Bien que traverser la ville soit fait avec aisance, on préfère se diriger vers des routes plus sinueuses. Aussi, à force de rouler sur le couple, la main droite démange et les quatre-vingt-cinq chevaux de la CB demandent à s'exprimer. Tombons quelques rapports, histoire de stabiliser le moteur à 5-6'000trs/min ! A ces régimes, la poignée des gaz se montre un poil trop sensible et aura tendance à provoquer un à-coup gênant au moment de la remise des gaz, notamment dans les virages, sur l'angle. Heureusement d'ailleurs que les pneus, des Dunlop RoadSmart 2, présentent un profil rond favorisant une bonne stabilité sur l'angle. Ceci dit, il faut avouer que ces pneux ont été un bon choix et se sont montrés en adéquation avec le comportement (et la vocation) de la machine.
Revenons à nos moutons ! Nous disions : moteur, main droite, puissance, virolets... ça vous parle ? Tenons-nous au deuxième et troisième rapports de boîte pour tirer tout le potentiel de la CB dans les petits lacets et enfilades. Les montées en régime sont franches tout en se distinguant par une parfaite linéarité. Ni creux, ni avalanche de couple. Le 650cc est facilement exploitable et son comportement met vite en confiance. A tel point que l'on ne se gênera pas de mettre plein gaz en sortie de virage. Les Dunlop décrochent progressivement sans surprendre. En selle, on sent une légère dérive qui n'est pas malsaine.
On ne se lasse pas d'enchaîner les virages. Pif-paf-pif ! La CB se laisse guider aisément d'un virage à l'autre sans brutalité ni surprise. La moto est dans son élément et met en confiance à tout instant.
Ce n'est qu'au freinage que l'on déplorera un enfoncement prononcé de la fourche. Il sera nécessaire de relâcher gentiment les freins avant de se jeter dans le virage, au risque d'être déstabilisé par des mouvements de fourche indésirable.
L'amortisseur ne brille pas non plus sur les déformations prononcées de la route. Autant il se montre ferme sur les petites imperfections, autant il est mollasson lorsqu'il s'agit d'amortir de gros chocs. Enfin, ce n'est qu'en usage (vraiment) intensif et sportif que l'on trouvera à redire au roadster Honda. Finalement, la CB n'a pas été conçue pour l'arsouille pure et dure !
En critiques que nous sommes, les freins n'ont pas fait l'unanimité. Bien que suffisamment puissants en utilisation routière, les freins avant ont pêché par leur manque de feeling. Chercher la limite d'adhérence en freinage extrême, ou tout simplement juger la puissance, n'a pas été évident (on cherche encore !). Le système ABS serait-il a l'origine ? Enfin, même en pilant sur les freins, la moto reste stable et saine.
Pour ne pas finir sur une note négative, il faut se mettre à l'évidence que la CB 650F n'a pas les prétentions d'une streetfighter, comme les a une certaine Triumph Street Triple R...
A son avantage, elle a le design, la facilité, un comportement sain et un moteur aux performances généreuses pour s'amuser sur route ouverte. Au final, Honda livre une moto aboutie et parfaitement homogène que les jeunes permis adoreront !
Elle sera la bonne copine du novice, du jeune motard et du pilote chevronné qui cherche une moto au design valorisant, facile en ville et exploitable sur nos routes de campagne.