
J’entends déjà certains d’entre vous dire que cette G650GS n’a rien d’une nouveauté… Certes, la recette est connue ! Et, finalement, on ne change pas une équipe qui gagne, n’est-ce pas ? Il est temps de vérifier si ce nouveau trail est à la hauteur des prétentions que veulent bien lui attribuer les chargés de marketing du constructeur à l’hélice.
Nous avons profité de la timidité de l’hiver pour emprunter la BMW G650GS. En effet, ce trail figure au tableau des nouveautés, nous ne voulions pas passer à côté.
Une robe d’un blanc immaculé, un bloc moteur noir brillant, un regard bigleux, une belle paire de jantes anthracites, une selle noire soulignée d’une bande rouge, la G650GS se présente dans une livrée agréable à l’oeil. Sa double sortie d’échappement et son gabarit ne nous laisse pas soupçonner la présence d’un simple mono-cylindre. Et pourtant, il s’agit bien d’un mono-cylindre 650cm3 et délivrant 48cv.
Les finitions de l’ensemble sont dignes de la réputation de BMW. Les plastiques sont parfaitement assemblés. La moto respire la qualité. De nombreux rappels de la marque sont présents sur les cales-pieds, le porte-bagages, le saute-vent (GS sous forme de gravure), les flancs du carénage, le cache de l’embrayage. La trappe à essence type aviation est du plus bel effet. La moto en jette ! Le néophyte vous dira : Belle BM’, je n’ose imaginer le prix !. Détrompez-vous, cette BMW affiche un prix défiant toute concurrence : CHF 9’900.-. On notera toutefois la présence, sur le guidon, de serre-clips servant au maintien des câbles gainés du frein, de l’embrayage, de l’accélérateur et des divers câbles électriques… ce qui n’est pas des plus raffinés. Ceci dit, est-ce vraiment au cahier des charges de cette moto ?
Le bloc compteur est bien lisible. En roulant un monocylindre, on se moque du compte-tours et BMW l’a bien compris ; un grand tachymètre et sur la gauche, une colonne affiche digitalement la vitesse de rotation du moteur. L’ordinateur de bord est, quant à lui, très rudimentaire. Il faudra se contenter de l’horloge, de deux trips journaliers et d’un totaliseur. Un thermomètre ainsi qu’un indicateur de rapport engagé n’auraient pas été de refus !
Au niveau des rangements, il semblerait que la tendance se généralise. Les constructeurs auraient tendance à oublier de prévoir un minimum de volume de rangement. Sous le porte-bagages se trouve un petit logement dans lequel vous caserez un porte-monnaie, un trousseau de clés, … c’est petit et pratique, mais le volume n’est pas des plus luxueux ! Par contre, de part et d’autre du porte-bagages, il y a la possibilité de fixer des tendeurs. Un petit sac à dos pourra y être arrimé en toute sécurité. Bien sûr, BMW offre top case et valises dans sa liste d’accessoires.
Assez décrite, la BMW G650GS ne demande qu’à être chevauchée !
Montons en selle ! Les petits gabarits s’étonneront de la hauteur de selle. En effet, cette dernière est basse et même très basse pour un trail. La position de conduite est évidemment très droite, les bras sont bien écartés et les jambes naturellement pliées à l’équerre. La selle se montre agréable et son confort se confirmera au fil des kilomètres.
Je ne tarde pas à lancer le mono ! Un coup de démarreur et le 650 s’ébroue. On reconnait clairement la sonorité si typique des monocylindres… j’aime bien ! Elle me rappelle les instants de folie passés sur le quad Yamaha 700 Raptor.
Tous les commodos tombent idéalement sous les doigts. Précisons que BMW a abandonné le système (scabreux, lorsque nous n’y sommes pas habitués) des deux clignotants, un à gauche et un à droite. Par le froid de cette période, j’apprécie la présence des poignées chauffantes (accessoire monté d’origine) ; deux positions sont possibles (tiède et chaud).
Je passe le premier rapport et m’élance. La moto se montre très véloce et agréable a emmener sur les premiers rapports. Le monocylindre est relativement souple et doux par rapport à ses homologues d’autres marques. A basse vitesse, en ville par exemple, il accepte volontiers les bas régimes sur un filet de gaz… Cependant, il rechignera face à de franches réouvertures de gaz. N’exagérons pas face à sa douceur, il reste bel et bien un monocylindre. Au-delà des 4’000tr/min, c’est avec plaisir qu’on le maltraitera… c’est d’ailleurs la seule solution pour s’extraire du trafic. Avec ses 48cv, n’espérez pas vous allonger les bras ! Pour une conduite un tant soit peu nerveuse, il faudra ouvrir en grand pour se procurer un minimum de sensations. Le monocylindre déplace la petite GS… c’est tout ! Et, finalement, c’est peut-être bien sa mission : déplacer son/ses passagers d’un point A à un point B en toute fiabilité et en affichant une consommation très raisonnable (< 5 litres pour 100 km).
Dès que la route offre aux pilotes une série de virages, la petite GS saura donner tout le potentiel de son châssis. La BMW se laisse projeter d’un virage à l’autre avec facilité et précision pour un trail équipé de suspensions à grand débattement. Seul ou en duo, elle a montré des capacités dynamiques agréables. Ma passagère et moi nous sommes plus à se balader sur sa selle. Légère, facile à emmener, confortable et bien équipée, elle a convaincu !
Pour l’arsouille, bien que le châssis ait été revu par rapport à la précédente version, le moteur, lui, n’a pas évolué. Je regrette l’absence de quelques chevaux supplémentaires qui pourrait rendre la balade nettement plus amusante.
Pour l’arsouille, bien que le châssis ait été revu par rapport à la précédente version, le moteur, lui, n’a pas évolué. Je regrette l’absence de quelques chevaux supplémentaires qui pourrait rendre la balade nettement plus amusante. Durant les quelques centaines parcourus sur sa selle, la G650GS s’est montrée docile et facile. A froid comme à chaud, le mono démarre et prend les tours sans à-coups et vibrations désagréables. Sa selle a été parfaitement étudiée tant pour la partie pilote que passager. Je n’y reprocherais que sa hauteur particulière ; en effet, elle n’est pas en relation avec le style de moto de la G650GS. Elle devrait être plus haute par rapport aux repose-pieds. Il n’est pas possible de se mettre debout sur la moto et bien la tenir entre ses jambes. Ainsi, même avec des pneus à tétines, je n’envisagerais que sous la contrainte le passage de chemin à la surface glissante ou accidentée.
Son agilité est digne de ses grandes soeurs GS. La petite se faufile entre les voitures et les obstacles et virevolte d’un virage à l’autre sans broncher. C’est un vélo ! Elle est légère, prend volontiers de l’angle, bénéficie d’un rayon de braquage excellent. De plus, ses suspensions bénéficie d’un tarage plus ferme que le précédent modèle et plus typé route que tout-terrain. BMW se serait donc rendu compte que sa petite G650GS n’est résolument pas faite pour le terrain ?! Peu importe, j’ai beaucoup apprécié l’amortissement Sachs qui équipe la BMW. La précontrainte arrière est réglable pour un meilleur confort et précision de conduite lors des trajets en duo ou très chargé.
Au sujet du freinage, l’accessoiriste italien Brembo se charge de la mission périlleuse. On s’en réjouit… trop vite ! Un freinage correct est au rendez-vous… soyons honnête et osons avouer qu’il se montre en corrélation des performances du moteur. Le frein avant répond aux sollicitations de mes index et majeur droits sans broncher. Par contre, le frein arrière, lui, pêche ; une pression à peine exagérée sur la pédale de frein suffit à déclencher l’ABS. Le frein arrière n’est finalement utile que lorsque la moto est chargée de bagages ou d’un passager.
Après avoir parcourus quelques dizaines de kilomètres de nuit, le phare m’a convaincu de sa puissance et de son champ d’éclairage. Bien que l’oeil bigleux ne soit pas des plus attirants, il est efficace ; il éclaire large, loin et intensément.
Les petits éléments de confort comme les poignées chauffantes (réglables sur deux niveaux de température) et le petit déflecteur de vent ont été d’une grande utilité par les temps qui courent ! Les poignées chauffantes apportent un plus non-négligeable à l’équipement de base de la G650GS. Le petit déflecteur, lui, remplit sa mission protectrice, mais aussi, il flatte la rétine des fans des trails BMW… en effet, il présente un gravure GS que l’on voit de jour comme de nuit.
L’équipement en option de la nouvelle enduro BMW englobe des protège-mains confortables, une protection anti-encastrement en aluminium, un étrier de protection du moteur en acier et des valises Vario pratiques. Comme dit plus haut, d’origine, nous trouvons les poignées chauffantes, l’ABS, un porte-bagages, un déflecteur de vent gravé GS, …
La G650GS n’a pas été conçue dans le but de faire chavirer les coeurs et satisfaire les pulsions de ses pilotes… Osons le dire, cette BMW est destinée à une clientèle recherchant l’aspect utilitaire de la moto. C’est l’arme du quotidien ! Elle est d’un design acceptable, consomme tel un chameau et ne vous ruinera pas à l’achat. Légère et maniable, c’est la moto idéale pour les trajets maison-boulot !