Venons maintenant à celle qui nous intéresse : la TM SMR 450FI, et pour de pas déroger à la règle, je vous invite à commencer par faire le tour du propriétaire. Autant vous le dire tout de suite, ce paragraphe sera court… très court tant la TM est une machine extrême dépourvue de tout aspects pratique. Pour résumer la SMR est le modèle enduro de chez TM auquel on a greffé les organes externes comme les suspensions et les roues du modèle Supermotard de compétition.
Et, chez TM, on est tellement à l’écoute de ses clients que lors de la commande de la belle, hormis le fait de pouvoir choisir entre une fourche Marzocchi d’origine d’un diamètre déjà respectable de 45mm avec celle en option de 50mm, il vous sera également demandé votre poids afin d’avoir un réglage de suspensions "de base" qui vous convienne au mieux. Vous en connaissez beaucoup qui font ça ?
Bon venons en l’équipement de série, afin d’afficher un poids à sec d’environ 110kg, tout le superflu a été retiré : pas de robinet de réserve sur ce modèle à injection, ni de témoin de réserve d’ailleurs. Le niveau de précieux liquide se vérifie au travers du réservoir transparent. Il y a bien des clignotants, homologation oblige, mais pas de témoin de point mort. Les informations affichées au tableau de bord se cantonnent à la vitesse et un trip, basta ! On est même surpris de trouver des cale-pieds passager, mais ça sera uniquement pour du dépannage. Il y a tout de même un commodo qui permet d’avoir deux cartographies moteur.
En détaillant de plus près la bête, je me rends compte de la richesse de l’équipement de série : disques Waves Braking, étrier Brembo radial pour l’avant. Ça continue à sentir le sport... D’autant plus que le côté artisanal ressort d’un peu partout. En observant le châssis périmétrique en aluminium, on voit sur les très belles parties taillées dans la masse que les traces de fraise sont encore là. Les soudures sont très belles mais non polies. Personnellement, ça me plaît ce côté "pas grande série". Au moins, vous êtes sûrs de ne pas en croiser cinq autres au prochain feu rouge, autant se démarquer. Et que dire des jantes anodisées bleu.
La mise en route de l’engin est aisée grâce au démarreur électrique et en cas de défaillance de celui-ci, ou pour se la jouer sport, un kick est présent. Une fois de mono allumé, il est marrant de voir la moto se déplacer sur la béquille latérale, le mono vit, ça sent le sport et les watts !
Première, petite "cirade" de l’embrayage et en route. La TM démontre tout de suite que malgré une une cylindrée de 450cc, il suffit d’avoir peu de kilos à tracter pour rouler fort. Le mono ne cogne pas trop dans les bas régimes, même si ce n’est pas sa tasse de Chianti, et fait preuve d’une allonge incroyable (euh, Alex, je te promets que j’ai attendu qu’il soit chaud avant d’essayer de trouver un rupteur). La boîte de vitesses a été taillée dans un pot de Nutella, les rapports passent sans effort à la volée, presque comme si la moto était équipée d’un shifter, ce qui n’est pas le cas. Le verrouillage est net et précis et je ne suis jamais tombé sur un faux point mort. Bien que la fiche technique ne mentionne pas la puissance du mono, on peut facilement établir que celle-ci doit être proche de la soixantaine de chevaux tant le moteur démontre de la santé.
Les accélérations sur les rapports intermédiaires, lors des relances, à la sortie des giratoires par exemple, sont tout simplement machiavélique, et juste entrecoupées du passage du rapport supérieur. On a l’impression qu’aucun véhicule roulant ne pourra résister. J’ai également particulièrement apprécié la vitesse de passage en courbe dont est capable la TM, bien aidée en cela par son poids contenu.
Et les suspensions dans tout ça ? J’y viens ! En rythme tranquille "pépère je vais chercher du pain", elles sont un peu raides, normal vu la qualité du matériel, mais par contre dès que j’ai accéléré le rythme et mis les suspattes en contraintes, je me suis retrouvé dans un autre monde : celui de la compétition. Au contraire d’une machine de grande production qui est confortable mais perd les pédales dès qu’on rentre trop dedans, la TM devient agréable et digère toutes les aspérités de la route une fois qu’on lui rentre dedans. Genre de matos !
Je n'ai pas aligné les longues balades, déjà pour avoir un maigre espoir de conserver mon bleu, et ensuite car la selle de la SMR 450FI semble taillée dans une tranche de jambon de Parme liophylisée. Elle n’est pas trop inconfortable mais étroite et ferme, cela permet de bien sentir la moto, mais après 30-40 minutes de roulage mon séant m’a rappelé à l’ordre.
La dose de fun distillée par la TM vaut son pesant d’or, il est aisé de la mettre en dérive à la sortie des petites courbes en deuxième, voire en troisième, ce qui est particulièrement grisant. Dans les enchaînements rapides, la TM fait également merveille car il possible de la faire tourner autour du pneu arrière à l’accélération sans peur de se faire embarquer par le poids. La maniabilité et la précision de guidage devient alors bluffante.
Reste maintenant à vous parler du freinage et le moins que l’on puisse dire est que le ramage est à la hauteur du plumage ! Le maître-cylindre Brembo radial ordonne sans peine via des durites aviation à l'étrier, en provenance de chez Brembo également, de mordre sans ménagement le disque Braking Waves. Et au risque de me répéter avec seulement un peu plus d’un quintal à arrêter j'ai pu revoir mes repères de freinage. La fourche ne plonge pas trop et garde une bonne dose de débattement en réserve si une bosse venait à traverser la route pendant le freinage.
Pour résumer si vous voulez installer un top-case sur votre moto, emmener votre SDS manger chez sa mère à Oerlikon, aller écouter la Cinquième de Beethoven à Vienne, passez votre chemin la TM SMR 450FI n’est pas faite pour vous. C’est une machine de compétition homologuée pour la route. Par contre si vous voulez vous faire plaisir sur des "petits" trajets, juste enlever la plaque phare et la bavette arrière pour aller tirer la bourre sur un circuit comme Bresse ou un autre de Supermotard, la TM est faite pour vous ! Personnellement, j’ai adoré le coté débranché et surtout artisanal de cette moto. Mais faites attention, il est facile de devenir accro... Allô mon banquier ?
Un grand merci à notre partenaire M&M Ride pour le prêt de la moto ! Ils se tiennent à votre disposition pour tout renseignement sur la gamme TM. Le plus dur a été de la ramener...