Jour 3 – Tataouine-Tataouine (430km)
La bonne nouvelle, c’est que ce matin on ne doit pas plier bagages puisqu’on va dormir ici à nouveau ce soir.
J’ai trouvé mon rythme de croisière sur le rallye, qui consiste à ne pas prendre de petit déjeuner pour se lever le plus tard possible, mettre le roadbook sur la moto au dernier moment en me maudissant de ne pas l’avoir fait directement la veille en rentrant et contrôler cinq fois mon heure de départ pour être sur de ne pas avoir de pénalité ! Miguel qui est bien avant moi dans le classement est déjà parti quand j’arrive dans le parc.
Ce matin on ne tourne pas autour du pot ! Après une magnifique liaison de seulement 40km, on est déjà sensé attaquer la première spéciale. L’attente est à nouveau longue à cause d’une chute.
Si trois personnes travaillent à plein temps toute l’année pour le Moto-Tour, sur l’événement lui-même, il y a facilement une cinquantaine de personnes, des français et des tunisiens qui contribuent au bon déroulement du Moto-Tour. Officiels, commissaires, médecins, personnel s’occupant des check points, photographes et j’en passe, tout ce petit monde est là pour qu’on puisse se faire plaisir et on est toujours accueil avec le sourire et la bonne humeur.
Les autorités tunisiennes ont également pris cet événement au sérieux, comme on peut le voir par la présence policière importante sur les carrefours le long des liaisons.
La spéciale est magnifique, mais à nouveau très technique. Des virages en équerre, des dos d’âne où on n’a pas la moindre idée de ce qui nous attend derrière, un revêtement changeant. Bref tout ce qu’il faut pour nous rendre la vie difficile. D’ailleurs après la première chute, les commissaires ont mis des panneaux à plusieurs endroits pour signaler les dangers.
Après une liaison de 120 kilomètres on se retrouve au départ de la seconde spéciale, qui est en fait le même tracé que la première. Malheureusement, il y a eu une nouvelle chute. L’attente est longue, surtout qu’il fait 32 degrés et qu’il n’y a qu’un ou deux arbres rachitiques qui projettent une ombre bien insuffisante pour tout ce petit monde.
J’attaque la seconde spéciale plus serein puisque j’ai déjà pu la parcourir une fois. Malgré la concentration, je ne peux m’empêcher de reconnaître avec effroi la MV Agusta Rivale d’un pilote tunisien détruite dans le bas côté de la route… J’avais justement discuté avec lui la veille, partageant la même passion pour cette marque italienne… Heureusement, il s’en tire relativement bien au vu de l’état de sa moto.
Parti juste après moi, mon compagnon de cabine Michel a chuté également. Il s’en tire avec une clavicule et un pied cassé, le pauvre.
L’organisation décide d’annuler la troisième spéciale et envoie tous les participants directement vers le restaurant pour le repas de midi. On arrive au resto sur le coup des 16 heures juste le temps d’avaler une soupe froide et une salade avant de repartir pour la prochaine spéciale.
Cet après-midi encore, en raison des retards accumulés, la dernière spéciale doit être annulée. C’est un peu frustrant toutes ces spéciales annulées depuis hier, mais en même temps vu la centaine de participants que nous sommes, il serait difficile de faire autrement.
Guillaume Verdeau doit abandonner suite à des problèmes mécaniques. Nous ne sommes plus que trois Suisses encore en course.
Les vainqueurs de la journée par catégories :
Catégorie unlimited : Jérémy Barnoin en KTM SMT
Catégorie <750 : Christophe Oveney en Husaberg FE 450
Le classement du jour des Suisses :
Catégorie unlimited : Miguel Sousa 13ème, David Vidrequin 14ème, moi je suis 34ème