Le rendez-vous était donné, ce sera le Sud de la France et plus précisément le Castellet qui nous accueillera en cette période hivernale. Un terrain de jeux idéal pour découvrir une moto. Les routes varoises sont réputées pour être tortueuses et dotées d'un grip qui met à mal les meilleures gommes du marché. Pourtant ce n’était pas gagné, car à notre arrivée, je me serais cru dans ma Suisse natale ! Température négative et pluie m’ont accueilli à bras ouverts, c’est bien la peine de venir dans le Sud pour ça... Heureusement, le lendemain nous a offert un ciel digne des plus belles cartes postales.
A mon arrivée, la Dragster pose fièrement dans la salle de billard de l’hôtel, le tout dans une superbe robe mate/kaki arborant fièrement un skull. Il était temps de la découvrir en chair et en os!
Le style est plutôt atypique et rappelle immanquablement une certaine Ducati Diavel. Tout se passe sur l’avant, tel un culturiste qui aurait omis de faire travailler ses jambes.
Le large guidon offre une possibilité de réglage étonnante : celui d’être réglable en profondeur sur 40mm, trois positions sont donc possibles, soit très appuyé sur les poignets, conventionnel ou buste droit, à vous de choisir. Malheureusement, il ne m’aura pas été possible de tester ces différentes options. Le bloc compteur LCD, ou devrais-je dire l’ordinateur de bord, est emprunté à la Brutale et la F3 800. Toutes les infos et réglages possibles sont présents, peut-être même trop pour une journée de test. Le réservoir de 16.6litres, quant à lui, fait dans le massif et offre une place suffisante pour glisser de grandes jambes. Heureusement, car pour rappel, votre serviteur mesure 1m88. Des prises d’air grillagées sont présentes de part et d’autres afin de gaver le moteur en air frais.
La selle joue dans le minimalisme et l’élégance avec des surpiqûres rouges et blanches et votre séant sera posé très en avant. Cette dernière culmine à 811mm, les grands comme les petits gabarits devraient y trouver leur compte. Si vous envisagiez prendre votre SDS ou autre avec vous, il sera judicieux de l’avertir avant votre virée "oui, j’ai une place passager, ou plutôt un semblant de selle...". Vous serez prévenu, nous déclinons toute responsabilité en cas de séparation, divorce et autre taquet derrière votre casque ! Les feux arrière sont superbes et magnifiquement dissimulés sous la selle. Seul le garde-boue en position milieu de roue vient gâcher le tableau, il est dommage d’être passé si proche d’un sans-faute. A contrario, ce dernier ne génère pas de vibration et sa fixation est de qualité. D’autant plus qu'il vient masquer en partie le Pirelli de 200 de large. M’enfin, certains accessoiristes se chargeront de rectifier le tir.
Du côté de la partie-cycle, pas d’innovation majeure puisque le châssis, les suspensions, le moteur à trois cylindres et l’électronique sont empruntés (et éprouvés depuis de nombreux mois) à ses grandes sœurs que sont la Brutale et la F3 800. Une technique que de plus en plus de fabricants tendent à utiliser afin de réduire les coûts. Il est dommage que les câbles ne soient pas mieux dissimulés, un simple passage du côté intérieur du châssis et quelques centimètres de gaines auraient permis de masquer ces derniers. Prochainement, une énième version verra également le jour avec la Tursimo Veloce, mais pour cela, il faudra patienter jusqu’à la fin de cette année. Seules les jantes se distinguent et viennent jouer les trouble-fêtes en proposant un design avec une multitude de bâtons ce qui lui confèrent un style chic et classe, d’autant plus que le monobras permet d’avoir une superbe vision de cet ensemble.
Esthétiquement parlant, ça claque ou ça casse, mais quoi qu’il en soit, il n’est pas possible de rester indifférent devant cette Dragster. Pour ma part, j’adhère totalement à ce look, mais suis quelque peu déçu par la finition, même si cette dernière est en hausse par rapport à la sœurette.