
La grande Versys équipée du quatre-cylindres en ligne qui propulsait à l’époque la première Z1000 aura été entièrement revue par les ingénieurs de Kawasaki de la proue à la poupe. Tout d’abord, elle arbore le même design que la 650, ou vice-versa, afin d’accentuer l’image familiale des routières du constructeur. On retrouve donc le double optique, les lignes acérées qui font de la Versys une moto moderne et agressive. Finies les formes tout en rondeur !
Là également, l’intégration des valises, dont le volume est de 28 litres chacune, a été pensée dès le départ. Le saute-vent, dont la hauteur est réglable sans outils mais pas en roulant, est complètement repensé tout comme l’écoulement de l’air sur la face avant et les écopes qui l’équipent permettant ainsi de réduire la pression de l’air sur le pilote et limiter les turbulences derrière la bulle.
Le moteur est complètement revu et voit sa puissance passer le 118 à 120cv tout en étant prêt à affronter les draconiennes normes antipollution Euro IV. Sa consommation baisse d’ailleurs de 5%. Le montage se fait à l’instar de la petite Versys, partiellement sur silentblocs pour atténuer les vibrations ressenties lors de la conduite.
Afin de réduite les à-coups au rétrogradage, l’embrayage se voit doté d’un système antidribble à glissement limité. Cela réduit les contraintes sur la roue arrière en faisant glisser l’embrayage lorsque celui-ci est soumis à de trop fortes pressions au rétrogradage ou lors des freinages appuyés lorsque la roue arrière est fortement soulagée de la charge qui pèse sur elle. De plus, ce système est sensé amener une grande douceur à l’utilisation du levier gauche. Afin d’éviter tout excès d’optimisme du pilote, le système antiglisse KTRC (Kawasaki TRaction Control) est paramétrable sur trois positions.
Les suspensions sont complétement revues, la fourche passe à 43mm et propose des réglages de précharge sur le tube gauche et de détente et compression sur le tube droit. L’amortisseur n’est pas en reste, la résistance de son ressort passe de 106 à 109Nm et il est également complètement réglable. Une molette facilement accessible permettra d’ajuster sa précharge en fonction de la présence ou non d’un passager ou de bagages.
Au niveau du freinage, les disques avant passent de 300mm à 310mm et le freinage comme sur la 650, sous la surveillance de la dernière version de la centrale Bosch, à savoir la 9.1MB.
Afin de satisfaire les besoins en électricité de l’électronique présente et de tous les accessoires qui peuvent être ajoutés à la Versys, le générateur passe d’une puissance de 12.3A à 15.3A, et ce dès le régime de 1’100tr/mn.
On notera également la présence très pratique d’une béquille centrale permettant par exemple de graisser la chaîne avant de partir pour une longue virée, la Versys n’étant pas équipée d’un cardan.
Vient maintenant le temps de découvrir la Versys en action. A l’instar de la 650, la selle est moelleuse comme la farce d’un cannoli sicilien et les commandes tombent naturellement sous les mains. Dès la prise du levier d’embrayage, on salue l’idée de doter l’embrayage d’un système antidribble tant le levier gauche est facile à actionner.
La bulle ne gêne pas la vision, je la laisserai également en position basse, celle-ci protégeant efficacement et permettant à mon regard de passer par-dessus. Toutes les infos utiles sont disponibles au tableau de bord et le KTRC comme le mode moteur peuvent être réglés depuis une commande se trouvant sur le commodo gauche. Il est également possible de faire défiler les infos sur les trips et la consommation avec cette commande, ce contrairement à la Versys 650.
Nous voici donc à nouveau partis sur les routes défoncées de Sicile à l’assaut de l’Etna. Je suis tout de suite, comme pour la petite Versys, impressionné par la qualité des suspensions made by Kawasaki. Les ingénieurs ont très bien travaillé et le confort offert est royal, ce sans sacrifier ni la motricité ni le retour d’informations. En regardant la machine qui me précède surfer sur les pavés, je vois très bien l’amortisseur absorber les différences de niveau et garder la selle à la même hauteur.
En sortant de la ville, les routes deviennent tournicotantes et plus étroites laissant la place à l’improvisation. Malgré son quatre-cylindres en ligne, la 1000 reste agile et permet de changer de cap sans effort. De plus, même dans les courbes prises à allure soutenue la suspension n’est pas dépassée malgré l’angle et la moto absorbe les bosses ou les trous c’est selon, sans que cela influence sur son cap. Autant dire que sur les routes lisses et propres de notre beau pays, la Versys 1000 devrait être à l’aise.