Marcouille et votre serviteur ont pu procéder à l'essai de chaque gomme. Nos pilotages étant différents, ceci a permis de mettre les pneus dans plusieurs toutes les conditions. Marcouille est du type enroulé et fluide, alors que pour ma part, je conserve mes origines de crossman.
Deux tours de chauffe/rodage ont été effectués sur chaque train de pneus. S'en sont suivis six tours - poignée dans le coin - pour ma pomme, puis six tours pour Marcouille et à nouveau six tours pour moi. Aucun temps de repos n'a été pris entre chaque cession, les pneus n'auront donc pas eu le temps de refroidir. Nous avons ensuite partagé notre ressenti, mais également nos chronos. Le meilleur chrono a été relevé à chaque fois afin de définir quel est le pneu qui permet d'aller le plus vite. Toutefois, celui qui va le plus vite n'est pas forcément le plus facile à emmener... Vous découvrirez nos conclusions en fin d'article.
Le premier à passer entre nos mains est naturellement le Continental SM, pneu déjà monté sur notre moto et pneu déjà testé sur piste, sur le circuit de Bresse (KTM 690 SMC R sur la piste). Le Continental SM bénéficie d'une technologie combinant une gomme spécifique et une ceinture en acier 0° qui permet selon le fabricant un temps de chauffe rapide et une usure contenue. Ce pneu est destiné aux motos de 700cc maximum et de type légère.
La première chose qui surprend face à nos deux autres montes est l'étroitesse du pneu arrière. Ce dernier, visuellement, paraît être une taille en dessous. Le profil en V (pointue) accentue ce constat. Pour notre essai, nous sommes partis sur une pression de 1.9kg pour l'avant et 1.7kg pour l'arrière (à froid).
Les deux premiers tours de roues se font à rythme modéré afin de mettre en température les pneus et de bien chauffer la mécanique, mais également de chauffer le pilote, qui pour l'occasion est chaud comme sorti d'une couverture chauffante. Une fois le tout à bonne température, la poignée de droite s'essore sans ménagement.
Le bout de ligne droite (en descente) nous plonge dans un long virage rapide, deux rapports tombent afin d'être sur le bon rapport pour la sortie. Le gros freinage met en évidence la stabilité du Conti SM, le train arrière part naturellement en glisse sans pour autant être vicieux, la moto reste contrôlable. La sortie se fait presque gaz en grand, le grip est bien présent et les pneus en redemandent encore. La longue ligne droite de la montée permet d'être en fond de trois avant de devoir sauter sur le frein et de tomber à nouveau deux rapports afin de négocier l'épingle. Dans cet exercice des sinueux lents, le Conti SM montre ses limites en maniabilité la moto semble lourde et la forme en V nous donne l'impression de tomber sur l'angle à chaque passage. Au fil des tours cette impression se confirme, avec également un constat, l'endurance n'est pas le point fort du Conti SM. Nous avons également pu aménager une partie sur un saut, à la réception, le pneu reste flou et louvoie sur l'amorti, les quelques mètres qui nous renvoient sur la ligne droite (en descente) disposent d'un revêtement quelque peu usé, le Conti n'aime pas ce genre de surface, il privilégie les surfaces bien planes avant tout ! Dans les derniers tours, les pneus commencent à montrer leur limite, celle des hautes températures. La moto glisse de l'avant et de l'arrière à la moindre sollicitation, la moto devient alors pataude dans les changements d'angle et l'impression de lourdeur s'accentue encore.
Marcouille aura même été à la limite de perdre à deux reprises l'avant lors des changements d'angle trop rapides.
Ce premier run nous as permis de fixer le temps de référence sur ce tracé. Les résultats détaillés se trouvent à la fin de l'article.
Reste à savoir si la prochaine monte nous donnera le même ressenti...