
Plutôt que se disperser, Yamaha a focalisé son attention sur ce que les clients T-Max donnent comme retour mais aussi sur ce qui pourrait les attirer chez la concurrence. C’est ainsi que la marque aux diapasons a décidé de faire un véhicule plus léger (-9kg au total). Le châssis est désormais 30% plus léger en adoptant une partie arrière en PVC renforcé plutôt qu’en métal.
Tout l’arrière s’est un peu élargi, mais c’est pour permettre de ranger 2 demi-jets (ou un intégral et du commerce) sous la selle; demande récurrente sur le marché. Avec l’arrière en plastique, le centre de gravité est abaissé faisant gagner le T-Max en agilité. La courroie d'entraînement de la roue ne fait plus que 25 mm contre 40mm auparavant, gain de poids et en efficacité avec une pièce mobile moins lourde. Même chose pour les roues plus légères et surtout plus fine à l’arrière. Nouveau gain de poids et d’agilité pour le maxi-scooter.
Les gens aiment aussi l’identité de leur T-Max, identifiable au premier coup d’oeil. Ainsi il a été adopté un éclairage complet à LED composé d’un double phare avant compact où les deux côtés sont allumés en même temps et un feux arrière au dessin totalement nouveau. Seulement, le T-Max a aussi attiré le regard des voleurs depuis un certain temps. Yamaha se devait de réagir en équipant tous les modèles 2017 d’un verrouillage de béquille centrale, en plus de la direction. Il devient alors très compliqué de déplacer le scooter sans un énorme déploiement de force.
Yamaha a aussi annoncé un partenariat avec Vodafone Automotive pour équiper les versions SX et DX d’un système de localisation couplé à une application mobile. L’abonnement au service est gratuit la première année, j’en parlerai plus en détails en expliquant “My TMAX Connect”, l’application dédiée.
Sur le tableau de bord, entre les 2 instruments à aiguille, prend maintenant place un écran TFT affichant diverses informations usuelles et donnant aussi accès à un menu de réglage rapide au moyen du commodo gauche. Ce dernier provient de la FJR 1300, pour avoir suffisamment de bouton à disposition. Via le menu, on peut désactiver le nouveau contrôle de traction, mais on a surtout accès aux fonctions réservées au modèles SX et DX.
Quand on regarde le moteur plus en détails, on découvre que la boite à air a changé, les injecteurs sont redessinés, le circuit de filtre et refroidissement d’huile est inédit et enfin la forme des carter a été adaptée pour accueillir la suspension Back-Link horizontale. L’évacuation des gaz prend un autre chemin, avec un catalyseur situé sous le châssis au lieu d’être à l’intérieur de la cartouche du silencieux. Celui-ci peut être remplacé par une pièce moins imposante et au look plus “moto” que jusqu’à présent.
Avec ses 3 versions, le maxi-scooter leader du marché ratisse large. Commençant à CHF 12’590.- pour la version standard, il faudra ajouter CHF 900.- pour le SX et débourser jusqu’à CHF 14’490.- pour un DX tout équipé. Ces finitions fonctionnent par palier, ajoutant chaque fois des composants.
Commençons par parler du SX. Il reçoit en plus la connectivité “My TMAX Connect” mais surtout il est doté de 2 cartographies moteur Touring et Sport. La différence entre les 2 est flagrante : d’abord la puissance passe de 38cv en T à 48cv sur S et ensuite la réponse des gaz est beaucoup plus directe en S. C’est presque comparable au mode B d’une MT-09 tant la poignée de droite devient nerveuse. Il y a aussi le Matt Silver, la couleur exclusive au SX reconnaissable à ses jantes bleues rappelant le Race Blu et une finition propre au modèle.
Le DX ajoute une touche tourisme au T-Max, avec un pare-brise haut et réglable électriquement, poignée et selle chauffante ainsi que le régulateur de vitesse. L’amortisseur devient aussi réglable en précontrainte comme en amortissement, avec des outils cependant. Sa couleur signature est ce Phantom Blue très élégant qui devrait trouver grâce auprès de la clientèle. Autrement il ne restera que le Liquid Black qui existe aussi pour le SX.
Quel que soit le modèle choisi, le T-Max ne démarrera qu’en la présence de son transpondeur qui fait office de clé. Présent sur des motos depuis plusieurs années, il était aussi sur le T-Max 2016. Seulement je me permets une paire de paragraphe au sujet de ce système car il me semble incroyablement alambiqué alors qu’il remplace un objet aussi simple qu’une clé. Pour déverrouiller, mettre le contact et démarrer : un seul bouton, très bien.
Mais lorsqu’on s’arrête, si on fait quoi que ce soit d’autre que d’utiliser le bouton off on est gratifié d’une série de bips d’avertissement. Pendant la journée d’essai c’était un concert plutôt agaçant passé 15h. Et après, si on a bien utilisé le bouton off, celui-ci verrouille la selle et le vide poche. Alors que je viens de m’arrêter, j’aurais aimé pouvoir ranger mon casque sans relancer la procédure de démarrage.
Notons quand même que sur la clé on peut désactiver l’émetteur. Ainsi, vous évitez qu’un plaisantin ne démarre votre véhicule alors que vous êtes assis en terrasse, à 1m et dos à votre T-Max. Enfin voilà, le transpondeur fonctionne, mais la logique de programmation de tout ça pourrait être optimisée.
Le terrain de prédilection incontesté du T-Max est la ville. Et avec ce qu’il a gagné en agilité, même les plus petites rues ne sont plus des obstacles. Avec ses rétroviseurs haut perchés, au dessus de ceux des voitures surtout, on remonte très facilement une file en rang serré. Alors qu’on imaginerait le contraire, les butées de directions sont très loin de chaque côté, permettant un demi-tour avec un rayons de braquage étonnamment court. Bon point aussi pour se garer.
Le travail d‘allègement saute aux yeux après quelques minutes de route. Au premier rond-point, petit coup de frein et je me jette dans l’anneau sans hésiter. La prise d’angle est immédiate et facile à doser. Je redresse le scooter et essore la poignée sur son mode Touring pour me diriger vers la bonne sortie. Le moteur met un certain temps à s’énerver, mais je suis déjà vite à la vitesse autorisée.
Les routes de la ville sont en plutôt bon état, pour juger des suspensions mais surtout de la maniabilité et du freinage on se dirige en périphérie, où de jolies montagnes nous attendent. Sur mon SX, je suis vite lassé par le vent qui me tape le sommet du casque. Passé 1m80, je dois baisser la tête pour me réfugier derrière le saute-vent. Les première route bosselées arrivent et le T-Max s’en sort bien, même à rythme soutenu il garde le cap et ménage son pilote. Ce comportement se confirmera plus tard à des vitesses supérieures quand on se tirera la bourre entre journalistes, un grand classique.
Mon avis est plus mitigé pour le freinage. Déjà les deux poignées n’ont pas le même ressenti, celle de gauche est plus direct que celle de droite qui ferait presque spongieuse. De plus, il n’y a pratiquement aucun mordant sur ces freins. Habitué à des galettes de 320 mm et des étriers monoblocs, il n’y a pas de miracle. Disons quand même que je n’ai jamais été pris de court au freinage, le système est suffisant et surtout endurant.
En terme de performance, avec le nouveau réglage de la transmission et le gain de poids, Yamaha nous indique gagner 8m sur un T-max 2016 au départ arrêté après avoir parcouru 200m. Puéril, mais très efficace au feu rouge. Même sur route sinueuse un T-Max bien piloté fera la misère à des motos, seulement le plaisir n’est de loin pas le même.
Pour dissuader de voler les nouveaux modèle, Yamaha s’est associé avec Vodafone Automotive pour fournir une solution de géolocalisation du véhicule. Si malgré le verrouillage de béquille centrale et de direction votre scooter se déplaçait, vous seriez immédiatement averti. Profondément implanté dans l’électronique du véhicule, difficile d’imaginer retirer les composants. Seul des gens lourdement équipés et mal intentionnés pourraient imaginer s’emparer de votre T-Max, et encore.
Cette connectivité offre un peu plus que la sécurité contre le vol. Avec votre application My TMAX Connect vous pouvez suivre vos déplacements ou de ceux à qui vous prêter le véhicule, lui fixer des limites de vitesses ou géographique qui vous avertissent lorsqu’elles sont franchies. On peut aussi un tenir le journal d’entretien ainsi que sa consommation de carburant. Déjà répandu sur les voitures, ce système arrive sur les deux-roues.
Des 3 modèles proposé, la version de base conviendrait à 100% des clients T-Max, seulement les finitions SX et DX sont composées si intelligemment qu’on a vite fait de craquer pour un modèle mieux équipé ! Juste pour la couleur et le D-Mode j’opterais pour le SX. Seulement, le DX a le régulateur de vitesse et le grand pare-brise ajustable en hauteur sur pression d’un bouton. Une utilisation intensive pour un déplacement pendulaire le rendrait presque obligatoire. Qui plus est avec selle et poignées chauffantes, idéales pour l’hiver suisse.
L’avenir de ce millésime 2017 est tout tracé. La position de conduite confortable et détendue n’a pratiquement pas changé, l’agilité est améliorée alors que le poids et la consommation sont en baisse. Je regrette seulement que cette évolution soit un peu “facile”, en mettant un peu de FJR 1300 et un nouveau look à ce qui est maintenant connu comme “Le nouveau T-Max”.