier au guidon de sa Honda CFR 450 nous sème à tout jamais, non sans nous balancer une salve de cailloux dans la tronche en nous dépassant…
Les premières difficultés arrivent rapidement avec un sol très gras. La KTM 790R équipé de pneus mixtes de Miguel pose quelques problèmes dans certaines montées bien boueuses, ceux-ci n’offrant pas assez de grip. Mon pneu arrière à moitié usé n’est pas terrible non plus, mais du fait que ma X-Challenge pèse bien 50 kg de moins que la 790, ça passe encore pas si mal. Je suis agréablement surpris par cette moto, elle est légère et la souplesse du moteur Rotax est une bénédiction en comparaison du LC4 de ma 640 Adventure. Par contre la hauteur de selle est très pénalisante, et je la mets à terre à deux reprises pour n’avoir par réussi a rattraper une glissade. Au moins elle est facile à relever !
On progresse assez bien, sous la pluie et le froid et après environ deux heures de routes, je passe le point de non-retour, à savoir quand les premières infiltrations d’eau dans mon calebar se font ressentir... C’est toujours une étape difficile, surtout quand on sait qu’il nous reste une dizaine d’heures de moto à se coltiner sous la flotte…
La gamelle
Contre toute attente, vers 12h30, il arrête de pleuvoir et on a même droit à quelques rayons de soleil ! C’est fou l’impacte immédiat que ça a sur le moral. C’est à ce moment-là, alors qu’on roule sur un chemin d’herbe mouillée, que Miguel se prendre une belle gamelle juste devant moi, à près de 50 km/h ! Ouch !!! Sa moto glisse et tape sur le côté gauche puis effectue une rotation avant de s’immobiliser.
Heureusement il n’a rien, mais après avoir repris ses esprits et relevé la moto, elle ne veut plus partir… En voyant l’essence couler sous la moto quand il presse sur le bouton du démarreur, on découvre que la protection en plastique du réservoir a tapé sur le raccord d’essence de la pompe sous l’impact de la chute. Le choc l’a sectionné net, sans faire aucun autre dégât. Le verdict est sans équivoque : le Hard Défi Tour est terminé pour Miguel.
Par chance, un Marshall arrive à peine quelques minutes plus tard. Il est équipé d’une corde et nous aide à remorquer la moto de Miguel quelques kilomètres en amont jusqu’à un village où il devra attendre que l’assistance vienne récupérer sa bécane. Il en profite pour appeler le concessionnaire KTM le plus proche, mais il n’a bien évidemment pas cette pièce en stock. Un collègue de travail fera l’aller-retour depuis la Suisse pour venir le chercher avec sa moto dans la nuit de samedi à dimanche. Le mercredi, la moto est prête à repartir (merci Adrenaline Moto !), et jeudi, Miguel part en direction de la Pologne pour la Gibraltar Race, mais ça c’est une autre histoire ;-)
L’aventure en solo
Je décide de continuer seul puisqu’il n’y a pas grand chose que je puisse faire pour Miguel. On avait parcouru 110 des 390 km et il est déjà plus de 13 heures quand je repars. Le beau temps ne fut que de courte durée et la pluie et le froid vont rapidement revenir à la charge.
J’atteins le premier Check Point vers les 14 heures, le moral un peu au fond des bottes… J’ai les doigts gelés et j’ai beau avoir une veste et un pantalon Klim Kodiak sensés être 100% étanche, je suis trempé dessous. Le problème, dans des conditions pareilles est que l’eau pénètre par capillarité par les manches et par le col…