La Catalogne offre un terrain de jeu idéal pour les essais moto durant la période hivernal. Un climat doux et sec, un ensoleillement optimal et un réseau routier parfaitement entretenu, pourrions-nous espérer mieux ?
Le départ est donné. Nous nous élançons en direction des petites routes. Des virages à perte de vue s’offrent à nous. A peine chevaucher la petite CBR500R que nous nous sentons à notre aise. Une position légèrement inclinée vers l’avant, à la façon d’un streetfighter. Rien de radical, juste ce qu’il faut pour se sentir sur une moto sportive, sans pour autant grever le confort. La bulle et le carénage protègent efficacement contre la pression de l’air. Les petits gabarits apprécieront la finesse du châssis et du réservoir ainsi que la hauteur de selle (785mm).
Nous enroulons d’un virage à l’autre sur le couple généreux du bicylindre. En effet, le petit 500cm3 accepte sans rechigner les relances à bas régime. Pas de cognements, ni de vibrations, nous saluons sa souplesse. De plus, la boîte présente un étagement relativement court (180km/h max), ce qui permet de belles accélérations. Ne vous imaginez pas non plus des accélérations tonitruantes, mais comptez plutôt sur une conduite énergique sans entrer dans l’excès. D’ailleurs, le moteur aurait tendance à s'essouffler au-delà de 7’000tr/min. Inutile donc de le cravacher, contentons-nous de sa souplesse !
A l’approche d’un virage, nous tirons avec vigueur le levier de frein avant. Facilement dosable et d’attaque progressive et rassurante, nous n’oserions critiquer le système de freinage choisi par les ingénieurs Honda. Bien que présentant une endurance discutable en usage intensif, il suffira à la majorité. L’ABS n’est pas trop intrusif et ses interventions ne déstabilise pas l’équilibre de la moto. La fourche confère à la moto une étonnante précision, pour une moto de cette catégorie.
S’il y a un point à relever, c’est bien son agilité et sa légèreté perçue. Balancer la bécane d’un angle à l’autre se fait instinctivement. Elle fait preuve d’une grande stabilité en virage. La suspension travaille parfaitement, et particulièrement l’amortisseur arrière de type ProLink. Elle pardonnera les erreurs de pilotage des débutants. Mais, gaffe aux excès de zèle ; freiner en plein virage risquerait de verrouiller la direction ! Cependant, nous nous trouvons sur une moto saine.
La CB500F se distingue de la CBR par son plus haut niveau d’agilité (encore!). Grâce à son large guidon, elle fait fi des virages. De même, la position est légèrement plus droite. Nous devons avouer notre faible pour la version naked. Peut-être moins adaptée aux déplacements sur autoroute et voie rapide et moins aguicheuse esthétiquement, elle demeure une excellente alternative, d’autant plus que son prix est inférieur de CHF 500.-.
En conduite très sportive, la consommation moyenne indiquée sur l’ordinateur de bord n’a pas dépassée les 5.2L/100km. Intéressant ! Ceci dit, il serait nécessaire de vérifier la marge d’erreur que s’accorde l’ordinateur de bord.
Un bref passage sur circuit a permis de confirmer les qualités de la CBR500R, mais aussi ses quelques défauts. Comme évoqué plus haut, nous remarquons que le bicylindre n’affiche pas des performances remarquables à l’approche de la zone rouge. Aussi, on constatera que le freinage montre rapidement ses limites, dès que l’on "tape dedans". Dans tous les cas, la CBR500R s’impose clairement comme une moto-école pour la piste. Saine et suffisamment puissante, elle ne craindra pas un détour sur l’asphalte d’un circuit. Notez qu’on privilégiera les circuits tortueux aux rapides !
Deux motos faciles, polyvalentes et homogènes, c’est ainsi que nous pourrions conclure notre essai. Mais aussi, elles ont de nombreux atouts pour séduire un large public : le débutant qui découvre les joies de la moto comme le motard de longue date qui cherche une moto de tous les jours.
Et, finalement, ravisons-nous, son moteur a assez de watts pour se faire plaisir sans mettre en danger le précieux sésame !