Malgré la rapide chute de température dès le coucher du soleil, l’ambiance est plutôt à la fête dans la cour de l’hôtel avec un grand apéro offert par SRA avant le souper.
Navigation au Cap
La 4ème étape (340 km) qui s’enfonce dans le Grand Erg Occidental offrait la particularité, après une première partie de dunes, d’offrir une section de 50 km à naviguer au cap. Grosso modo, il s’agit de rejoindre un point GPS en naviguant en ligne droite, le but étant de faire le minimum de kilomètres. En théorie ça parait simple, rouler en suivant le cap 145° du GPS, mais bien entend, on trouve quelques chaines montagneuses pile dans la trajectoire, histoire de corser un peu la chose. C’est le genre de chalenge que j’aime bien, et en voulant jouer le jeu à fond, je me suis retrouvé tout seul coincé dans une section avec d’énormes cailloux en bien fâcheuse posture.
L’étape fut longue et éprouvante, mais la vue du joli hôtel à Timimoune, a tôt fait de me requinquer. Manque de bol, le camion qui transporte tous nos sacs a eu un problème mécanique et on devra patienter quelques heures avant de pouvoir récupérer nos affaires.
Pour vous donner une idée de l’immensité de l’Algérie, Timimoune, point le plus au sud de notre Raid ne se situe même pas encore au milieu du pays. Il reste plus de 1'000 km à vol d’oiseau jusqu’à la frontière avec le Mali ! Dire que durant les années d’or du Dakar, le pays était entièrement traversé du nord au sud avec des étapes pouvant atteindre 800 km !
L’hôtel se trouve à seulement quelques tours de roues d’une magnifique et verdoyante oasis qui borde le Grand Erg Occidentale, un champ de dunes à pertes de vue.
L’organisation n’ayant pas reçu l’autorisation de le traverser, la 5ème étape de 380 km sera principalement routière. Ça râle un peu dans les rangs, mais entre-nous, après mes galères d’hier, je n’étais pas fâché de me la couler un peu plus douce aujourd’hui…
Pour la première fois, on passe au travers de nombreux villages où nous attendent pleins d’enfants super enthousiastes, c’est vraiment touchant.
Arrivé à Beni Abbès, on installe le bivouac au pied même d’immense dunes. Le décor est magnifique, mais la nuit est à nouveau glaciale. Yves, le boss de SRA nous gratifie d’un moment mythique en prenant le micro à l’heure du traditionnel briefing et annonçant qu’il a été pris dans un guet-apens et qu’il est pété comme une cantine !
130 kilomètres de dunes !
La sixième étape, la plus impressionnante du Raid Suricates, a été reprise de l’édition 2018 du Sahari Rallye. Des dunes à pertes de vues pendant près de 130 km !
Je ne pense pas qu’il y ait beaucoup d’endroits sur terre où il soit possible de faire autant de kilomètres consécutifs dans des dunes. A titre de comparaison, c’est quasiment trois fois plus que les fameux cordons de dunes d’Erg Chegaga, au Maroc !
En dépit de quelques plantages quand le courage manquait pour garder la poignée de gaz ouverte à coin au sommet des grandes dunes où l’on ne sait pas quoi attendre de l’autre côté, je m’en sors bien et termine l’étape sans soucis.
Pour la première fois, je dois m’attaquer à quelques tâches mécaniques, dont le changement du mousse avant avec l’aide de mes compatriotes qui maitrisent le sujet. Il faut dire qu’il arrivait vraiment au bout, ayant déjà fait le Raid Passion Désert en 2016.
La routine du Raid
Les premiers jours du Raid sont rudes, parce qu’il faut se mettre dans le rythme. Après six jours sur les cale-pieds, je commence à être rodé à ma routine quotidienne qui consiste à me lever le plus tard possible, enfiler ma combinaison de tortue ninja sale et (mal)odorante, courir au parc fermé pour installer le road book que j’aurais dû mettre la veille et enfin, si le temps le permet, rafler quelques pâtisseries au buffet du petit déjeuner avant de me pointer dans la file de départ…