La précédente FJR s’est distinguée par son moteur ultra-souple et plaisant tant en balade qu’en conduite sportive, mais aussi par son excellent châssis rigide et surtout pour ses qualités de routière sportive. Elle a même été, et durant plusieurs années, une référence en la matière. Avec l’arrivée de nouvelles technologies sur les motos de série (contrôle de traction et ride-by-wire notamment), Yamaha a bien du mettre à la page sa reine des longs voyages. Aussi, une attention particulière a été apportée aux éléments de suspension arrière, cette dernière étant jugée trop souple et pompeuse par de nombreux utilisateurs.
Comme AcidMoto.ch avait déjà procédé à l’essai de la version "AS" de la FJR, modèle à système d’embrayage électronique, nous ne reviendrons pas dans cet article sur les aspects techniques et esthétiques communs aux deux modèles "A" et "AS". Par contre, nous avons jugé intéressant, pour vous lecteurs, d’axer notre essai sur une utilisation principalement en duo.
Avec un pareil bouilleur, un quatre-cylindres de 1’298cm3 développant 146cv à 8’000tr/min et 138Nm à 7’000tr/min, il y a de quoi se déplacer à bon rythme sans même devoir taquiner la zone rouge tant le couple est généreux ! Au vu des performances et du caractère sans reproche de ce moteur, Yamaha n’a pas perdu de temps à le repenser. Les ingénieurs de la firme aux trois diapasons ont préféré optimiser le rendement pour diminuer (encore) la consommation et sublimer l’agrément de conduite. De plus, pour fusionner la relation pilote-machine, Yamaha a équipé cette FJR d’un système de commande des gaz électronique. Les réactions de la poignée des gaz sont alors d’une extrême finesse et mieux encore, la gestion de l’ABS et du nouveau contrôle de traction sont sans faille.
Tout en souplesse et en douceur, les accélérations peuvent se faire sur le couple pour maintenir un confort optimal au pilote et au passager. Mais aussi, la FJR n’a pas perdu sa vocation de routière sportive et peut profiter pleinement des 146cv de son quatre-cylindres. Bas dans les tours, on enroule sur le couple... haut dans les tours, on joue de la fougue du 1300 ! Pour une utilisation en duo, il est possible de rouler à (très) bon rythme tout en maintenant l’aiguille sous les 5’000tr/min. Le confort du passager est alors assuré !
Quant à la boîte de vitesse, elle se montre d’une onctuosité exemplaire. Pas besoin de jouer avec les gaz et l’embrayage pour passer les rapports dans un calme olympien ! Egalement, on apprécie sa précision. Les rapports se verrouillent sans forcer et aucun faux point mort ne surprend.
De sa partie-cycle, nous remarquons que la FJR a gardé son commutateur de précharge de l’amortisseur arrière. Cette possibilité est bien pratique suivant le chargement de la moto ou notre style de conduite. Sur la position "soft", la suspension se montre déjà ferme et convient parfaitement à la balade ou à une utilisation urbaine. La position "hard" se destine essentiellement aux escapades à rythme soutenu ou lorsque la moto est chargée des valises et d’un passager. Dans le cas présent, la passagère et le pilote n’accusait pas plus de 125kg sur la balance... Il se peut alors que des propriétaires de gabarit plus conséquent râle de la position "hard" trop souple à leur goût.
Notez toutefois que Yamaha est sur le point de commercialiser la FJR 1300A équipée d’un système de suspension électronique entièrement paramétrable (voir notre essai de la FJR 1300AS, modèle à système d’embrayage électronique actuellement uniquement avec système de suspension électronique). Une bonne nouvelle puisqu’il sera dorénavant possible de personnaliser très finement ses suspensions en fonction de son gabarit/chargement et de son style de conduite.
Lors des longues virées, on remarque que la double selle offre un confort ferme. Heureusement, à l’avant comme à l’arrière, la largeur est dans la moyenne des motos de ce type et ne pêche pas par une étroitesse indésirable. Après une heure de route, de légères douleurs peuvent apparaître. Des arrêts fréquents sont alors recommandés pour que la balade reste un plaisir. Ceci dit, Yamaha propose une double selle "extra-confort" dans sa liste d’accessoires ; la clé pour atteindre un must de confort ?
Quant à la position du passager (de 170cm), elle est idéale pour de longs trajets. Dos droit, jambes pliées naturellement à l’équerre, il ne manque qu’un top-case (de 39 ou 50 litres en option) pour que le passager puisse s’appuyer pour avoir une position complètement détendue. Sans top-case, le passager devra se contenter des larges et ergonomiques poignées de part et d’autre de la selle pour s’agripper. En cas de freinage, il pourra toujours s’appuyer sur le réservoir situé à une bonne distance. On déplore seulement que la selle arrière ne soit pas encore plus haute que celle du pilote ; le champ de vision du passager n’est malheureusement pas optimal, car gêné par le casque du pilote.
Pour les amateurs de voyages et de week-end prolongés, la FJR est livrée avec deux valises de 30 litres chacune. Bien que leur architecture soit simple et permette un bon agencement des choses emportées, le volume total semble un peu limite et force à voyager léger. Heureusement qu’un top-case de 50 litres soit disponible en option. Notez au passage que la FJR est bien plus belle et harmonieuse avec sa bagagerie que nue !
Aussi, nous avons mesuré une consommation moyenne de 4.9 litres pour cent kilomètres parcourus. Yamaha a fait de beaux efforts ! Avec un réservoir de 25 litres (y compris réserve), nous vous laissons calculer l’autonomie... Joindre Genève aux Calanques de Cassis en un plein, ça vous tente ?
La FJR a évolué et a su garder son style typiquement sport-touring. Elle est une moto à plusieurs facettes que l’on aura plaisir à utiliser à toutes les sauces : pour les trajets du quotidien pour se rendre au travail comme pour les longues virées à deux au bout du monde. On l’aime pour ses qualités de GT confortable tant pour ses prouesses en conduite sportive. Indémodable et polyvalente, elle s’impose à nouveau comme une valeur sure dans le segment !