
Mais c'était sans compter sur la sournoiserie de son créateur, un certain Dominique Grangier, d'abord garagiste un peu barré et travaillant maintenant pour l'importateur Suzuki Suisse, la maison Frankonia. A l'époque il cachait bien son jeu avec sa tête innoncente, ses cheveux blond platine et son accent très (trop prononcé), "de bleu de bleu".
Mais aujourd'hui, il a décidé de contaminer à nouveau la Suisse avec son Virus 1000 millésime 2019 en la proposant en vente libre dans les concessions.
Et ça tombe plutôt bien, cela faisait plusieurs mois que je n'avais pas attrapé un bon gros virus, ça me manquait presque. Alors lorsque la concession MM Ride, agent Suzuki à Genève, me proposait une contamination, j'avoue que j'ai clairement by-passé les autres rédacteurs de votre journal en ligne favori ('foirééééé! note des collègues) et me suis jeté dessus pour les vacances de Pâques.
Bon, la Virus 1000 seconde édition, vous avez eu l'occasion de la découvrir dans nos pages lors de sa présentation officielle, quoique... Alors pour ceux qui l'auraient loupé c'est par ici : "Suzuki Virus 1000 2ème édition". Voilà, vous savez donc de quoi nous allons parler.
Pour faire simple, vous prenez une sportive, voire une supersportive, et vous la mettez à poil, enfin pas tout hein, il faut garder une touche sexy en ne conservant que le bas, par exemple. Et c'est bien ce qu'a choisi de faire Dominique Grangier, à l'origine de son idée. Enlever tout le superflu d'une GSX-R 1000R 2018, soit le carénage avant et les demi-guidons, pour en faire un bon gros-méchant roadster qui serait capable d'atomiser presque tout ce qui roule.
D'ailleurs, Suzuki n'en est pas à son coup d'essai avec les méchants roadsters, puisque les plus vieux se souviendront certainement d'une certaine B-King, qui développait à l'époque prêt de 184cv et offrait une louche de couple de 150Nm, soit de quoi faire des wheelings à longueur de journée et d'atteindre des vitesses qui nous mènerait tout droit sur une chaise électrique. Toutefois, cette dernière avait un gros défaut : sa tenue de route qui n'était pas franchement ce qui se faisait de mieux à l'époque.
Mais revenons-en au modèle actuel et laissons le passé aux oubliettes.
Esthétiquement parlant, il faut le dire...
La Virus 1000R c'est donc une GEX 1000R, sur laquelle il a été retiré le carénage avant, le sabot moteur, les demi-guidons et pis c'est tout. Mais rouler comme ceci serait tout simplement impossible, non seulement d'un point de vue légal, mais également du côté aérodynamique et esthétique. Et c'est bien ce qui nous intéresse maintenant : l'esthétisme.
Pour être clair, Suzuki Suisse ne fabrique pas de pièces. Pour équiper leur agent viral, l'ensemble des éléments, tête de fourche, écope de radiateur et sabot moteur ont été produits par un spécialiste français en la matière, S2-Concept. Les rétroviseurs proviennent, eux, de chez PartsWorld.
Alors certains trouveront cette face avant très disgracieuse, alors que d'autres, comme moi, lui trouveront un certain charme. Bon, ce n'est pas pour autant que je la marierais, hein. J'aurais aimé un saut de vent plus travaillé et surtout plus haut, ce qui permettrait de gagner en fluidité et en protection. Les écopes de radiateur se marient parfaitement au style et le sabot moteur pour sa part est très bien intégré à la ligne originelle. La petite grille de radiateur et son gros "R" rouge achèvent un tableau bien agressif.
Le guidon, pour sa part (homologation CH oblige), a été pioché dans le catalogue de chez Motacc, tout comme les rétroviseurs de bout de guidon. D'ailleurs ce choix reste très discutable, tant du côté pratique, de par une rétrovision pas top et une largeur exagérée, mais également esthétique. Enfin, je lui pardonnerai. Le bloc compteur n'est autre que celui de la GSX-R 1000R actuelle, il comporte donc tout le nécessaire pour vous permettre de voyager avec les informations les plus importantes.
Du côté de l'ergonomie pure et dure et du haut de mes 188cm ( quoique peut-être un poil plus maintenant que je l'ai roulé durant quelques jours en sa compagnie ), la position se veut plutôt naturelle. Pas trop en avant, pas trop en arrière (j'aurais justement préféré me sentir plus en arrière). Le seul reproche que je lui ferais, hormis ses rétroviseurs, serait du côté de la selle. L'assise reste celle d'une sportive, donc basculée sur l'avant, ce qui au fil des kilomètres devient irritant pour le séant (le mien en tout cas). Une selle disposant d'une finition alcantara et disposant d'une mousse retravaillées aurait été juste parfait !
La partie cycle de base est quand à elle identique à la GSX-R 1000R. Soit une fourche Showa BFF "Balance Free Front Fork" avec chambre de compression séparée (les petits cylindres en bas de fourche), et d'un amortisseur arrière Showa Back-Link à gaz BFRC entièrement réglable (Balance Free Light). Des étriers de freins Brembo et un maitre cylindre Nissin, le tout pincant fortement des disques semi-flottants de 320mm.
Seul changement apporté, l'ajout d'un amortisseur de direction badgé Öhlins. Une aide vraiment précieuse lorsque la contamination s'accélère et que les courbes s'enchaînent. Mais j'y reviendrais un peu plus tard.
Mais vous me direz, et les pièces de la GSX-R 1000R, elles sont où ? Bin, elles vous seront livrées en intégralité avec votre moto, ce qui fait que vous pourrez passer d'une méchante Virus à une méchante GSX-R, sans devoir débourser 1 franc de plus. Bon, il va tout de même falloir passer quelques heures pour remettre l'avant en place, mais rien de bien méchant au final.
Mais au final ce qui compte le plus, ce sont bel et bien les effets secondaires qu'elle va provoquer suite à sa contamination. Pour cela, il fallait s'équiper en conséquence, soit avec une combarde de piste. Bin oui, attends, tu mets à poil une GEX 1000 de 202cv et tu vas te promener durant 200km en jeans et basket ? Cela ne serait pas très sérieux...
5, 4, 3... La contamination continue sur la seconde page !!!